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12 décembre 2008 5 12 /12 /décembre /2008 11:08

Après plusieurs années de crise, entre autres déclenchée par un évêque qui a déclaré son homosexualité, l’Eglise épiscopalienne connaît, ce mercredi 10 décembre, la dissidence de sa frange la plus conservatrice : le Common Cause Partnership (Partenariat pour une cause commune) qui regroupe environ 700 congrégations anglicanes, soit quelque 100 000 membres. L’Eglise épiscopalienne regroupe les anglicans aux Etats-Unis et compte quelques 2,2 millions de fidèles.


Comme dans toutes les Eglises chrétiennes, les discriminations basées sur le sexe divisent les fidèles : accès des femmes à l’ordination (1), accès des homosexuels aux responsabilités ecclésiales, mariage de couples homosexuels (question d’autant plus sensible dans les pays où le mariage à l’église ou au temple a valeur d’Etat Civil).


(1) Janyce Sèvre-Duczynska a été ordonnée prêtre, le samedi 9 août 2008 à Lexington, dans le Kentucky. C’est la 6ème femme ordonnée aux Etats-Unis cette année dans le mouvement " Roman Catholic Women Priests (RCWP). Le Père Roy Bourgeois a eu le courage de concélébrer avec la nouvelle ordonnée (nous ne savons pas s’il s’est fait " crossé " suite à cette initiative personnelle).


Les anglicans conservateurs des Etats-Unis ne sont pas les seuls à réagir contre une libéralisation des mœurs. Ils sont fortement appuyés par les Eglises anglicanes en Afrique noire qui, elles n’ont plus, n’acceptent pas l’homosexualité.


En s’appuyant de trop sur la Bible, les chrétiens ne vont-ils pas s’entredéchirer ? En effet, surtout l’Ancien Testament (depuis le récit mythique de Sodome et Gomorrhe) a distillé une vive répulsion envers l’homosexualité, par principe peu adéquate pour la croissance démographique du petit peuple qu’étaient les Hébreux puis les Judéens, d’autant plus que ces derniers vécurent dans un contexte hellénisé qui, lui, au contraire, valorisait les " amitiés " masculines.

Si l’Eglise catholique campe sur une position intransigeante, les milieux protestants libéraux sont plus ouverts mais ils doivent faire preuve d’une grande prudence car les Eglises protestantes sont elles aussi partagées par le clivage conservateurs / progressistes. Certes l’homophobie est vigoureusement condamnée, mais l’homosexuel n’en reste pas moins volontiers soupçonné de pédophilie (ce qui procède d’un amalgame pour le moins hâtif) et, sous prétexte de ne pas troubler le bon ronronnement de la communauté, on évite de lui confier des responsabilités comme par exemple de faire partie du conseil presbytéral ; quant au débat sur l’accompagnement spirituel des couples homosexuels, on n’en parle le moins possible ! bref beaucoup de non dits et assurément une grande lâcheté, ne serait-ce que pour éviter les Inquisiteurs veillant aux transgressions, ne décolérant pas sur l’évolution des moeurs et toujours prêts à mobiliser, à leur croisade, grincheux et frileux.


Voir nos articles sur la question :

Sur le site de l’AFCU, à la rubrique " accompagnement spirituel des couples ",
http://afcu.over-blog.org/categorie-10398609.html

Dans les Actualités unitariennes, à la rubrique " homosexualité ",
http://actua.unitariennes.over-blog.com/categorie-1231172.html  

Dans La Besace des unitariens, l’article " Christianisme et homosexualité : les Eglises au risque de se perdre … " http://labesacedesunitariens.over-blog.com/article-24872773.html


Car il s’agit bel et bien d’un rapport aux textes : "L’ordination des femmes et l'homosexualité ne sont que des symptômes des vrais problèmes", a expliqué à l'AFP Robert Lundy, porte-parole du Conseil anglican américain, qui fait partie de la fédération dissidente. "C'est une séparation due à des convictions théologiques profondes et des sujets qui participent de la foi. L'homosexualité ne participe pas de la foi. Jésus si, et la Bible aussi, et c'est la raison pour laquelle (cette dissidence) se produit", a-t-il dit.


Les Anglicans dissidents vont entamer une longue procédure afin de se faire reconnaître comme "branche" ou "province" de l'Eglise américaine au sein de la communion anglicane. Il ne s’agit donc pas d’un schisme à proprement parlé, mais cela n’est pas sans mettre à mal l’image plutôt libérale et moderne de cette Communion.

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