COMPTE RENDU DES MANIFESTATIONS AU TOGO ET AU BÉNIN, DU 16 AU 24 FÉVRIER, POUR LE DIXIÈME ANNIVERSAIRE DU MOUVEMENT " CHRÉTIENS POUR CHANGER LE MONDE ", AVEC LA PARTICIPATION D’AMIS DE JEAN SULIVAN, DE MARCEL LEGAUT ET D’AUTRES AMIS VENUS DE BELGIQUE, DE FRANCE ET DE SUISSE.
paru dans Quelques nouvelles, n° 200, mai 2007
thème de ces journées : Proposer la bonne nouvelle de la scandaleuse miséricorde du Dieu de Jésus, dans le respect des peuples et de leurs religions
le 16 février à l'Institut Universitaire du Bénin à Cotonou, conférence de presse pour préciser les raisons d'être de Chrétiens pour changer le monde (cibles, objectifs et principes d'action) :
- focaliser sur l’Evangile dont le côté " bonne nouvelle pour tous les hommes " rime avec libération : " le christianisme détient les clefs de la liberté et on ne s’en aperçoit pas assez " (Sulivan)
- faire du chrétien d’Afrique ce qu’il doit être : le ferment dans la pâte, le sel de cette terre et la lumière de ce continent, un homme qui refuse l’arbitraire, l’injustice, l’écrasement du faible, la corruption, la prédation des biens publics…, un homme qui sait se placer aux avant-postes de la lutte pour la transformation de sa société et pour ce que le Père Lebret appelle la montée humaine .
les 17 et 18 février à Lomé (Togo), Colloque international organisé en partenariat avec Fondacio : être chrétien sans se couper de ses racines et de sa culture, est-ce possible ?
Victoire Elègbè, Sylvie Crussard, Martine Roger-Machart, Guy Leurquin, Edith Delos, Maurice Dahuku Péré et Albert Gandonou ont été les principaux animateurs de ce colloque, le troisième que Chrétiens pour changer le monde organise à Lomé depuis sa création en 1997.
Pour la plupart des chrétiens, en Afrique, se convertir au christianisme, c'est renier ses racines et, tout particulièrement, la religion de ses ancêtres. Les chrétiens sont confrontés aux difficultés de la première communauté chrétienne qui ne pouvait renier le judaïsme tout en étant fidèle à Jésus.
détail d'une oeuvre plasticienne de François dit Le Vannier, Porto-Novo (Bénin)
Les 18 et 19 février à Ouidah (BENIN)
- Rencontre avec son Eminence Daagbo Hounon, chef suprême du culte " vodun ". Comme l’enfant prodigue de l’Evangile, nous retournions à nos pères, à nos traditions, à notre culture, à notre monde pour nous réconcilier avec nous-mêmes, assumer toutes les dimensions de notre humanité d’Africains. Daagbo Hounon a rappelé avec fierté et un plaisir non dissimulé l’ouverture d’esprit et la grande tolérance dont ont fait preuve à Ouidah les adeptes du culte " vodoun ". La basilique catholique est bâtie sur une terre généreusement octroyée par ces adeptes-là et avec leur participation active aux travaux de construction. Elle fait face au temple du dieu " Python " et celui-ci est engagé avec elle dans un dialogue paisible qui dure depuis plusieurs décennies. La voie qui les unit permet aux gens de Ouidah d’aller librement d’un côté ou de l’autre.
- Rencontre avec Professeur Honorat AGUESSY à l’Institut de Développement et d’Echanges Endogènes (IDEE). Long entretien, empreint de cordialité, avec ce militant du panafricanisme qui a offert gratuitement l’hébergement dans les immenses locaux de son institut. " C’est l’endogénéité qu’on peut partager. Personne ne détient l’universel à partager avec les autres. " Cette parole forte du Pr. Aguessy n’a laissé aucun de nous indifférent. Jésus, en effet, s'est enraciné dans le judaïsme de ses ancêtres, et, de là, a mis au jour les valeurs universelles d’amour, de miséricorde, de fraternité, de solidarité et de respect absolu de la personne humaine.- Visite de la Route des Esclaves
Le 21 février 2007 à Ifangni (BENIN) : Rencontre des intellectuels traditionnels. Pour la première fois, le mouvement " Chrétiens pour changer le monde " est sorti de Cotonou et de Lomé, pour aller à la campagne rencontrer le monde paysan avec ses intellectuels que sont les rois, les guérisseurs, les devins, les prêtres des cultes traditionnels africains. L’événement placé sous le parrainage de Mme Inès ABOH-HOUESSOU, Préfet des départements de l’Ouémé et du Plateau, a réuni près de cinq cents (500) personnes. Quand ceux que nous sommes allés voir ont pris la parole, nous avons eu le fort sentiment que leur cœur était en joie et qu’ils nous accueillaient les bras ouverts. Cette joie partagée s’est concrétisée par des danses, par la sortie des masques " Egungun " ...
Le 24 février 2007 à Cotonou (BENIN) : Colloque international, à l’INFOSEC sur le thème : Le Dieu de Jésus est le Dieu des exclus. Cette dernière manifestation a été présidée par M. Issa BADAROU, Conseiller du Chef de l’Etat béninois à l’équipement et aux transports, grand ami du mouvement. L’essentiel des travaux a porté sur le parti pris du Dieu de Jésus pour les exclus. Le fait a été établi dans la Bible avec l’Exode : le paradigme suprême de la Bible, selon Martin Luther King. Le point a été fait des situations d’exclusion qui prévalent au Bénin : exclusions linguistique, sociale, économique, politique, religieuse. La foi chrétienne, comme a dit ce jour-là Guy Leurquin, est d’abord la foi de Jésus.
Albert Gandonou, initiateur du mouvement "Chrétiens pour changer le monde" gandalert@yahoo.fr
Albert Gandonou est conseiller honoraire de l'Assemblée fraternelle des chrétiens unitariens (AFCU)