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8 octobre 2012 1 08 /10 /octobre /2012 12:02

En Europe occidentale, les églises et les temples se vident. Elles ne se remplissent  qu'occasionnellement lors des cérémonies familiales avec des mariages et des décès, ou encore lors desgrandes fêtes liturgiques qui coïncident à des fêtes familiales, surtout la Noël. Dans la paroisse catholique d'où j'habite, à Gradignan en banlieue bordelaise, la messe de Noël se fait dans une grande salle des fêtes de la commune car l'église est alors trop exigüe ! Par ailleurs, le curé, est âgé et nous vient de Madagascar ... Crise de la pratique, des vocations - également chez les protestants qui admettent pourtant hommes et femmes mariés au ministère pastoral.

 

Et puis, de plus en plus de pratiquants n'apprécient pas ceci ou cela dans leur Eglise, dans leur religion, dans les personnes qui les représentent, etc. Ils ne pensent plus leur foi selon les canons convenus, ne s'expriment plus avec les prières communautaires qui leur semblent désuettes, ne correspondent pas à ce qu'ils pensent ...

 

Pire, les mouvements chrétiens peinent à durer et à se reproduire. Ils n'ont plus guère de militants, n'ont pas de relève chez les jeunes. Une génération, les cheveux blanchis, s'éteint doucement, emportant avec elle ses convictions, son militantisme, ses attentes, ses espérances, ses regrets, sa solitude.

 

Pourquoi ce désastre ? C'est d'abord le passage d'un christianisme sociologique à une pratique désormais libre, sans pression familiale ou sociale, dans un contexte de sécularisation des sociétés et d'individuation des personnes. Pourtant, surnagent plutôt bien, des mouvances combattives, réactionnaires, qui rejettent cette évolution : traditionnalistes et intégristes, sans doute parce qu'elles servent de refuge. Mais aussi les communautés fusionnelles animées d'une foi d'extra-terrestres, exaltée et mystique : I love Jesus ! charismatiques et prosélytes à souhait, prenant à la lettre les promesses évangéliques, ou parfois basées sur un biblicisme fanatique.

 

Dans le futur, il est à craindre que les lieux de culte se raréfient d'une façon drastique, que les communautés de proximité se trouvent de plus en plus loin, que les rencontres concrètes se fassent de plus en plus espacées - avec le constat que les gens trouvent de nombreuses excuses pour ne pas être disponibles (la préférence familiale : aller chez des enfants et petits enfants désormais aux quatre coins de l'hexagone, si ce n'est pas du monde !  les week-end déjà occupés par des loisirs prioritaires, le partenaire conjugal qui ne partage pas forcément de même conviction, etc.).

 

Alors ? Les réseaux sociaux pourront-ils pallier ? Ils le font déjà en ce qui concerne le besoin de relation, offrant des espaces d'information (d'un clic on y transmet ses lectures, des photos artistiques, de famille, bref tout ce qui nous intéresse et qu'on veut partager) et des espaces de discussion avec des groupes thématiques ; on peut y donner son avis - ne serait-ce d'un clic pour dire qu'on "aime", ou bien répondre en développant son point de vue, etc. Voir par exemple notre grooupe "Unitariens francophones" sur Facebook ( lien).  Les bisounours conviviaux à souhait s'y expriment à coeur joie : bonjour, bonne journée, bon travail, bon soir, bonne nuit, dodo ! Certain(e)s règnent au milieu d'une cour d'ami(e)s comme le roi Soleil à Versailles ; le moindre de leurs messages, pourtant parfaitement anodin, déclanche des applausissements ... Les militants aussi nous font part de leurs convictions, parfois jusqu'au prosélytisme pour certains ( lien).

 

Alors ? Peut-on y imaginer des espaces cultuels ? Pourquoi pas ?

 

La Poste a permis la correspondance à distance et les progrès de nos moyens de communication (le train, l'avion) ont raccourci considérablement les délais d'acheminement. Avec Internet, les relations sont devenues immédiates, permettant une grande spontanéité et réactivité. Le système Skype permet même des réunions à distance ( lien) ; la vidéo-conférence se banalise. Nous sommes désormais en relation, d'un clic de souris, avec le monde entier.

 

facebook_eglise.jpg

 

Nul doute que la culture Internet saura trouver le moyen de "faire Eglise autrement" (sur Facebook ou ailleurs) ... Il y a eu déjà, au début de 2007, l'apparition de communautés religieuses virtuelles avec la Seconde life ( lien). Mais cela est réservé aux internautes chevronnés et l'expérience ne fait plus parler d'elle.

 

Pour l'instant et à notre connaissance, l'Eglise unitarienne francophone (EUfr), fondée en juin 2008, est la seule à organiser directement sur la Toile un culte mensuel ( lien). Lorsqu'il y aura de moins en moins de communautés de proximité, de "paroisses", on verra peut-être fleurir sur la Toile, d'autres lieux de culte ...

 

Des sites commerciaux proposant de gérer des cahiers de doléances à l'occasion de décès pourront peut-être voir le jour. Il y aura là de l'argent à gagner pour les commerciaux. Nous venons d'en émettre l'hypothèse dans la rubrique de notre Eglise consacrée au travail de deuil ( lien).

 

Nous ne sommes que dans les toutes premières phases de la révolution informatique, et déjà que d'étapes parcourues, que de nouveautés !

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