Suite à l’individuation de nos sociétés modernes où les personnes sont de moins en moins encadrées par des institutions (Eglises, partis politiques, syndicat, etc.) et de moins en moins engagés, certaines institutions se comportent d’une façon qui apparaît tout à fait suicidaire.
L’Eglise catholique maintient un niveau de recrutement très élevé pour ses prêtres (avec un abus manifeste par rapport au droit moderne en plaçant leur vie sexuelle sous haute surveillance). Elle reparle aussi d’excommunication pour les députés qui se hasarderaient à voter des lois sur l’avortement, un statut concernant les couples homosexuels, les distributeurs de préservatifs, etc.
Ambroise, évêque de Milan, condamnant les ariens.
Dès son arrivée au Brésil, Benoît XVI a donné le "la", avec à la clef la belle hypocrisie de faire donner les épiscopats nationaux : on décentralise ! du moins l’excommunication ... car pour les autres décisions ce n'est pas prévu. Et puis, de toute façon, comme l’explique un sbire proche de pape : les députés catholiques qui oseraient s’excommunieraient d’eux mêmes !
Ben voyons, on n’est plus comme au Moyen âge où l’excommunication était décrétée, officielle, publique.
Des fatwas catholiques d’évêques locaux, mais plus de foudres papales (simplement une bénédiction de loin et d’avance) ; au mieux on culpabilise suffisamment les personnes pour qu’elles s’autocensurent elles mêmes.
A ce rythme, c’est assurément tuer les partis qui s’intitulent (encore) " Démocratie chrétienne ".
Mais l’Eglise catholique romaine n’est pas la seule institution à vouloir (encore) tout contrôler. Nos partis politiques français on également un passif et un actif en la matière : " on " menace d’exclusion les membres du parti qui se hasarderaient à participer au Gouvernement sans l’aval de leur chef ou d’un " conseil national " où la majorité définirait la bonne analyse et la voie juste ; " on " veut " resserrer les rangs ", " mettre le parti en ordre de bataille " … même si c’est pour une échéance somme toute assez lointaine (2012) ; "on" veut faire signer des blanc-seings, des serments qui engagent, indépendamment des évènements à venir, sous la forme de contrats, etc. Au nom de la cohérence, "on" revendique de la discipline. Autant de censures à la liberté de penser et d’agir.
Il y a là confusion totale entre un engagement au sein d’une famille idéologique, afin de s’encourager mutuellement et de coordonner son action individuelle avec celle des autres, et l’entrée dans un groupe de pression qui aliène les personnes en leur imposant des contraintes (en plus des statuts que toute association doit avoir légalement) afin d’être " une machine à gagner ".
Les unitariens ne peuvent qu’être ahuris par cette tendance, eux qui adhèrent volontairement à leur association, congrégation ou Eglise, sans abdiquer la moindre once de leur liberté de pensée. Pour eux, le respect de la diversité d’opinion au sein d’une institution va de soi.
La liberté de choisir ses engagements en fonction de ses propres convictions et analyses ne pose d’ailleurs pas de problème dès lors qu’on encourage les uns et des autres à prendre leur responsabilité, même si c’est sur des chantiers bien différents. La cohérence découle de la conscience et de la responsabilité, de la concertation volontaire, du dialogue, et non pas d’une discipline d’en haut.
En tout cas, ce n’est pas à un pasteur, à un évêque, ou à une majorité synodale ou conciliaire d’en décider !
Adieu aux excommunicateurs de toute sorte !