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10 avril 2007 2 10 /04 /avril /2007 12:30

Les protestants de France viennent de nous donner une belle leçon de démocratie. Au sein de cette fédération, dont les statuts sont très ouverts, ils évitent soigneusement les rapports de force entre anciens protestants (les " huguenots " de l'Eglise réformée de France, sinon les " camisards ") et les nouveaux venus : les 400 000 protestants de la mouvance pentecôtiste évangélique d'un tout autre style. Ils viennent d'élire, au consensus et en pleine connaissance de cause, Claude Baty à la tête de leur Fédération.

Claude Baty est un " libriste ", entendez par là qu'il fait partie des Eglises évangéliques libres (2 300 membres professants, 2 000 sympathisants, 44 pasteurs en exercice). Celles-ci avaient quitté la Fédération dans les années 60 et l'ont réintégré, à l'instigation précisément de C. Baty en 1996.

Il s'agit d'une Eglise déjà ancienne, d'un rameau du calvinisme français ; l'Union des Eglises évangéliques libres (UEEL) est officiellement née en 1849.

Vous connaîtrez tout sur Claude Baty, homme discret mais efficace, en lisant l'article de Bernadette Sauvaget dans le n° 3217 de l'hebdomadaire protestant Réforme de ce 29 mars ; celle-ci le présente, formules présentes, comme l'homme de l'" extrême centre ", " luthéro-réformé compatible ", etc. Bref, l'homme du compromis possible entre des identités bien affirmées et qui pourrait se heurter.

La " tranquille élection " (édition du 5 avril) s'est conclue par un culte d'action de grâce au temple du Foyer de l'âme à Paris, haut lieu du protestantisme libéral (voir nos messages " Semaine Charles Wagner " du 12 mars). Bravo pour cette gestion en douceur d'une grande et belle diversité.

Pour plus d'information, abonnonnez-vous à Réforme - cela vaut le coup - ou, pour les internautes, rendez-vous sur le site du journal http://www.reforme.net

Mon avis qui n'engage que moi : ce qu'il nous faut bien comprendre, c'est qu'une fédération, quelle qu'elle soit, doit savoir allier compromis et négociation avant le passage au vote ; celui-ci, fut-il démocratique, ne manque pas de dresser face-à-face majorité et minorité et de générer des rancunes et des sentiments plus ou moins justifiés d'injustice, etc.

Et puis, au sein d'une fédération, l'enjeu n'est pas tant la détention d'un pouvoir que le service aux autres afin que tous, sans exception, s'y sentent à l'aise, gros et petits, majoritaires et minoritaires, dans la ligne et pas tout à fait dans la ligne, anciens et nouveaux venus, etc.

C'est le rabbi Iéshoua qui l'a maintes fois dit à ses disciples (lesquels pensaient déjà à la succession !). Il fit en connaissance de cause le lavement des pieds pour nous le rappeler ; magnifique " sacrement " qui ne fut pourtant pas retenu dans la liste des gestes du Maître à reproduire après sa mort (rappelons que le pape le fait une fois par an le jeudi saint ; c'est à son actif !).

Quant aux identités, elles sont bien entendu à défendre sans compromis, bec et ongles, mais au sein de nos Eglises particulières ou de nos associations.

Ne nous trompons donc pas d'échelle. Je dis cela pour certains unitariens français qui, en dépit de notre bien faible nombre (eh oui !), réclament pourtant, ni plus ni moins, une fédération à eux seuls.

Rappelons que l'AFCU, qui regroupe les chrétiens unitariens français, est déjà inscrite à deux fédérations, celle des Réseaux du Parvis, mouvance catholique libérale, en passe de devenir plus largement chrétienne libérale avec la participation de protestants et d'unitariens, et que, dans l'axe de solidarité entre unitariens de tout bord, chrétiens ou non, elle participe à la fédération mondiale qu'est l'International Council of Unitarians and Universalists (laquelle a reconnu l'AFCU comme groupe émergent).

Les chrétiens unitariens français, qui vivent en pleine communion avec leurs Eglises historiques de Roumanie et de Hongrie - lesquelles se disent " protestantes " et " benjamines " des Réformes avec le courant anti-trinitaire du XVI° siècle, et sont en conséquence en partenariat étroit avec les luthériens et les calvinistes de leur pays - présentent leurs meilleurs et sincères voeux de réussite au pasteur Claude Baty.

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