Alors que les vieilles querelles anti-cléricales du début du XXème siècle français sont entrées définitivement dans le musée de l’Histoire, ne serait-ce parce que l’Eglise catholique romaine en France a été en définitive la première bénéficiaire des lois radicales et que la plupart des catholiques français se sont ralliés aux vertus de la laïcité, voilà que cette Eglise relance unilatéralement la querelle en accusant les francs-maçons d’incompatibilité d’avec le christianisme !
Or, l’Eglise catholique romaine est bien la seule à condamner les ordres maçonniques et à estimer qu’un chrétien ne peut pas s’y engager. Il serait vain de vouloir répondre et la convaincre car cette Eglise a enfin trouvé le coupable par excellence de la sécularisation de la société (les ordres maçonniques ne prêchent pas expressément le Dieu de Jésus-Christ mais un vague déisme !) et du relativisme ambiant (on va chercher ailleurs des compléments ; ce que l’on ne trouve pas dans son Eglise alors que celle-ci est une Mater nostra !). Delà des procès surprenants à notre époque, réveillant les anciennes crispations, les vieux démons, une rhétorique prétentieuse et culpabilisante, sortis d’un Moyen-âge théologique le plus obscurantiste et dogmatique.
Il y a eu ainsi l’affaire Pascal Vésin, prêtre catholique du diocèse d’Annecy, sommé en juin 2013 d’abandonner toute fréquentation avec le Grand Orient de France (lien) ; et puis, plus récemment, début avril 2014, un laïc québécois, André Aubert (voir photo ci-dessus), marguillier de sa paroisse … et par ailleurs franc-maçon, ce qu’il n’avait d’ailleurs jamais caché. Il a suffi d’un conflit de gestion paroissiale opposant l’évêque du lieu, Mgr Bouchard, évêque des Trois-Rivières, aux marguilliers de la paroisse en question), pour que l’évêque se venge sur le plan doctrinal et rappelle les consignes à l’assemblée des marguilliers du 6 avril 2014. Pour plus d’information (lien).
Dans les deux cas, c’est une excommunication en bonne et dû forme : plus de communion ou autres sacrements, plus de messe dans le cas d'un prêtre, plus d’enseignement ou de publication d’articles, la perte de son travail et de son logement de fonction pour un membre du clergé, enfin le rejet social du moins de la part de la hiérarchie. C’est donc une sanction très lourde comme si ces chrétiens remettaient en cause les fondamentaux ! De vrais hérétiques que l’Eglise doit combattre … On en reste tout pantois !
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