Gribaldi (1506-1562) fut connu comme juriste italien, admirateur de Michel Servet et, comme lui, anti-trinitaire. Il se trouvait précisément à Genève lorsque ce dernier fut jugé et brûlé vif à l'instigation de Jean Calvin. Sous le pseudonyme de Alphonsus Lyncurius Tarraconensis (de Tarragona, cité au sud de Barcelone), il prit la défense du condamné dès 1554 dans un libelle intitulé “Apologia pro Michaele Serveto”. Puis, s’inspirant directement du premier livre de Michel Servet sur les « Erreurs de la Trinité » (“De Trinitatis Erroribus”, 1531), il écrivit une « Déclaration » et d’autres textes théologiques sous le titre de "De vera Dei et filius eius cognitione” (De la véritable connaissance de Dieu et de son Fils) qui furent longtemps attribués à tort à Michel Servet. Un exemplaire complet ayant été découvert dans les archives de Stuttgart (Allemagne) en 1953, ce document est connu comme le « Manuscrit de Stuttgart ». Il est intitulé : " Declarationis Jesu Christi Filii Dei Authore Michaele Serveto" (Révélation de Jésus-Christ, le Fils de Dieu par Michel Servet) .
Une traduction en anglais vient d’en être réalisée par Peter Zerner, Peter Hughes et Lynn Gordon Hughes ; elle est introduite par les deux premiers. Elle vient d’être publié conjointement par l’Instituto de Estudios Sijenenses “Miguel Servet” (Michael Servetus Institute) et Blackstone Editions aux Etats-Unis, qui édite de nombreux ouvrages sur l’unitarisme en collaboration avec l’Unitarian Universalist Association (UUA) (lien) : "Revelation of Jesus Christ, the Son of God, by Michael Servetus". L'ouvrage est préfacé par Sergio Baches Opi, directeur de l’Instituto de Estudios Sijenenses “Miguel Servet”.
Dans l’introduction, sur 59 p. , les auteurs expliquent pourquoi il faut attribuer ce document à Matteo Gribaldi et non à Michel Servet. Nous savons qu’il circula auprès d’étudiants italiens et polonais acquis aux idées de la Réforme et eut une grande influence.
Le livre compte 283 p. et comprend la traduction du document, la « Déclaration » de Matteo Gribaldi et cinq autres textes théologique de lui, plus sa " Défense" de Michel Servet.