par Michel Roussel, membre de l'association David et Jonathan, message du 24 novembre 2011
La chaîne de télévision Arte vient de diffuser un reportage sur les gays palestiniens. Leur situation est désormais bien connue (le cinéma israélien s'en est fait l'écho). Réprimés, rejetés par leur entourage, certains fuient en Israël. Considérés comme clandestins, ils y sont arrêtés, interrogés et si on n'a rien à leur reprocher, expulsés dans les Territoires. Là, de retour à leur point de départ, ils peuvent être condamnés à mort car on n'arrive pas à croire, ou ils n'osent pas dire, qu'ils sont partis en raison de leur homosexualité et ils sont accusés de haute trahison avec l'ennemi israélien.
On évoque des cas de liaisons entre un Israélien et un Palestinien. Voilà qui rappelle étrangement la situation en Algérie française. Outre, des couples mixtes, des "amitiés particulières" se nouaient entre les deux communautés. Ce qui fait que souvent les femmes qui embrassaient la cause de l'Indépendance algérienne étaient traitées de nymphomanes, accusées de ne s'engager aux côtés du FLN qu'en raison de leur appétit sexuelle vis à vis des Arabes (les mots étaient plus vulgaires, mieux vaut ne pas les reprendre) et les hommes de pédés. L'idéologie coloniale a pris des détours étonnants. Le film "The bubble" est au coeur de ce sujet.
Pour en revenir aux Palestiniens, des associations israéliennes admirables (au même titre que celles qui combattent aux côtés des Palestiniens, femmes en noir, mouvement non violent....) essayent de leur procurer un titre de séjour provisoire et de les faire partir en Europe ou aux Etats-Unis car ils n'ont leur place ni en Israël (c'est là qu'ils seraient encore le moins mal), ni en Palestine occupée. On a du mal à imaginer en Europe, qu'à côté de la politique indigne et criminelle du gouvernement Netanyahou, la société civile israélienne fait preuve d'une telle vigueur et d'un tel dynamisme, elle a fait émerger notamment le mouvement des Indignés et on se rend bien compte que ce pays se trouve plus ou moins dans la même situation que ses voisins (classe politique corrompue et proportionnelle intégrale qui entraîne une multiplicité de partis qui donne du pouvoir aux plus organisés : islamistes dans les pays arabes et en Israël trahison éhontée du parti travailliste s'alliant avec la Droite extrême [...].
Alors que faire face à ces pays musulmans, où les homosexuels sont plus nombreux qu'en Occident - qui répriment nos frères (certains en théorie, d'autres allant jusqu'à la mort, voire l'opération comme en Iran). On ne peut plus se contenter de dire que le Coran, dans la lignée de la Bible, ne condamne que les rapports sodomiques par la violence, ou les hommes efféminés et les femmes masculines et que c'est la tradition, rapportant des dits du prophète (sunna) qu'il n'a surement jamais prononcés, qui les réprime. La solidarité internationale doit intervenir mais comment ? ONU, organisations régionales, pétitions, manifestations... On est un peu démuni puisque, même dans un pays où le chef suprême est soupçonné d'homosexualité (l'ancien sultanat d'Oman), le code pénal réprime les rapports entre hommes.