Le Musée protestant virtuel http://www.museeprotestant.org présente une exposition sur Sébastien Castellion (1515-1563).
le collège de Genève que dirigea Sébastien Castellion de 1541 à 1544
Jean Calvin le fait venir à Genève en 1541 pour s’occuper du collège de Genève. Pour ses élèves, il écrira (d’abord en latin, puis en français), ses " Dialogues sacrés " qui mettront en scène des personnages bibliques et il traduira la Bible en langage populaire de l’époque. Mais ses qualités pédagogiques ne suffisent pas aux yeux de Calvin qui lui reproche son caractère modéré et quelques interprétations bibliques divergentes bien que tout à fait mineures. Ce dernier lui barre l’accès au pastorat et S. Castellion se retrouve à Bâle en 1544, à l’âge de 30 ans, avec femme et enfants (il en aura 8) et dans la misère : il sera correcteur d'imprimerie, porteur d'eau, scieur. Enfin, en 1553, il accède à un poste de professeur de grec à l’université de la ville.
Il sauvera l’honneur des protestants en s’élevant contre la dérive totalitaire de J. Calvin qui fit mettre Michel Servet sur le bûcher (le 23 octobre 1553) et qui, en plus, justifiera l’appel au pouvoir politique pour mettre à mort les hérétiques dans un libelle du mois de février suivant. S. Castellion sera le seul à y répondre par un texte qui fait date : " Tuer un homme ce n'est pas défendre une doctrine, c'est tuer un homme. Quand les Genevois ont fait périr Servet, ils ne défendaient pas une doctrine, ils tuaient un être humain ; on ne prouve pas sa foi en brûlant un homme, mais en se faisant brûler pour elle " (Le traité des hérétiques, mars 1554). Cette phrase, citée mainte fois comme marquant le début d’une prise de conscience en faveur de la tolérance religieuse, poursuit désormais la mémoire de Calvin comme l’œil de Dieu poursuivit Caïn après son crime.
Après le massacre de Wassy, qui marque le début des guerres de religion en France, il adressera un " Conseil à la France désolée " … lequel livre sera condamné par le synode des Eglises protestantes de 1563 !
C’est une très grande et noble figure pour les protestants libéraux et les unitariens. Aller voir cette exposition, d’autant plus qu’elle est facile d’accès puisque sur Internet !