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16 juillet 2008 3 16 /07 /juillet /2008 07:26


village abandonné ; à droite, le camp de réfugiés de Morni (photo du 8 août 2004). Ce sont les survivants des massacres qui ont pu se réfugier ...

lu sur le site du Collectif Urgence Darfour

"Tout était calme dans ce village africain rural et paisible du Darfour quand un groupe de janjawid, les diables à cheval, en uniforme de l’armée soudanaise, a attaqué dans un vacarme assourdissant, en hurlant « tuez les esclaves, tuez les Noirs ». En quelques heures, ils ont tué des hommes, parfois brûlés vifs, violé les femmes et les filles dès l’âge de 8 ans en leur criant qu’elles allaient enfin avoir un bébé arabe, pillé les troupeaux, brûlé les maisons, empoisonné les puits, percé à coup de kalachnikov les récipients susceptibles de contenir de l’eau, profané mosquées et corans, quoique attaquants et attaqués soient tous musulmans. Les survivants se retrouvent sur les pistes, sans ressources.

Certains se rendront dans des camps de réfugiés au Tchad, d’autres iront grossir au Darfour les immenses camps de déplacés où ils retrouveront les janjawid qui s’y pavanent triomphalement, les harcelant, violant les femmes dès qu’elles sortent du camp pour chercher du bois pour le feu, en leur criant de revenir avec les hommes pour qu’ils puissent les tuer.

Là, les forces gouvernementales ont longtemps exercé toutes sortes de pressions pour obliger les déplacés à quitter les camps du Darfour, les sommant de rentrer chez eux, les jetant au milieu de nulle part alors qu’ils ne trouveront ni à boire ni à manger, que leur village n’existe plus, que les récoltes et les semences ont été brûlées et qu’avant même de parvenir à leur village, ils se feront massacrer par les janjawid, loin de tout regard indiscret.

Cela dure maintenant depuis deux ans. Les photos satellites montrent plus de 400 villages ainsi brûlés la seule première année. Les Soudanais qui s’émeuvent de ces crimes sont arrêtés par les forces de sécurité, mis au secret et souvent torturés, et en premier, les citadins issus de ces tribus massacrées du Darfour."

Cessons le négationnisme

Certes, géographes et sociologues rappellent qu'il y a toujours eu des tensions entre agriculteurs et éleveurs, d'autant plus que les changements climatiques raréfient l'eau et les paturages en zone sahélienne. Dans ce cas, il est de la responsabilité des forces de l'ordre d'intervenir et de calmer le jeu. Or, nous sommes ici dans une toute autre situation : c'est l'Etat lui-même qui arme les tribus nomades arabes pour attaquer, avec l'appui logistique de l'Armée, les villages. Les braves éleveurs qui seraient à la recherche de points d'eau sont les premiers à détruire les villages et leur végétation environnante et à empoisonner les puits ! Armés jusqu'aux dents, ils violent les femmes (déjà musulmanes) au nom de l'arabisation, mot d'ordre du régime.

"Espérons que les conclusions du procureur de la Cour pénale internationale (CPI) * seront entendues de tous ceux qui nous accusaient d'exagération, nous prêtant à l'occasion les plus noirs desseins (cachés, bien sûr). Y aura-t-il encore des voix pour prétendre que la crise du Darfour est montée en épingle par les Occidentaux "islamophobes" cherchant un prétexte pour s'en prendre à un régime qui "résiste à l'impérialisme" ? Hélas oui, très certainement ; ces voix crieront au complot contre le Soudan. Il n'y a en effet de pire sourd que celui qui ne veut entendre ; en l'espèce cette surdité volontaire a un nom : le négationnisme. " Bernard Schalscha, secrétaire général du Collectif Urgence Darfour (CDU), message du 14 juillet 08. http://www.urgencedarfour.info/


* ndlr : voir notre message précédent 



L'Assemblée fraternelle des chrétiens unitariens (AFCU), par son président (qui était alors Jean-Marie Godillot), soutient le Collectif Urgence Darfour depuis sa création en 2005.

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