"Controverse autour de Ben Laden dans un festival d'art à Sydney"
SYDNEY (Agence Reuters, jeudi 30 août 07) - Deux oeuvres montrant Oussama ben Laden dans une pose christique et la Vierge Marie vêtue d'une burqa, présentées à l'école des Beaux-Arts de Sydney dans le cadre d'un prestigieux festival d'art religieux, suscitent la polémique en Australie.
Signées respectivement Priscilla Bracks et Luke Sullivan, ces créations, en lice pour l'attribution du Blake Prize, ont même donné lieu à une réaction indignée du Premier ministre : "Le choix de telles oeuvres est gratuitement offensant pour les croyances de nombreux Australiens", a ainsi déploré John Howard dans un entretien publié jeudi par le Daily Telegraph.
"J'accepte la liberté artistique, mais je trouve cette toile mauvaise, extrêmement mauvaise", a quant à lui réagi Kevin Rudd, chef de file de l'opposition, évoquant l'oeuvre qui montre le fondateur d'Al Qaïda.
Au nom du jury, le révérend Rod Pattenden a rappelé que les créations sélectionnées visaient en premier lieu à susciter le débat sur la spiritualité. "Tout comme présenter Oussama ben Laden dans une pose christique, montrer le Christ sous les traits d'un anglo-saxon blanc est malséant ; il devait ressembler davantage à Oussama ben Laden qu'à un Européen", a-t-il souligné.
A l’exemple du protestantisme libéral, le libéralisme théologique (qui s’applique à tout corpus religieux) exerce une réflexion critique des dogmes, des credo et de nos représentations bien anthropomorphiques de Dieu. En aucun point, il ne saurait être assimilé à du laxisme et à une perte de points de repère et de valeurs.
Or, pour certains, voulant sans doute appliquer à la lettre la prophétie du Livre d’Isaïe concernant l’heureuse cohabitation des grands fauves et de nos paisibles animaux domestiques, ce libéralisme est vécu comme un accueil à tout … au grand tout azimut !
Sans doute en est-il ainsi de ce bien bon révérend australien qui serait capable d’accueillir une représentation d’Hitler en enfant de chœur après celle de Ben Laden en Jésus saint-sulpicien.
A la raison humaine, capable de tout justifier à coup d’arguments, il convient d’ajouter le bon sens ; ce qui donne le raisonnable (et non plus seulement le rationnel !).