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27 avril 2009 1 27 /04 /avril /2009 08:53

La Fédération des réseaux du parvis, fondée en février 1999, quatre ans après les remous provoqués par l’exclusion de Mgr Jacques Gaillot de son évêché d’Evreux, a su mobiliser cette mouvance libérale qui fonctionne en marge de l’institution romaine, sinon tout à fait à l’écart. Aucun aumônier, aucune tutelle hiérarchique, la grande liberté des enfants du Bon Dieu !


Certains militent pour défendre les acquis de Vatican II au sein de leur Eglise et ne désespèrent pas d'y arriver – ce sont des catholiques qu’on peut désigner comme contestataires, ou encore réformateurs ; ils sont dans la lignée des mouvements d’Action catholique et sont abonnés à la presse catholique de Gauche : Témoignage chrétien et Golias. Mais d’autres (de plus en plus nombreux) ont tourné la page et se réfèrent désormais aux seules valeurs de l’évangile sans plus établir de liens avec une quelconque institution ecclésiale – ce sont des chrétiens libres. Déjà, l’enseignement d’un Marcel Légaut encourageait à une telle indépendance de la pensée et de la spiritualité.

Cette mouvance est théologiquement libérale dans la mesure où elle ne met plus en avant les dogmes et autres règlements, laissant chacun libre de ses convictions et de l’expression de sa foi. Elle pratique des célébrations libres où le partage du pain et du vin au nom de Jésus ne s’accompagne plus de credo communautaire, encore moins de spéculations théologiques – mais où chacun peut exprimer sa foi personnelle en n’engageant que lui-même. Chants et louanges, rites symboliques, sans aucune connotation dogmatique, réunissent l’assemblée dans une ferveur plus spontanée.

Il est donc tout à fait naturellement que cette mouvance ait été rejointe par deux associations non catholiques : Théolib qui préconise pour tous une théologie libérale à partir de l’expérience du protestantisme libéral et l’Assemblée fraternelle des chrétiens unitariens (AFCU).

Signe des temps que ces chrétiens là sont bel et bien entrés dans une ère post-confessionnelle *, c’est que, parmi, la cinquantaine de mouvements et associations qui sont membres de la Fédération des réseaux du parvis, aucun n’a jugé nécessaire un intitulé "catholique", tous préférant des dénominations plus ouvertes : "chrétiens sans frontière", "croyants libres", "Eglise" (sans mention de la confession), etc.
* Jean-Claude Barbier,
2005 - Le christianisme post-confessionnel, mis en ligne sur le site Profils de libertés, le 20 janvier 2005, dans la rubrique " Chroniques "

, reproduit par le site du Réseau européen des protestants libéraux (ELPN), en lien sur le site des Croyants libres Sarthe, publié dans Le Protestant ( "mensuel roman fondé en 1831" ), n° 3, mars 2005, p. 6.

Signe des temps aussi : il ne s’agit pas pour eux d’organiser une dissidence, de faire sécession, mais de prôner une autre façon de faire Eglise, un autre visage d’Eglise, de faire Eglise autrement. Le mouvement international Nous sommes aussi l’Eglise fait tout naturellement partie du Parvis. En Belgique, la fédération correspondante est celles des Pavés : "Pour un Autre Visage d’Eglise et de Sociétés".

La mouvance est donc résolument prophétique : au-delà de la contestation des Eglises existantes, du moins de leurs pesanteurs institutionnelles et théologiques, c’est un christianisme rénové, plus fidèle à l’Evangile, qu’il convient de préparer pour les générations futures. Nous ne sommes pas loin d’une Réforme au sens protestant du terme, continuée à la suite de l’élan qui fut donné par Vatican II

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