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28 février 2008 4 28 /02 /février /2008 10:24

Comme tout système qui se veut parfaitement logique (que ce soit sur les plans économique, politique ou religieux), le système judiciaire se mord bien souvent la queue à force de se vouloir cohérent …. à partir de ses propres axiomes, de ses dogmes, de ses valeurs portées au zénith.


La peine de mort faisait tâche, et puis c’est vrai qu’on est jamais à l’abri d’une erreur judiciaire. L’emprisonnement à perpétuité fait également tâche car ce n’est pas humain que d’ôter tout espoir à une personne (çà lui porte sur le moral et elle ne supporte plus le milieu carcéral ; un zest d’espoir aide à l’acceptation temporaire). Même si la personne ne s’est pas du tout repenti de son ou ses crimes, elle a le droit de ressortir après une peine réduite de moitié pour bonne conduite ou pour des raisons de santé, ou tout simplement parce que des experts psychiatriques ont estimé, en toute subjectivité, qu’elle n’avait pas tout à fait sa tête au moment des faits (même si depuis elle a retrouvé sa tête lors du jugement !). 


La sortie se fait parfois la tête haute et le poing levé (eh oui, çà s’est vu !). Parfois pour de nouvelles aventures.


Maintenant on nous dit, vertueusement, que les criminels non repentis ou encore que les déviants sexuels qui refusent de se reconnaître malades – et donc de suivre un traitement régulier - peuvent néanmoins sortir.


En fait, la Justice en reste encore sur une notion de punition liée à un acte non seulement commis, mais visible. Pas vu, pas pris la main dans le sac, on peut continuer ses affaires en toute impunité et faire la nique à la société. Aux policiers à courir de jour comme de nuit pour trouver des indices !


Les milieux (parfaitement identifiés) qui diffusent la haine, le racisme, qui prônent les guerres saintes, qui enrôlent les jeunes en conséquence, qui diffusent la drogue, qui font des affaires comme on dit, ne sont pas sanctionnés tant qu’ils n’ont pas commis d’infractions dûment commises, visualisées, prouvées avec des documents " irréfutables " … et attention aux vices de forme car ils valent libération sur le champ.


Il faut savoir, surtout, que ces milieux sont bardés d’avocats d’affaires car en général suffisamment riches pour se payer leurs services, et organisés en groupes de pression suffisamment efficaces pour avoir de bonnes protections.


La notion de milieux dangereux, d’organisation criminelle, ou d’individus pervers n’existe pas aux yeux de la Justice moderne, tant qu’il n’y a pas passage aux actes ; ou plus précisément tant que les actes (pourtant bien réels) restent au-dessous de la ligne de flottaison. Il paraît que ce négationnisme bien hypocrite, du style bonjour les autruches, est un progrès éthique.


La morale " ancienne ", dont la judéo-chrétienne mais aussi celle de la plupart des milieux ruraux traditionnels, ont toujours mis en avant le repentir de l’individu, lequel bénéficie alors d’un processus de réintégration sociale.


C’était une autre logique ; peut-être un autre temps, à moins que l’opinion publique ne commence à trouver la pilule plutôt amère et se révolte. Il paraît que la majorité de nos compatriotes commencent à craindre effectivement pour la vie de leurs gamins lorsque les coupables sortent des prisons sans repentir manifeste et sans précautions prises ...  avec une dangerosité certaine.


L’histoire de l’unitarisme, depuis le XVI° siècle, a été marquée par une remise en cause, courageuse et exigeante, des dogmes du christianisme. Certains, feraient bien aussi de s’interroger sur leurs fondements épistémologiques. Parfois, il y a des principes qui sont érigés comme des absolus, comme des idoles pour reprendre le vocabulaire biblique. Un peu moins de certitudes et un peu plus de bon sens siéraient à certains corporatismes professionnels, dont le judiciaire.


Beaucoup de gens qui sont passés entre les mains de la Justice (comme victimes ou comme coupables) peuvent dire combien il y a trop de formel (des piles de dossiers, des séances sans cesse reportées, des méandres à ne plus en finir !) et, trop souvent, au détriment de la vérité des faits et des personnes concernées ...  Beaucoup de gens en sortent broyés, par un système qui a perdu de son humanité tout en se gargarisant de grands principes humains.


La tradition chrétienne, entre autres, présente une alternative : la dynamique du repentir et du pardon. En effet, sans le repentir, on ne voit pas très bien, on ne comprend pas comment un coupable peut se réinsérer socialement et comment on peut l’y aider.


Selon un sondage Ifop du 25 février 08 pour Le Figaro, 80% des Français approuvent le principe de la rétention de sûreté. Pour 81% des personnes interrogées, cette mesure serait de nature à diminuer le taux de récidive et 64% estiment qu'il faut appliquer dès maintenant la rétention de sûreté.


Comme on dit, le texte présent n’engage que moi-même et je le signe.

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