Chapelle unitarienne de Rosslyn Hill à Londres
Les unitariens d'Outre-Manche se sont comptés pour élire un comité exécutif à leur General Assembly (GA) of Unitarian and Free Christian Churches. Unitariens et chrétiens d'Eglises libres (c'est à dire non anglicanes) sont estimés à 4 000 personnes adultes, ce qui est déjà bien loin des 6 000 déclarés à l'ICUU (plus 800 enfants et sympathisants). Il s'agit là en tout cas d'une évaluation dont les critères ne sont pas indiqués . Les listes électorales dressées à cette occasion ne comptent, quant à elles, que 2 563 électeurs et sur ceux-ci, il n'y eut que 1 703 votants, soit 66 % de votants (clôture du vote le 6 février 2006). Pour une élection politique, la participation serait tout juste bien. Et puis, ce chiffre de 4 000 ne contient pas que des unitariens puisque la GA regroupe aussi des " Free Churches ", comme les " non-subscribing " presbytériens d'Irlande.
Par ailleurs, faisant référence au christianisme, mais au sens où l'entend l'UUisme en tant que sagesse parmi d'autres sagesses, et non plus comme tradition centrale, et ayant pratiquement abandonné en conséquence les rites chrétiens spécifiques, les Eglises unitariennes ne sont plus reconnues comme chrétiennes par les autres Eglises. Alors que le GA, depuis 2001, célébrait un culte à la cathédrale anglicane de Chester en clôture de son assemblée générale annuelle, à défaut des lieux de cultes unitariens trop exiguës pour l'occasion, l'hospitalité leur a été refusée cette année !
Au-delà de ces péripéties, on peut se demander s'il n'y a-t-il pas brouillage de l'image d'une Eglise dès lors qu?il y a fusion, comme par exemple aux Etats-Unis, en 1961, entre les congrégations unitariennes américaines et l'Eglise universaliste, ou, dans le cas britannique, instauration d'une instance commune " exécutive ". D'autant que ces changements se sont accompagnés d'un élargissement de leur champ religieux par ouverture à des non-chrétiens. Comment ont réagi les chrétiens de ces Eglises dès lors que le christianisme n'était plus une référence centrale ? Sont-ils partis sur la pointe des pieds comme on dit, laissant la place à d'autres croyants ou à des agnostiques ou athées ? Etaient-ils déjà partis poussant alors le clergé à élargir les critères d'entrée (déjà la déchristianisation touchait les milieux populaires de Boston à l'époque de Ralph Waldo Emerson !). Comment réagissent les autres Eglises du pays ? Aujourd'hui, les réseaux (par exemple l'ELPN, l'IARF) ou les fédérations qui organisent une simple concertation de leurs membres sans aller au-delà (l'ICUU jusqu'à présent), ne sont-ils pas des structures plus souples, mieux à même de préserver les identités des uns et des autres ? Aux historiens et aux sociologues de nous expliquer pourquoi les effectifs dans plusieurs pays d'ancienne implantation sont stagnants, voire en baisse. [commentaires parus dans la Correspondance unitarienne n° 53, mars 2006]
"Theo" anime le blog " Unitarian Record " http://unitarianrecord.blogspot.com/ et s'interroge, dans son dernier message du 10 février, sur l'évolution de l'unitarisme en son pays. Il récuse que celui-ci soit devenu un "post-christianisme" étant entendu que 61% des unitariens britanniques déclarent qu'ils étaient toujours, en 2004, des chrétiens libéraux (ce qui fait quand même 39 % d'autres !) et que les instances unitariennes sont toujours en relation étroite avec les Eglises chrétiennes indépendantes et les presbytériens non-souscrivant d'Irlande. Selon lui, il conviendrait de dire "chrétiens libéraux et autres".
Pourrait-on parler dans ce cas de "christianisme d'ouverture" (sous entendu au niveau statutaire, à savoir l'ouverture des Eglises à des non-chrétiens) ? Cette notion d'ouverture est bien entendue difficile à manier car tous les chrétiens sont en principe des gens "ouverts" vis-à-vis d'autrui, du moins selon les commandements de leurs maître spirituel, Yéshoua.
10 February 2007 - Talking Point: Can we describe British Unitarianism as post-Christian? It is interesting to note that some Unitarians in other countries insist Unitarianism is 'Post-Christian'. This is not the case in Britain given 61% of Unitarians identified themselves as 'Liberal Christian' in a 2004 GA survey, and our continuing links with Free Christian and NSPCI churches. As our denomination struggles with the question of diversity, I think 'Liberal Christian and More' is a less contentious term than the provocative 'Post-Christian'. What do you think? - Theo