Selon un sondage Ifop, 41 % des personnes interrogées s'opposent à l'édification de lieux de culte musulmans contre 22 % en 2001. Après la votation suisse sur les minarets, un sondage à été réalisé en France par l'IFOP. Selon ce sondage, 46 % des Français sont favorables à leur interdiction. Près de 40 % les acceptent et 14 % ne se prononcent pas. « Les Français sont partagés, mais la crispation autour de l'islam n'a jamais été aussi forte » note le responsable du sondage Jérôme Fourquet.
Mais derrière la question du minaret se profile celle de la mosquée. Seuls 19 % des Français acceptent qu'on en construise. Il s'agit de la proportion la plus faible de ces vingt dernières années.
Personnellement, je me réjouis des minarets comme je me réjouis des clochers parce qu'ils indiquent les uns et les autres la présence de la foi et une vie de prière. Dans une société hyper matérialiste, où les marchandises et les profits sont les nouvelles idoles, comment ne pas se réjouir que des femmes et des hommes aient une vie de prière, une vie spirituelle et aspirent à autre chose que simplement gagner du fric ou en dépenser ?
L'islam est aujourd'hui la deuxième religion de France et la majorité des musulmans vivant sur le territoire sont français. Il faut cesser de percevoir la religion musulmane comme une religion étrangère. L'islam est aujourd'hui une composante de la culture française, de la richesse spirituelle française. De plus, dans un état laïc, la religion musulmane est aussi légitime que n'importe quelle autre.
Bien sûr s'ouvrir à l'islam ne signifie pas accepter tout et n'importe quoi au nom de l'islam. L'environnement et les règles d'urbanisme sont notamment à prendre en considération. Il est nécessaire de se défendre contre toute forme d'extrémisme et d'intolérance religieuse. Mais se défendre contre les formes sectaires et totalitaires de l'islam ne doit pas déboucher sur un rejet de la foi musulmane en tant que telle. Or, refuser la présence des mosquées sur notre sol revient à refuser la présence de la foi et de la prière musulmanes. Un tel refus ne peut que durcir les positions des uns et des autres, ne peut que favoriser les extrémismes de tous poils qui jouent sur la peur, l'ignorance et l'amalgame.
Au lieu de s'enfermer dans une position de victime et de jouer la confrontation, les musulmans et les non musulmans auraient au contraire intérêt à se tendre la main, à favoriser au maximum le dialogue et à collaborer à une cohabitation sereine et constructive. Tout le monde aurait à y gagner.
Oui à la complémentarité pacifique des spiritualités et des bonnes volontés, oui à la fraternité sans discrimination et à la collaboration de tous pour un monde meilleur ! Paix à mes frères et sœurs de l'islam !