Depuis 1975, environ 600 000 Hmongs du Laos sont réfugiés en Thaïlande. Plusieurs d’entre eux ont déjà été extradés vers leur pays d’origine où sévit une dictature communiste féroce. Ils redoutent un renvoi massif au Laos d’après un article mis en ligne le 5 avril 2007 sur le site de Médecins sans frontières (http://www.msf. fr),
Si les populations Hmongs vivent dans des conditions sanitaires et d'enfermement pénibles dans le camp de Huai Nam Khao en Thaïlande, elles redoutent surtout d'être renvoyées au Laos car elles craignent pour leur vie. Le point sur leur situation avec Emmanuel Drouhin, responsable des programmes MSF en Thaïlande.
" En quoi les Hmongs réfugiés dans le camp de Huai Nam Khao à la frontière avec le Laos sont-ils aujourd'hui une population en danger ? Considérées comme des migrants illégaux, ces personnes n'ont donc pas le droit de sortir du camp. En dehors, elles risquent l'arrestation et l'expulsion vers le Laos où, pour une majorité d'entre elles, les attendent la prison, les procès pour complot ou les violences physiques. Nous constatons à travers nos consultations médicales ou de simples entretiens qu'elles sont terrifiées à l'idée d'être renvoyées au Laos. D'après leur témoignage, certaines ont passé des années, parfois dix, quinze ans dans la jungle laotienne à se cacher parce qu'elles étaient pourchassées par l'armée laotienne ".
Jeune fille thaïlandaise, peinture de Philip Lecois (Caen)
Que demande Médecins sans frontières ?
Nous demandons que les acteurs politiques prennent leurs responsabilités. Les agences des Nations unies, les représentants de l'Union européenne ainsi que les ambassades et le gouvernement thaïlandais ont fait des efforts ces derniers mois, mais nous pensons qu'il doivent continuer et renforcer les discussions sur la problématique des Hmongs en Thaïlande. La Thaïlande n'étant pas signataire des conventions de Genève, elle ne reconnaît ni le statut de réfugiés, ni le mandat du Haut commissariat aux réfugiés des Nations unies en matière d'assistance et de protection. Et jusqu'à présent, il y avait un véritable abandon de la part de la communauté internationale sur cette question. Or si ces familles hmongs ont trouvé refuge en Thaïlande, c'est parce qu'elles sont en danger dans leur pays. Il faut cesser de prétendre qu'il s'agit de simples réfugiés économiques et arrêter d'utiliser cela comme un prétexte pour ne pas vraiment s'en occuper "
Prochainement le camp va être déplacé, pour quelles raisons ?
Le camp actuel est surpeuplé et présente des risques épidémiques importants : les gens vivent les uns sur les autres, mangent à côté des latrines... Pour ces problèmes sanitaires et de manque d'espace, les autorités thaïlandaises ont donc décidé de réinstaller ces personnes sur un site mieux adapté, à quelque deux kilomètres de l'actuel.
information transmise par Didier Le Roux au groupe de discussion " Unitariens francophones " (http://fr.groups.yahoo.com/group/unitariens_francophones/), le samedi 7 avril
Voir nos messages précédents du 24 mars : "Génocide des Hmong au Laos", "Le gaz jaune contre Hmong et Kurdes"