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21 juillet 2011 4 21 /07 /juillet /2011 03:09

Appel de prêtres et de diacres en Autriche, juin 2011 (vu sur le site de la Fédération des réseaux du Parvis, lien).

Appel à la désobéissance

 

eglise_en_gr_ve__mouvement_le_cursillo_.jpgLe refus romain d’une réforme de l’Eglise nécessaire depuis bien longtemps et l’inaction des évêques non seulement nous autorisent, mais nous obligent à suivre notre conscience et à agir de notre propre initiative :

Nous prêtres voulons porter à votre connaissance nos intentions futures :

1) Nous allons à l’avenir lors de chaque célébration intercéder en vue d’une réforme de l’Eglise. Nous prenons au sérieux la parole biblique : Demandez et vous recevrez. Ce qui compte devant Dieu, c’est la liberté de parole.

2) Par principe, nous n’allons pas refuser l’accès à l’eucharistie aux croyants de bonne volonté. Ceci s’applique en particulier aux divorcés-remariés, aux membres d’autres Eglises chrétiennes et à l’occasion à ceux qui ont quitté l’Eglise.

3) Nous allons éviter autant que possible lors des dimanches et jours fériés de faire plusieurs célébrations ou de faire intervenir des prêtres qui sont de passage ou qui sont étrangers à la localité. Il est préférable d’élaborer soi même une célébration de la parole plutôt que d’avoir une liturgie présidée par des acteurs en tournée.

4) Nous allons à l’avenir considérer qu’une liturgie de la parole avec distribution de la communion est une célébration eucharistique en l’absence de prêtres et la nommer ainsi. Nous remplirons ainsi nos obligations dominicales en cette période de pénurie de prêtres.

5) Nous n’allons pas non plus respecter l’interdiction d’homélie à des laïcs compétents et formés ou à des professeures de religion. Il est nécessaire en ces temps difficiles d’annoncer la parole de Dieu.

6) Nous allons aussi œuvrer pour que chaque paroisse ait son propre chef, que ce soit un homme ou une femme, marié ou non, que ce soit sa fonction principale ou non. Il ne s’agit pas de faire des regroupements de paroisses mais de définir une nouvelle image du prêtre.

7) En conséquence nous allons donc utiliser toutes les occasions pour nous exprimer en faveur de l’accession à la prêtrise des femmes ou des personnes mariées. Et nous les accueillerons en tant que collègues prêtres.

 

De plus nous nous sentons solidaires de tout collègue qui a dû interrompre ses fonctions parce qu’il s’est marié, mais aussi avec celui qui continue d’exercer en tant que prêtre bien qu’il entretienne une relation. Par leur décision, les uns et les autres suivent leur conscience, comme nous d’ailleurs aussi avec notre protestation. Nous les considérons de la même manière que le pape et les évêques, comme nos frères. Quels sont ceux qui seront nos prochains, nous ne le savons pas. Un seul est notre maître et nous tous devrions, en tant que chrétiens et chrétiennes, être des frères et sœurs. C’est la raison pour laquelle nous nous mobilisons, nous intervenons et nous prions. Amen.

 

ndlr : Selon le quotidien La Croix du 12 juillet, il y a déjà plus de 300 signataires dont une cinquantaine de diacres. Est-ce une révolution en marche ? Un printemps pour cette Eglise ?

 

ajout du 11 novembre 2011 - finalement il y a eu 370 signataires en Autriche (et, en plus, une douzaine de prêtres en Normandie, en France). Les évêques autriciens ont eu le mérite de ne pas prendre de sanction et d'accepter de discuter du manifeste lors de leur prochaine session d'automne. Wait and see !

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20 juillet 2011 3 20 /07 /juillet /2011 19:35

Un bel exemple de l'obscurantisme catholique ! Nous le reproduisons pour que nos lecteurs comprennent les pesanteurs sociologiques et théologiques qui affectent encore de nombreux pays. Certains espèrent que le prochain pape sera Africain ; eh bien, souhaitons qu'il ne soit pas choisi parmi les signataires de ce document !


Pour nous, un tel document n'appelle aucun commentaire tellement il est anachronique par rapport à Vatican II et à l'évolution actuelle d'une bonne partie de l'opinion catholique. Mais un chrétien béninois, Albert Gandonou, fondateur du mouvement Chrétiens pour changer le monde, a pris le temps de répondre à l'inculture religieuse et à la paranoïa de ces braves évêques qui en sont encore à condamner tout ce qui n'est pas catholique ! (lien). Que de bêtises dites dans un texte qui a l'ambition d'être un argumentaire ...


