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30 juillet 2007 1 30 /07 /juillet /2007 14:22

coucher-de-soleil-en-Bretagne-vu-sur-larn-et-theo.JPG

coucher de soleil en Bretagne, vu sur "larn-et-theo", plateforme d'Over-blog.



par Michel Lefeuvre

Selon le créationnisme : le monde a été fait en 6 jours, repos dominical divin exclus !

 Selon le  Dessein intelligent  (ou néo-creationnisme ! ... selon ses adversaires), Dieu intervient dans le temps, ou du moins c’est l’idée que l’on prête à ces deux grands savants américains : le biochimiste Michael Behe et le mathématicien William A. Dembski.

 M. Behe fonde sa théorie du Dessein intelligent sur ce qu’il appelle la complexité irréductible, ainsi définie : " état d’un système composé de plusieurs parties inter-agissantes bien adaptées pour contribuer ensemble à une fonction de base, où l’enlèvement d’une quelconque des parties rend le système effectivement incapable de fonctionner ". Parmi les exemples choisis par Behe, retenons l’un des plus simples, la cascade enzymatique qui règle la coagulation du sang.

 W. A. Dembski pose un peu différemment le problème ; il se demande comment la vie naissante a pu, sans guide, sélectionner ses constituants à partir d’un nombre aussi démesurément grand de possibilités ; c’est ce que Dembski appelle The design inference.

 

Mon point de vue

 Il ne faut pas faire intervenir Dieu dans le temps. D’ailleurs le temps n’existe pas pour Dieu. Le temps n’a commencé à exister qu’avec la Création du monde (le Big-Bang). Par contre je me sens tout à fait d’accord avec Roger Penrose, mathématicien et physicien britannique, sur le " principe anthropique faible " (1) qui reprend les idées de deux grands physiciens, B. Carter et R. Dicke : l’homme, ou tout être lui ressemblant doté de pensée, n’aurait pu voir le jour si, à l’origine, l’univers n’avait été réglé avec une extrême précision. L’ordre de cette précision s’inscrit de la façon suivante, en terme de probabilité : sur chaque proton et sur chaque neutron que contient l’univers il faudrait écrire un zéro suivi de 10123 zéros pour que notre univers ait une chance d’apparaître. Cette précision peut-elle être attribuée au hasard qui conduirait à l’homme grâce à la sélection naturelle ? Ne faut-il pas y voir plutôt l’intention d’une intelligence créatrice désireuse de se communiquer à des intelligences faites " à son image et à sa ressemblance " en vue de rentrer en relation avec elles.

 

(1) si l’univers est actuellement observable, c’est parce qu’il a été réglé au départ d’une façon tellement minutieuse que, si le moindre écart par rapport à ses données initiales s’était produit, aucune vie, aucune pensée, aucune conscience ne pourrait naître pour l’observer. C’est le principe anthropique. Il a été proposé par deux grands physiciens, B. Carter et R. Dicke, pour résoudre un problème qui rendait perplexes les physiciens. Il s’agissait de différentes relations numériques surprenantes entre la constante gravitationnelle, la masse du proton et l’âge de l’univers. Il est curieux en effet que certaines de ces relations ne semblent valoir que pour l’époque où l’homme apparaissait sur terre, à l’échelle de temps géologique bien entendu.

Il existe deux versions du principe anthropique : la version forte est généralement contestée par les physiciens. Pour Roger Penrose, elle tend à être encore invoquée aujourd’hui par quelques-uns parce que l’on n’a pas encore trouvé une théorie assez bonne pour expliquer les faits observés. En retour, le même Penrose pense que, sous sa forme faible, le principe anthropique reste irréprochable. Ce n’est pas grâce à une quelconque sélection naturelle que l’homme devait naître dans l’univers. Hors de toute théorie explicative, il semble irréprochable de penser que l’homme ou un quelconque être lui ressemblant devait un jour se trouver là pour observer le monde. " À mon avis, écrit-il, cet argument est techniquement correct, et le principe faible (au moins) pourrait donner une raison à la présence de la conscience sans que l’on ait à invoquer une faveur quelconque due à la sélection naturelle. " (Une nouvelle primauté du réel. Michel Lefeuvre. Revue des Sciences Religieuses de la faculté de théologie catholique de l’Université Marc Bloch à Strasbourg, avril 2007).

 

Cet article apporte des précisions au texte précédent de Jean Riedinger (" Offensive néo-créationniste en Europe ", mis en ligne sur notre site le 28 juillet 2007) et lui est complémentaire. Il montre combien la philosophie (non asservie à la religion mais pouvant y puiser) est complémentaire aux sciences, ce que nos anti-trinitaires du XVI° siècle mirent déjà en pratique avec bonheur à commencer par Michel Servet et Faust Socin. 

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