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13 juin 2013 4 13 /06 /juin /2013 09:11

Lors de la première rencontre nationale des unitariennes de Hongrie, à Budapest, le 20 avril 2013, Judit Chehadé-Boér a évoqué la rencontre internationale qu'il y a eue en Transylvanie, à Targu-Murès, les 4-7 octobre 2012, dans le cadre de l'ICUUW (lien ). Son exposé a été traduit en français par la révérende Maria Pap, ministre du culte de l'Eglise unitarienne de Transylvanie et pasteur de l'Eglise unitarienne francophone (EUfr) ( lien). L'International Convocation of Unitarian*Universalist Women (ICUUW) (lien) tiendra sa prochaine assemblée générale le 21 juin 2013 à Louisville, dans l'Etat du Kentucky, aux Etats-Unis.

 

ICUUW_GA_2013.jpg

 

Chères Soeurs,

Pendant les quelques brèves journées de la conférence qui se sont tenues l’année dernière à Marosvásárhely (ndlr - dénomination hongroise de Targu-Murès) j’ai amassé tant d’expériences, de nourritures intellectuelles et spirituelles que leur assimilation mentale devra prendra plusieurs années. L’élan reçu là-bas me porte encore et me rend apte à assumer et à exécuter des tâches dont auparavant je me suis senti tout à fait incapable. Par exemple  la participation active dans la préparation et l’organisation d'une prochaine rencontre. J’ai souvent entendu la sagesse selon laquelle ceux qui veulent que le monde change autour d’eux devraient d’abord se transformer eux-mêmes. A 65 ans, c’est pourtant la première fois qu’il m’arrive de sentir suffisamment de motivation et de force intérieure pour le tenter effectivement. Les nombreux exemples positifs montrés par les participantes à la rencontre internationale unitarienne-universaliste d’il y a six mois y jouent indéniablement un rôle déterminant.

Voilà ce que j’ai appris là-bas. Les Américaines m’ont enseigné l’art de présenter un sujet de manière logiquement articulée, compréhensible, avec l’énumération de cas concrets, en contact permanent avec l’auditoire et le respect rigoureux du temps imparti. Leur tendance à reconnaître leurs faiblesses, à aborder ouvertement les problèmes liés au financement des activités en question et à ne pas se plaindre des difficultés rencontrées est une attitude digne d’être suivie. Elles m’ont fait comprendre également qu’il n’est jamais trop tard de rejoindre des communautés en vue de s’y activer dans l’intérêt de tous.

De nos hôtesses de Transylvanie [ndr - organisatrices locales de la rencontre] j’ai appris la nécessité d’avoir de la tenue, de nous attacher à nos propres cultures et traditions dans notre façon de nous comporter et de nous habiller. Qu’il importe de respecter le principe de la gradualité lorsque nous faisons connaissance les unes avec les autres sans pour autant paraître trop rigides ou trop distantes.

Les autres participantes  européennes ont attiré mon attention sur le fait que, dans notre monde en voie de sécularisation accélérée et plein de défis à relever, il nous faut acquérir une capacité d’adaptation à toute épreuve sans perdre l’essentiel, c’est-à-dire nos véritables valeurs, en premier lieu, notre âme.

J’ai particulièrement apprécié l’attitude des deux dames indiennes, arrivées à notre conférence d’une région très éloignée où le problème essentiel consiste à lutter contre la misère, les maladies, l’exclusion, et qui, au moment du départ des participantes, se sont installées dans le hall de l’hôtel pour embrasser chacune d’entre nous et agiter leur main en guise d’adieu. Leur gentillesse sincère était pour moi un très bel exemple d’humanité.

En écoutant les femmes présentes, j’ai aussi cru comprendre que la forme ultramilitante du féminisme, cherchant à remplacer la dominance masculine par la dominance féminine et à la soumission des femmes substituer celle des hommes, touchait probablement à sa fin. La plupart des conférencières ont en effet exprimé leur affection et gratitude envers leurs compagnons, enfants ou petits-enfants. J’ai retenu la leçon selon laquelle l’avenir vivable de nos descendants dépend de notre capacité, femmes et hommes, individus autonomes à personnalité mûre, à vivre et à travailler ensemble côte-à-côte, en s’appuyant mutuellement et non pas en s’empêchant de s’épanouir, à force de s’affronter sans cesse. De notre capacité à nous tous, hommes et femmes, dépendent la face gauche (le Créateur) et la face droite (la Providence) du Dieu unique, afin de remédier à la dangeureuse perte d’équilibre qui caractérise le monde d’aujourd’hui.

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