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18 décembre 2007 2 18 /12 /décembre /2007 03:50
Dissuadé d’une tentative de suicide existentielle par deux passants, le jeune Charles Rittmeyer se lance dans l’étude des évangiles pour connaître Jésus. Il y découvre une figure très différente de ce qu’enseignent les Eglises chrétiennes. Il y rencontre un maître de sagesse, dont l’enseignement demeure toujours actuel car il a eu la prescience d’une vérité objective et universelle.


L’un de ses disciples, Robert Nicole, dans un livre biographique qu’il vient d’écrire sur ce pasteur atypique, s’adresse aux non croyants : " Au nom de Jésus, nombre de lecteurs refermeront ce livre, tant ce nom a été galvaudé. Ils auront tort : les athées, agnostiques et assoiffés de vérité y rencontreront un Jésus humain, qui n’a rien à voir avec le personnage façonné par les Eglises, avec l’Homme-Dieu né de la vierge Marie, le Fils unique de Dieu, le Messie, le Rédempteur ou encore l’Agneau du sacrifice ".


et il poursuit en ces termes : 

" Le Jésus, que Charles Rittmeyer nous révèle, est un homme, un remarquable penseur, un précurseur étonnant, à mettre sur le rayon des Euclide, Epicure, Socrate, Spinoza et autres Descartes. Un Jésus rationnel, fin observateur des réalités terrestres, sage parmi les sages qui, bousculant les fadaises distillées par les religieux de son temps, paya probablement de sa vie sa recherche de la vérité et sa grande lucidité " (p. 5).


NICOLE Robert, 2007 (septembre) – Jésus, ce maître de sagesse méconnu. La vie et l’œuvre de Charles Rittmeyer, ingénieur géomètre et licencié en théologie. Suisse, Editions à la Carte, 101 p.

 

Charles-H.-Rittemeyer.jpg


Charles H. Rittmeyer le 27 février 1991 à la Tour de Peilz lors du tournage d'un entretien, 
Films plans fixes.



Nous sommes dans les années sombres de la Seconde guerre mondiale, lorsque le Mal semble établir son règne. Le 12 décembre 1942, Charles a 24 ans et veut se suicider par état d’âme existentiel. Les passants qui le sauvent lui parlent de Jésus. Il abandonne alors ses études d’ingénierie rurale (bien qu’il soit à la veille d’un examen prometteur pour lui) afin de découvrir la vérité sur ce Jésus en entrant à la faculté de théologie de Genève. Il bénéficie de la sympathie du doyen, le professeur Lemaître, émerveillé par un étudiant si passionné, mais se heurte vite à l’opposition de plusieurs de ses professeurs.


Il exprime ses idées mais se retrouve, à cause de cela, interné en psychiatrie à l’instigation de son grand-père maternel, pasteur à la retraite de l’Eglise libre (la partie de l’Eglise du canton de Vaud qui refusa la révolution radicale de 1847), et qui ne badinait pas avec l’orthodoxie. Il en ressort après avoir compris que pour faire connaître ses idées, il lui fallait d’abord être prudent et devenir pasteur en bonne et dûe forme. 


Il soutint une thèse au printemps 1948 " La vocation spirituelle de l’homme, d’après le physicien et biologistes français Lecompte du Noüy, et l’enseignement de Jésus ". Puis, grâce au suffrage des villageois, il trouve place pasteur à Sainte-Croix, dans le canton de Vaud, là où son père s’était installé en automne 1918 durant la sévère grippe espagnole.


Marié, apprécié dans son travail pastoral, écouté avec intérêt par la fraction progressiste de ce village industriel du Jura qui est un tantinet frondeur, Charles commet l’imprudence de réagir à des feuilles de catéchèse envoyées par son Eglise aux " écoles du dimanche ". Mal lui en pris car une partie de ses collègues se retournent contre lui ; et, au terme d’un procès devant le conseil synodal (qui monte jusqu’aux autorités de l’Etat cantonal puisque nous sommes dans le cadre d’une Eglise " officielle "), il se retrouve ni plus ni moins viré pour ses idées.


Il s’est justifié de ses idées dans deux opuscules : " La pensée évolutionniste de Jésus, ses incidences sur la vie de l’esprit et le comportement humain " (1953) ; " Exploration de la pensée de Jésus " (1958).


Charles Rittmeyer est un scientifique. Il est ingénieur géomètre diplômé de Lausanne. Il applique à l’étude des évangiles la méthode cartésienne en écartant tout ce qu’on a pu lui apprendre sur ce sujet, puis celle des psychologues qui procèdent par association d’idées : " Il groupa tous les termes se rapportant à un même sujet, par exemple l’enfant, la vigne, le royaume de Dieu, et tenta de les placer de manière à constituer un tout cohérent " (Nicole, p. 15). A partir des propos de Jésus rapportés par les évangiles – et bien avant que Frédéric Amsler ne vulgarise la source Quelle – il se lance, en 1943, peu après être rentré à la Faculté de théologie, dans la reconstitution d’un véritable puzzle.


C’est la découverte enthousiaste : " L’application de la méthode psychologique, par le jeu des associations d’idées, fut foudroyante. Les lignes directrices de la pensée de Jésus surgirent, telles des nervures autour desquelles la feuille allait se reconstituer. En quelques heures, j’avais assisté à l’effondrement intégral de la tradition chrétienne " (Charles Rittmeyer, cité p. 15).


En plus, il a appris le latin et le grec au collège secondaire (avant 16 ans) ; il s’y remet pour les besoins de ses études de théologie ; ce qui lui permet de rectifier des passages qui ne lui semblent pas avoir été bien traduits. Cela ajoute à son approche novatrice de l’enseignement de Jésus.


Le discours est didactique, emprunte volontiers la démonstration des mathématiciens, s’appuie sur les paraboles de Jésus et sur des faits qui ont, selon lui, valeur symbolique et non pas concrète. Son adhésion à la franc-maçonnerie l’encourage à un développement individuel et spirituel de la personne, vers l’Esprit. Jésus est un éveilleur de notre conscience ; il nous montre un chemin de changement, de rupture, vers la lumière de la Vérité. Nous trouvons Dieu en nous, également autour de nous, dans la Nature, dans le cosmos. Le cheminement est tout à fait gnostique et se réfère aux logions de l’évangile de Thomas.


Soutenu par sa femme, qui exerce le métier de laborantine, également financièrement par ses amis, réunis au sein du Fonds pour les Activités du pasteur Ch. Rittmeyer (FAR), il consacre son existence à faire des conférences afin de propager ses idées. Celles-ci sont disponibles en 10 DVD. Le FAR publie également une revue trimestrielle, " Evoluer " (15,00 euros l’abonnement annuel)


Pour contact : " Evoluer ", case postale CH-1401 Yverdon-les-Bains,
journal@evoluer.ch

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