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11 mars 2012 7 11 /03 /mars /2012 04:53

La section néerlandaise de l'International Association for Religious Freedom (IARF) / Association internationale pour la liberté religieuse (laquelle est une association inter religieuse *), organise un colloque sur Michel Servet le vendredi 30 mars 2012 à Bilthoven, en banlieue N-E d'Utrecht.
* Elle compte des membres dans 25 pays de diverses traditions religieuses : christianisme, judaïsme, islam, hindouisme, bouddhisme, shintoïsme, zoroastrisme, etc. Son président actuel est le révérend Miyake Mitsuo et le siège est au Japon.


Les sujets abordés dans ce colloque seront les suivants :


(1) Miguel Servet dans le contexte de son temps (une Europe sans frontières, le changement de paradigme humaniste, la révolution des communications apportée par l’imprimerie).
(2) la méthode théologique de Servet tout à fait opportune avec ses ouvertures pour le judaïsme et l'islam. Y a-t-il des ponts entre les chrétiens et les musulmans avec des théologies comme celle de Servet ?


Parmi les orateurs figurent Gérard Wiegers, professeur de l’université d'Amsterdam, Kovács Sándor, professeur d'histoire de l'Eglise de d’histoire des religions au Séminaire unitarien de Kolozsvár (Cluj-Napoca) en Transylvanie (Roumanie), Karel Steenbrink (EM), professeur à l’université d'Utrecht et D. Jaume de Marcos qui, en sa qualité de conseiller titulaire de l’Instituto de Estudios Sijenenses “Miguel Servet” (Michael Servetus Institute), représentera cet instance - par ailleurs, il a donné une conférence sur les références à l’islam dans l’œuvre de Michel Servet dont un résumé en français a été mis en ligne en 7 pages dans La Besace des unitariens à la rubrique concernant Michel Servet, lien.

 

synode_dordrecht.jpg

 

Le synode de Dordrecht (1618-1619) marque l’ancrage des Pays-bas dans un calvinisme très dogmatique. Il s’est conclu sur le rejet des positions arminiennes. La doctrine réformée sur chacun des cinq points en discussion fut présentée, à savoir : la dépravation totale, l’élection sans condition, le pardon limité, la grâce irrésistible et la persévérance des saints. Ceux-ci sont parfois appelés les cinq points du calvinisme. A la clef, dans la tradition inquisitoriale inaugurée par Jean Calvin lui-même en 1553 contre Michel Servet (qui aboutit au martyre de ce dernier sur le bûcher), le synode de Dordrecht fut suivit de la décapitation, le 13 mai 1619, de Johan van Oldenbarnevelt, homme d’État très respecté et influent qui avait été le protecteur des remonstrants - seulement quatre jours après la session finale du synode, pour “le crime de trouble général de l’état de la nation, tant dans l’Église que dans l’État”, à savoir la trahison (sic !). Autre victime : le juriste Hugo Grotius qui soutenait les droits des remonstrants, condamné à la prison à vie dès le 29 août 1618 (il put fort heureusement, avec la complicité de sa femme, s’échapper du château de Loevestein où il avait été incarcéré).

Les ministres du culte remonstrant furent bannis en date du 5 juillet 1619 ; à leur tête Samuel Naeranus, recteur du collège de Sedan en 1608 puis de celui d'Amersfort, qui dût s'exiler en Frise - il mourut en 1642 à Amersfort où il avait obtenu l'autorisation de rentrer au pays ( lien).

C’est dire combien les Pays-Bas calvinistes reviennent de loin ainsi qu’en témoigne entre autres ce colloque sur Michel Servet !

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