Message de la Conférence des évêques du Togo sur la Franc-maçonnerie et les autres sectes, factions séditieuses, assemblées, réunions agrégations conventicules para-maçonniques, Lomé, le 25 mars 2011

 

togo_conference_eveques.jpegFils et filles très chers, et vous tous, Hommes et femmes de bonne volonté,


Introduction
1- Saisis à plusieurs reprises et de plus en plus fréquemment par des chrétiens en quête de vérité, et interpellés, au surplus, par des prêtres, « coopérateurs de l’Ordre épiscopal dans l’accomplissement de la mission apostolique à eux et à nous confiés par le Christ » (1) , Nous, vos Evêques, réunis en Session Ordinaire, venons vous assurer que nous avons cueilli votre quête, brulante, angoissée. Par notre voix, c’est la voix du Christ Jésus lui-même, Tête de son Eglise qui est son Corps, qui vous rejoint assurément en toute confiance.

L’Evêque, telle une sentinelle toujours en éveil, a reçu charge et mission d’enseigner et de rappeler à tous, l’Evangile de la vie. « Maître de perfection » (2), il est appelé à indiquer, partout et en tout temps, le chemin de vérité et de la vie.
Saint Paul, vous le savez, recommande à son disciple Timothée de garder le dépôt de la foi avec l’aide de l’Esprit Saint, l’Esprit souverain qu’il a reçu par l’imposition des mains (cf. 2 Tm 1, 14 et rites de l’ordination épiscopale). Ce dépôt est confié par le Christ Seigneur à son Eglise, fondée sur la foi de l’apôtre Pierre qui a la mission d’affermir ses frères (Mt. 16/15-20 et Jn. 21/15-20 ; Luc 22/31-32). C’est donc de l’Eglise que nous recevons ce que nous devons croire et professer de la foi et de la vie en Jésus-Christ. L’Eglise nous le transmet infailliblement, avec la garantie explicite de Jésus qui a prié pour Pierre (Luc 22/31-32). 

(1) Presbyterorum Ordinis (Ministère et Vie des prêtres), n° 2

(2) Christus Dominus (Charge pastorale des évêques), n° 15
2- Et maintenant, il faut camper, situer notre propos : de quoi s’agit-il ?
Aux sources du Ministère Episcopal : à l’appel du Christ Jésus
- Tout pouvoir m’a été donné au ciel et sur terre (Mt 28/18-20),
- Allez donc, de toutes les nations, faites des disciples,
- Les baptisant au nom du Père, du Fils, et du Saint Esprit,
- Leur apprenant à garder ce que je vous ai prescrit,
- Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin des siècles
3- Le théâtre du drame de la vie humaine et chrétienne, c’est :

