La Transylvanie était une partie de la Hongrie qui fut longtemps gérée par un gouverneur (vovoïde). Celui-ci, pour prendre des décisions, convoquait des diètes qui réunissait les " Trois Nations " représentées par les nobles hongrois, les Sicules (un peuple originaire de l'Asie) et les Saxons. C'était une Europe des nations, celles-ci correspondant à des ethnies ou peuples bien identifiés et ayant chacune une histoire et une culture.
Ensuite, on passera, au XIXème siècle, à des nations assimilées à des territoires étatiques (ce qui est tout à fait autre chose) : les Français, les Britanniques, les Allemands, les Italiens, les Roumains.
Il convient donc de bien distinguer nation-ethnie et nation-Etat, celle-ci proposant (sans toujours y réussir !) une solidarité supérieure. Des nations-ethniques résistant encore à cette assimilation proposée constituent désormais des " minorités nationales ". C'est le cas entre autres des " Hongrois " de Transylvanie.
A Sibiu, la cité fut effectivement fondée par des immigrants saxons venus du Grand-Duché de Luxembourg. D'autres villes le furent également par des Saxons, mais ce terme ethnique a recouvert finalement un peuplement germanique plus large que les seuls Saxons.
Les " Saxons " arrivèrent dans un milieu resté rural, peuplé de Roumains descendants des Daces et d'autres populations " Barbares ", et marqué par la colonisation romaine (le roumain est une langue romane) et le christianisme orthodoxe. Ils étaient artisans, pratiquaient le commerce et cultivaient la terre. Ils fortifièrent leurs cités afin de faire face aux raids meurtriers des Mongols et des Tartares.
Ces cités rallièrent les réformes protestantes luthériennes et " helvétiques " (Zwingli, Calvin) du XVIème siècle. Les catholiques y reprirent pied à la faveur de la Contre-Réforme et de l'occupation autrichienne.
dessin de CamilG (la tour de l’hôtel de ville) http://www.flickr.com/photos/camilg/page3/
La Réforme anti-trinitaire s'est développée principalement à Cluj-Napoca, en pays sicule et au nord de Brasov. C'est dire que, pour les unitariens d'aujourd'hui, la Transylvanie est pour eux comme une seconde patrie et ils sont particulièrement sensibles à tout ce qui s'y passe, même si Sibiu n'est pas un lieu historique particulier pour eux.
Elle va être le siège d'un important rassemblement du mardi 4 au samedi 8 septembre, avec la 3ème assemblée européenne oecuménique. Les Eglises unitariennes de Roumanie et de Hongrie y sont invitées.
Afin que les hiérarchies ecclésiastiques ne soient pas les seules à représenter les diverses Eglises, le Réseau européen Eglises et Libertés (voir le " Manifeste européen d'Eglises et Libertés ", message du 18 février) entend y envoyer une délégation.
Cette importante rencontre des chrétiens de tous les pays européens s'inscrit dans un calendrier de manifestations puisque Sibiu a été déclarée capitale culturelle de l'Europe 2007, première ville de l'Europe de l'Est a avoir cette distinction après la chute du Mur de Berlin. La Roumanie est entrée dans l'Europe communauté ce 1er janvier. C'est donc la fête de l'Europe en Roumanie !
La ville et ses poteries traditionnelles, de CamilG photographe à Sibiu http://www.flickr.com/photos/camilg/422319576/
La ville est en piémont nord de l'arc formé par la chaîne méridionale des Carpates. C'est un passage obligé pour les circuits touristiques. Pensez à vos vacances ! Vous pourrez payer en euros et avec votre carte bancaire.