
carte vue sur le site de Wikipedia à l'article "Tibet"
On y voit bien l'adéquation entre le Tibet "historique" et l'ensemble montagneux.
légende :
en orange et en rouge, les territoires tibétains sous administration chinoise directe,
en jaune, la République autonome du Tibet
en vert, les conquêtes chinoises de 1962 au détriment de l'Inde : l'Arunachal-Pradesh (d'où les militaires chinois se sont retirés) et au Cachemire.
en bleu, les pays sur le versant sud de l'Himalaya qui sont de langue et de culture tibétaine (l'ancien royaume du Ladakh, l'Etat indien du Sikkin et le Bhoustan).
Tous les Tibétains revendiquent bien entendu l’autonomie effective de la République autonome du Tibet conformément aux accords qui furent établis au lendemain de l’invasion chinoise (en jaune sur la carte). C’est l’actuelle demande du dalaï-lama.
Les nationalistes, quant à eux, revendiquent bien entendu, en plus, les territoires " historiques " passés sous administration directe chinoise des provinces Qinghai, Gunsi, Sichuan et Yunnan (en couleur orange).
Ils rappellent aussi (mais il ne s’agit pas là de revendications territoriales) que la langue tibétaine est parlée sur le versant sud de l’Himalaya ; d’ouest en est :
L’ancien royaume du Ladakh, de langue tibétaine et de religion bouddhiste, appelé affectueusement "le Petit Tibet ". Il a voulu conserver son indépendance par rapport au Tibet et, pour cela, a demandé, au XVIIè siècle, l’aide du Cachemire musulman. mais celui-ci a posé ses conditions : la conversion du roi ladakhi à l'islam et la construction d'une mosquée dans sa capitale, Leh. Le Cachemire finira d'ailleurs par envahir le royaume mettant fin à son indépendance et entraînant, à terme, son intégration dans l'Inde britannique. Le territoire initial du royaume est maintenant divisé entre l'Inde, le Pakistan et l’Aksai Chin (conquis par la Chine en 1962 et mis dans la République autonome du Xinjiang).
Le Népal (capitale Katmandu) où les autochtones parlaient le newari (ou newar, ou nepâlbhâsa), une langue tibéto-birmane, jusqu’au XVIII° siècle, date où des Gurkha (originaires du pays khasi, Nord-Est de l’Inde actuelle) évincèrent la dynastie des Malla et imposent (y compris par la force) le népalais, qui est une langue indo-européenne.
Le Sikkin, ancien royaume (capitale Gangtok) situé sur une importante voie d’accès (surnommée " la vallée du riz ", mais on y cultive surtout de la cardamome, un condiment de la cuisine indienne) entre l’Inde et le Tibet, et actuel Etat indien depuis 1975, date à laquelle l’armée indienne en chassa le roi et sa famille.
Coincé entre le Népal et le Bhoustan, le Sikkim reçut les visites militaires des uns et des autres (le Bhoutan en 1700-1710, encore le Bhoutan et le Népal à son tour 1717-1733). Il s’ensuivit une domination des langues locales classées comme tibéto-birmanes : le vbras-ljongs-skad (orthographié souvent drejonke), le lepcha et le limbou. Mais la langue officielle est le népalais : 75% des Sikkimais sont d'origine népalaise. Les Lepchas ne représentent plus que 15 % de la population. Les autres habitants sont des Bhutias, d'origine tibétaine, et des Indiens venus de la plaine.
Le Bouthan, un royaume de culture tibétaine, mais qui a su conserver son indépendance.
Quant à l’Etat indien de l’Arunachal-Pradesh, conquis 1962 par les Chinois, qui se sont ensuite retirés au nord de la ligne Mac-Mahon de 1914, le parler dominant est la langue télougou qui, avec le tamoul (Sud de l’Inde et Sri-Lanka), fait partie des vieilles langues draviniennes du sous-continent indien. Cette région n'est donc ni tibétaine, ni chinoise !