« En nous proposant pour règle d’une morale nouvelle le respect de la vie, et de toute vie, Albert Schweitzer nous a offert sans doute la seule formule capable de sauver à la fois l’homme et la nature toute entière. » Théodore Monod
Après Albert Schweitzer lui-même, les « schweitzériens » éprouvent des sentiments de reconnaissance à l’égard de l’ancien archevêque (luthérien) d’Uppsala, primat de Suède, Lars Olaf Jonathan (dit Nathan) Söderblom (1866-1931), érudit, élève de Bergson, proche du pasteur Wilfred Monod (le père de Théodore) au sein du courant du « christianisme pratique », protestant libéral et pionnier de l’œcuménisme.
En effet, pendant et immédiatement après la première guerre mondiale, le docteur Schweitzer traversa la période peut-être la plus difficile de sa vie. Après avoir été interné, il finit par rentrer en Alsace complètement épuisé. Lui, l’homme robuste ! Rétabli, il tra! vailla comme médecin-assistant à l’Hôpital de Strasbourg et comme pasteur intérimaire dans son ancienne paroisse de Saint-Nicolas.
Cependant, son esprit restait fixé au Gabon, à l’hôpital de Lambaréné qu’il avait fondé et bâti de ses mains et lequel avait périclité à cause de son absence. Schweitzer n’avait pas d’argent et il ne trouvait pas de donateurs. Une tournée de concerts en Espagne (il était aussi un organiste réputé) et le fait qu’on lui a décerné la distinction de Docteur honoris causa de l’Université de Zurich ont remonté son moral. C’était alors que Nathan Söderblom a eu l’idée de l’inviter pour donner des conférences à l’Université d’Uppsala sur le « Respect de la vie ». Les conférences (1920) ont eu un tel succés que d’autres conférences et concerts s’en sont suivis en Suède, puis en Suisse, en Angleterre et ailleurs. Il s’est remis aussi à écrire.
Conférences, concerts et livres ont aidé au rétablissement de ses finances. Les dons également ont commencé! à affluer. Ainsi en 1924, le docteur Schweitzer a pu partir pour Lambaréné où commença le travail de la reconstruction de l’hôpital. Concernant cette période-là, il disait : « Ma vie se déroula de façon telle que j’étais médecin le matin et architecte l’après-midi ».
On pourrait dire qu’à la base du rebondissement du destin d’Albert Schweitzer et de l’hôpital de Lamabaréné se trouve l’invitation que Nathan Söderblom lui a fait afin de donner des conférences à Uppsala.
Il est intéressant de constater que les deux amis ont obtenu, tous les deux, le Prix Nobel de la Paix. Nathan Söderblom en 1930 et Albert Schweitzer en 1952.
15.4.2007, "Les chrétiens et les animaux", www.webzinemaker.com/saintfrancois, site créé et animé par Jean Nakos. Message envoyé à la Correspondance unitarienne, le 27 avril 07
Albert Schweitzer est un important point de repère pour les chrétiens unitariens (voir site de l'AFCU, "Les références du christianisme unitarien", 1er mars 07) et d'une façon générale pour tous les unitariens.