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2 avril 2009 4 02 /04 /avril /2009 06:38

Paroles d'évêque, c'est aussi le risque, dans une Eglise où les évêques ne sont pas élus * (autrefois ils l'étaient pourtant !), d'avoir des paroles qui ne correspondent pas à celle de l'Eglise locale, qui vont même à l'encontre. C'est en cela que les catholiques libéraux demandent qu'il y ait démocratie en leur Eglise et non plus des évêques "parachutés" par le Vatican.
* les évêques unitariens de nos Eglises historiques (en Transylvanie et en Hongrie) sont élus dans le cadre d'un synode. Voir

En cela, la réaction de "Nous sommes aussi l'Eglise" du Loiret est tout à fait exemplaire. Nous la reproduisons :

Lettre ouverte à Mgr André Fort

Évêque d’Orléans

 


La présence, sur la première page du quotidien régional du département, de votre portrait accompagnant votre affirmation intempestive et mensongère sur le préservatif a scandalisé énormément de monde, et pas seulement les catholiques. Outre l’opprobre que vous jetiez inconsidérément sur ceux qui luttent contre cette terrible maladie et donnent l’usage du préservatif comme l’un des moyens de prévention d’extension de l’infection, vous avez aussi participé à une entreprise de déconsidération de l’Église.

Ce n’est hélas pas la première fois que votre attitude pose question à bon nombre de catholiques du diocèse.

 


Un certain retour historique s’impose :


1) la messe en latin

Lorsque vous avez décidé en octobre 2006 d’autoriser la messe en latin à Cercottes, vous disiez avoir choisi ce village pour sa situation pas trop loin d’Orléans mais en même temps hors d’Orléans et que cela resterait exceptionnel. Mais vous avez recommencé à St Martin d’Abbat. Et maintenant, manquant une fois de plus à votre parole, sans concertation ni dialogue, et d’une façon fort peu élégante pour le responsable du lieu, vous avez installé les traditionnalistes à la Recouvrance, en plein centre d’Orléans.

À ce sujet nous remarquons que vous n’avez pas été très attentif à ces brebis égarées auxquelles vous auriez dû, en raison de votre responsabilité de pasteur, leur faire connaître (ou découvrir pour la plupart) et comprendre toutes les splendeurs et les raisons de faire progresser la vie chrétienne contenues dans la Constitution sur la Liturgie.


Nous avons toujours été très étonnés par ces décisions qui sont un refus pur et simple de " Sacrosanctum Concilium " (la Constitution sur la Liturgie), qui a été votée en premier, nous vous le rappelons, le 4 décembre 1963, par 2147 voix " pour " et 2 " non ". Elle déclare dans son préambule : Puisque le saint Concile se propose

    - de faire progresser la vie chrétienne de jour en jour chez les fidèles;

    - de mieux adapter aux nécessités de notre époque celles des institutions qui sont sujettes à des changements;

    - de favoriser tout ce qui peut contribuer à l'union de tous ceux qui croient au Christ,

     - et de fortifier tout ce qui concourt à appeler tous les hommes dans le sein de l'Église, il estime qu'il lui revient à un, titre particulier, de veiller aussi à la restauration et au progrès de la liturgie "

Vous ne donnez pas l’impression d’y adhérer fermement.

2) les ordinations de " repentis "

Faisant suite à la création de séminaires dans le cadre de l’Institut du Bon Pasteur et en particulier à Courtalain, un certain nombre d’ordinations ont été célébrées dès 2007 pour des séminaristes issus de ces séminaires. Étant donné que la création de l’Institut du Bon Pasteur date de septembre 2006 et l’ouverture de Courtalain d’octobre 2006, il est difficile de croire que ces " ordonnés " aient été instruits ailleurs que dans des séminaires intégristes. D’où il ressort qu’en matière d’enseignement des décisions conciliaires, ces gens ne peuvent prêcher autre chose que ce que la Fraternité Saint Pie X défend à tout prix, à savoir : l’opposition farouche et définitive à certains textes de Vatican II tels que la Constitution sur la Liturgie, la liberté de conscience, l’œcuménisme, les relations avec les religions non-chrétiennes. Cela nous semble incompatible avec vos responsabilités d’évêque, tant cela est contraire aux positions du Magistère que vous défendez cependant bec et ongles.

3°) La levée d’excommunications

Nous avions appris en son temps que vous étiez affilié, avec d’autres évêques français, à une espèce de commission, le " G.R.E.C. " (Groupe de Rencontres Entre Chrétiens) qui s’avérait avoir un lien très étroit avec la Commission Pontificale " Ecclesia Dei ", présidée par un prélat colombien, le Cardinal Castrillon Dario Hoyos. Quand on connaît maintenant le rôle que ce dernier a joué dans l’élucubration sans précaution du décret de levée de l’excommunication des évêques lefebvristes, on peut se risquer de parler de mauvaise fréquentation ! Et l’on peut se poser la question de savoir si vous, évêques français du G.R.E.C., n’aviez pas, aussi, des relations privilégiées avec La Fraternité St Pie X, tout comme le Cardinal Castrillon Hoyos ? Or, nous pouvons affirmer que les positions de cette Fraternité – et celle en particulier de Mgr Fellay ainsi que celles des " mousquetaires " de l’Institut du Bon Pasteur à Bordeaux –, pouvaient être parfaitement connues par de simples mortels (nous en avons fait l’expérience) ; ce qui implique que vous étiez en pleine dérive en recommandant un accueil plein de charité envers les tenants de la messe en latin, qui, pour la plupart camouflaient, par cette singularité, le fait qu’ils ont toujours adhéré aux positions anti Vatican II défendues même par les intégristes " repentis ".

4) l’affaire de Recife

À propos de la fillette violée votre message ne contenait guère que le rappel du " règlement " et, à part les simples mots de " compassion " et de " miséricorde " – noyés au milieu d’un fatras à propos de la " banalisation " de l’avortement qui n’avait rien à faire là – ne reflétait nullement (à l’encontre de bon nombre de vos collègues) une véritable disposition à la compréhension et à la charité. À la référence au Code de Droit Canonique, qui est hélas, trop souvent bien éloigné des Paroles de Jésus, nous préférons, et de loin, les appels à la générosité et à la priorité pour les pauvres. Encore heureux que votre Conseil Diocésain ait pris une position bien différente de la vôtre.

Sur tous ces points les chrétiens du Loiret ont du mal à repérer ce que signifie être fidèle à l’Évangile de Jésus-Christ dans le monde d’aujourd’hui. Notre conclusion est que toutes ces affaires nous font douter sérieusement douter de vos capacités à diriger un diocèse : l’évêché nous parait aujourd’hui vacant.

 

Croyez à notre indéfectible attachement à l’Église de Jésus-Christ

Liberté et Partage –

Nous Sommes Aussi l’Église (45)

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