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8 juin 2009 1 08 /06 /juin /2009 14:51

Après avoir vu le film "Home" à la TV, je suis allé le revoir au cinéma : c'est incomparable. Permettez-moi de vous dire : vous devez tous aller voir ce film et le recommander chaudement à vos connaissances et si possible aussi aux responsables des médias et de la politique. Vous trouverez ci-joint ce que j'en ai retenu. Puisse ce film être un événement qui change un peu la face du monde par une vaste prise de conscience de "l'homo sapiens" !
par Philippe de Briey, le 8 juin 2009
P.S. à voir ce lundi 8 à 22h.10 sur France 3: "Complément d'enquête" portera sur l'alimentation: "Main basse sur la terre. Et si demain on n'arrivait plus à nourir la planète ? "


Un pareil film, il n’en sort pas souvent ! En plus d’images magnifiques provenant du monde entier, en plus de musiques tellement belles et évocatrices pour accompagner ces images, le contenu est exceptionnel. Le film d’Al Gore sur le réchauffement climatique a provoqué une première prise de conscience généralisée de la menace planétaire, mais avec « Home », nous la touchons du doigt, pour ainsi dire. Les images s’accumulent, nous percevons en quelques dizaines de minutes l’histoire de ces quatre milliards d’années qui a produit cette planète extraordinaire, cet immense univers végétal et animal : quel trésor fabuleux a reçu en héritage « l’Homo sapiens » apparu il y a environ 200.000 ans et devenu progressivement le maître de cet univers.

Mais que se passe-t-il depuis un ou deux siècles ? que s’est-il passé durant ces 50 dernières années surtout ? Cette espèce humaine a triplé, des villages sont devenus des villes immenses aux gratte-ciels montant jusqu’aux nuages, le trafic routier, maritime, aérien a été multiplié par vingt, etc.  « Tout s’accélère ! » scande le film comme un refrain, mais c’est cette accélération qui est le grand problème justement : car ce qui s’accélère en même temps, c’est l’effet de serre, la fonte des glaciers, l’assèchement des fleuves et de la nappe phréatique, la misère des bidonvilles, l’érosion et la désertification des sols, etc.

Disparition des forêts au profit notamment de la production de soja et d’huile de palme pour le bétail ou d’eucalyptus pour le papier, raréfaction accélérée des poissons, disparition quotidienne et à jamais de multiples espèces animales et végétales, disparition progressive de ces éléments naturels équilibrants et protecteurs que sont les mangroves, les massifs de corail, les marais, sans parler des glaces du Groenland qui sont en train de glisser vers l’océan où elles feront monter le niveau des mers.

Le film montre bien une série de facteurs d’accélération de toutes ces destructions et du réchauffement : notamment la fonte du permafrost sibérien qui dégagera une grande quantité de méthane, un gaz qui provoque l’effet de serre vingt fois plus fort que le dioxyde de carbone, la fonte de la banquise qui protègeait l’océan du réchauffement par les rayons du soleil.

Saisissante aussi est l’exploitation éhontée et complètement folle des ressources minières : le pétrole en particulier qui est devenu l’élément-clé de tout ce « développement » et notamment de l’agriculture (transports, tracteurs, engrais, pesticides, arrosages qui utilisent aussi 70% de l’eau douce disponible, mais de plus en plus rare : beaucoup de fleuves et des milliers de puits, en Inde par exemple, sont à sec et partout la nappe phréatique descend).

Le film heureusement nous montre en finale une série d’initiatives qui sont en train de surgir pour faire face à ces énormes défis planétaires. (il aurait pu en montrer davantage, mais le film aurait alors été trop long, souhaitons que Yann Arthus-Bertrand y consacre tout un prochain film). Chacun est invité à devenir un être responsable : oui, nous aurons à répondre devant nos enfants et petits-enfants, mais aussi devant toutes les victimes actuelles et futures de cette frénésie de consommation et de confort qui a marqué ces cinquante dernières années.

Car c’est bien là le problème : nous sommes un milliard d’humains (sur 6,5, bientôt 7) à avoir adopté un mode de vie dont nous voyons clairement aujourd'hui qu’il détruit notre belle planète, qu’il viole la justice élémentaire pour les autres, contredit gravement notre respect prétendu de la vie, végétale, animale, humaine. On estime déjà aujourd'hui à 300.000 par an le nombre de nos « prochains » qui meurent chaque année des diverses conséquences de ce système mondial qui enrichit toujours plus les riches et appauvrit toujours plus les pauvres.

C’est une réalité écrasante, mais on peut la voir aussi comme une tâche enthousiasmante, la construction d’une humanité nouvelle. Une très large prise de conscience a lieu partout, c’est le premier pas. Une minorité est déjà en train de changer son mode de vie, par exemple sa consommation de viande ou d’énergie (chauffage, voiture, voyages) et de plus en plus de gens se mettent à réexaminer leurs habitudes, à comprendre que le bonheur n’est pas dans toutes ces facilités. Collectivement, nous voyons déjà le « boomerang » annoncé par Susan George depuis des années : pression migratoire incontrôlable, révolte des pays pauvres, « haine de l’occident » (Jean Ziegler), délocalisations et chômage, déprimes et solitudes, violence ou désespoir d’une partie des jeunes, etc. Il est grand temps d’arrêter cette course absurde et scandaleuse à la croissance matérielle ! 

Le film peut être visionné gratuitement pendant dix jours sur You Tube, ou mieux sur le site du film jusqu'au 14 juin. 

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