Nous nous réjouissons (fort bruyamment) de l’acquittement ce jeudi 22 mars de l’hebdomadaire Charlie Hebdo dans l’affaire des " caricatures de Mahomet ". Lors du procès tenu les 7 et 8 février, la représentante du Parquet avait requis la relaxe. L’hebdomadaire avait reçu l’appui du ministre de l’Intérieur et des cultes, ainsi que de diverses personnalités politiques.
Dalil Boubakeur, recteur de la Grande Mosquée de Paris, a accepté le verdict et ne fera pas appel. Par contre, l’Union des organisations islamiques de France (UOIF), qui donne dans le voile et pas forcément dans la dentelle, persiste et signe. Il y aura donc appel. La Ligue islamique mondiale s’était elle aussi portée partie civile.
Charlie Hebdo, édition spéciale du 7 février 2007, le jour du procès
Pour plus d'information voir Le Monde du 22 mars, et celui du 23 mars,
Il est grand temps de distinguer l’islam (la très grande majorité des musulmans pratiquent leur religion avec vertu, moralité et courtoisie envers autrui) et les islamistes qui ne sont qu’un courant (heureusement) très minoritaire et mélangeant allègrement religion et politique. Voir notre " vocabulaire religieux " sur le blog de l’AFCU (" les ismes, les iques et les istes ", http://afcu.over-blog.org).
Il est bon que les démocrates défendent avec vigilance les valeurs de laïcité lorsqu’elles sont menacées par des communautarismes discriminants, des emprises cléricales, religieuses ou sectaires, des mouvements théocrates, des partis politiques accompagnés de milices, des financements occultes ou étrangers.
L’unitarisme est très attaché à la liberté religieuse et aux relations inter-religieuses et inter-convictionnelles, encore faut-il que les acteurs religieux de tout bord se situent en démocratie, respectent les autres et ne pratiquent pas un prosélytisme intempestive, s’abstiennent de tout impérialisme culturel et religieux, et abandonnent les prescriptions fussent-elles " sacrées " lorsqu'elles sont manifestement contraires aux valeurs humaines.
A l’invitation d’un Michel Servet (1511-1563), depuis la Réforme protestante anti-trinitaire du XVIème siècle, les unitariens n’ont eu de cesse de " revisiter " le corpus chrétien qui était le leur en y exerçant leur raison, en tenant compte du progrès des connaissances grâce aux sciences, en " déconstruisant " dogmes et mythes qui étaient pris au sens littéral.
Nous invitons ainsi les autres confessions chrétiennes et les autres religions à faire de même et à ne plus trimbaler derrière elles des archaïsmes religieux dont certains confondent l’identité (tout à fait légitime) et la discrimination (inacceptable en démocratie), par exemple entre hommes et femmes, entre croyants et non croyants, entre ceux qui ont la Vérité et ceux qui ne l’auraient pas, entre les candidats au paradis et ceux qui seraient voués à l’enfer …
En démocratie, il n’y a pas de religion " officielle ", " supérieure ", " seule vraie " ou " meilleure que les autres ", encore moins " seule divine ", mais toute simplement le choix d’une religion qu’on aime et qui nous convient. A chacun de pratiquer sa religion avec intelligence et joie, afin qu’elle lui ouvre le cœur par la prière et les louanges à Dieu et l’attention extrême portée à autrui et à la Création.