L'histoire allégorique des tribulations du prophète Jonas envoyé par IHVH à Ninive fait partie, avec les récits de la Genèse et de l'Exode, les paraboles du rabbi Iéshoua de Nazareth, etc. , de cette littérature biblique qui a connu un destin universel. Des écrivains, chrétiens, agnostiques ou non croyants - peu importe - se sont emparés de ces textes en qui ils voyaient une valeur universelle. Il ne s'agit pas ici d'une diffusion internationale de la Bible, mais plutôt de l'entrée de ces textes dans le patrimoine de l'humanité. Ces textes deviennent fondateurs pour tout un chacun, indépendamment de son appartenance religieuse ou philosophique. Ils sont en quelque sorte déliés d'une révélation particulière, à un moment de l'histoire et à des personnes ou groupes élus. Ils ne sont plus accaparés par les religieux. Leur statut d'écriture sainte s'est sécularisé. Ils entrent dans l'universel.
La preuve en est cette magnifique ré-écriture de l'histoire de Jonas, cette fois-ci en vers, par l'écrivain hongrois Mihaly Babits (1883-1941), entre 1938 et 1940, devenue un classique de la littérature hongroise (Jonas Konyve / Le Livre de Jonas). Son compatriote Nicolas Abraham (1919-1977), psychanalyste et intéressé par les grands mythes de l'humanité, traduisit ce texte en français ... en en refaisant une versification !
A l'occasion de la création par la Compagnie Michel Tallaron de la pièce Jonas, à partir de cette oeuvre de Mihály Babits, Pierre Domeyne vient de dresser le bilan de ce destin hors-bible de Jonas : Jonas à livre ouvert.
L'ouvrage comporte également le texte du Livre de Jonas de la Bible dans la traduction de Louis Segond, le texte de la sourate XXXVII du Coran où Jonas est évoqué et Le Livre de Jonas de Mihály Babits traduit du hongrois par Nicolas Abraham.
Il est publié par Jean-Pierre Huguet Editeur (www.editionhuguet.com) au prix de 10 euros (payable en ligne).
en illustration de couverture : Jonas dans une bible allemande de 1477
Pierre Domeyne a été professeur de lettres classiques à Vienne et participe très activement à la vie culturelle de la cité. Il prépare la sortie d'un livre sur Michel Servet : "Au risque de se perdre", qui retrace entre autres les dernières semaines de sa vie, entre sa fuite des geoles de Vienne à sa capture à Genève par les sbires de Calvin. Il est membre du réseau francophone "Correspondance unitarienne".