- Le Monde
- Il y a deux mondes :
a) celui que Dieu aime
b) celui que Dieu n’aime pas.
- A celui qu’Il aime, Jésus déclare de sa propre bouche : « Dieu a tant aimé le monde qu’Il lui a donné son Unique Fils pour que tout homme qui croit en Lui ne périsse pas mais ait la vie éternelle. » (Jn 3, 16-17).
- De celui qu’Il n’aime pas, Jésus avertit : «  Vous êtes dans le monde, mais vous n’êtes pas du monde » (Jn 15, 15 ; 15, 19 ; 17, 11. 14-16 ; 1 Jn 5, 19).
- Les Apôtres ont bien compris la leçon qui l’ont répercutée constamment sur l’entendement des fidèles (1 Jn 2, 16 ; Gal. 6, 14).
- C’est Jésus Lui-même qui tirait la conclusion : « Vous ne pouvez pas servir deux maîtres … » (Mt 6, 24 ; Luc 16, 13), mais Il prie pour les siens qui sont dans le monde. Il les appelle ses amis … Car le serviteur ignore ce que fait son maître. «  Je vous appelle mes amis parce que tout ce que j’ai appris de mon Père, je vous l’ai fait connaître » (Jn 15, 15).
4- L’initiation chrétienne
L’homme baptisé est initié à la vie comme l’on vit dans le Christ : « la vie, pour moi, c’est le Christ » (Phil 2, 20). Ainsi, pour Ignace d’Antioche, être chrétien, c’est devenir christophore – c’est-à-dire porteur du Christ -, ce qui ne peut que vouloir dire suivre le Christ par amour avec une disponibilité inconditionnée jusque dans la souffrance et dans la mort.
5- Le foisonnement des religions, des courants d’idées, des systèmes de pensées
En effet, voici plusieurs années, des groupes ésotériques et autres fraternités ont envahi notre monde, distillant des doctrines pour le moins pernicieuses, face auxquelles le chrétien doit s’interroger et se situer, en cohérence avec sa foi. Parmi ces associations, certaines sont venus de l’Orient
- l’Hindouisme, le Bouddhisme, l’Eckankar et autres « religions » du même bord
- alors que d’autres sont venues de l’Occident : la Franc-maçonnerie et la Rose Croix, entre autres. Bien des sectes dont on peut se demander ce qu’elles gardent de Chrétien, comme les Témoins de Jéhovah et d’autres, sont un équivalent des formes de l’ancien gnosticisme : celui qui correspond à certaines tendances de l’esprit humain déchu vers un ésotérisme plus ou moins puéril et prétentieux (occultisme, Théosophie et toutes sortes d’orientalisme de pacotille), la prétention à une connaissance supérieure réservée à quelques initiés.
Vous êtes donc confrontés dans ce monde où vous êtes et vers lequel vous êtes envoyés par le Christ pour être comme Lui-même « la lumière du monde et le sel de la terre » (Mt 13/16) ; vous êtes confrontés à des sollicitations pressantes et acharnées de la part de nombreuses confréries de courants d’idées et de systèmes de pensées divers qui vous proposent des mirages de réussite terrestre, quitte à vous en dégager dans la cérémonie de désengagement à laquelle on procède autour des dépouilles mortelles de la « sœur » ou du « frère » décédé. Vous devez savoir que, pour la plupart, ces sociétés initiatiques qui prétendent apporter le salut terrestre à leurs membres rejoignent étrangement la pratique des couvents fétiches de nos religions traditionnelles : elles n’offrent que des biens de la terre, des biens caducs et périssables ; les biens éternels de l’au-delà leur échappent.
6- Rappel de l’enseignement de l’Eglise
Selon des sources mal informées, la position de l’Eglise face à la franc-maçonnerie aurait changé après le Concile Vatican II. En réalité, depuis le 28 avril 1738, date à laquelle le Pape Clément XII a condamné la franc-maçonnerie, la position de l’Eglise n’a pas varié. En effet, « opératives et catholiques à l’époque médiévale, les loges sont devenues spéculatives au cours du XIIIème siècle. Fortement imprégnées par la pensée des lumières, elles se distancient de l’Eglise et se soucient très peu des condamnations papales, surtout en France. C’est au cours du XIXème siècle que le conflit entre l’Eglise et la franc-maçonnerie entre dans sa phase aiguë. L’influence de la théophilantropie issue du culte de l’Etre Suprême créé par Robespierre finit par déboucher sur des essais de culte maçonnique dont l’objectif est le remplacement des religions par un culte universel nouveau dans une perspective déiste. De décennie en décennie, les manifestations d’anticléricalisme se multiplient et, progressivement, la maçonnerie déiste français cède place au courant rationaliste laïc. Au début de la seconde moitié du XIXème siècle, en France et en Belgique, des maçons fondent la ligue de l’enseignement qui va devenir le fer de lance de la laïcité. Un peu partout émerge l’idée d’une société nouvelle ‘‘débarrassée des croyances religieuses’’ » (NEFONTAINE Luc, Eglise et Franc-maçonnerie, Edition du Chalet, Paris, 1990, pp. 113-114).
Ainsi, d’une part, le Code de Droit Canonique de 1983 ne cite plus nommément ni la franc-maçonnerie ni aucune autre association du genre. Cependant, il condamne les associations dont les doctrines sont contraires ou incompatibles avec la foi chrétienne. (CC 1371, 1374).
D’autre part, le Saint-Siège a été « en correspondance, dans les années 1970-1980, avec quelques Conférences Episcopales particulièrement intéressées par ce problème en raison du dialogue que certaines personnalités catholiques avaient entrepris avec des représentants de quelques Loges qui se déclaraient non hostiles et/ou même favorables à l’Eglise » (Documentation catholique du 5 mai 1985, p. 482) .
Ces deux démarches ont pu être interprétées comme une reconnaissance tacite ou implicite de la franc-maçonnerie par l’Eglise.
7-    Face à une telle situation, l’Eglise a tenu à préciser ce qui suit :
7.1. L’absence de mention expresse de la franc-maçonnerie dans le Code de 1983 découle simplement des critères adoptés dans la rédaction du Code ; cela ne saurait constituer une acceptation de la franc-maçonnerie.
7.2. Le dialogue ouvert entre certaines Conférences Episcopales et la franc-maçonnerie dans les années 1970-1980, a permis à l’Eglise de préciser sa position par rapport à cette association. Il ne saurait être considéré comme expression d’un changement d’appréciation ou de décision.
8- A la suite de ce qui précède, la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, alors présidée par le Cardinal Joseph Ratzinger – actuel Pape Benoit XVI – a tenu à affirmer ce qui suit :
8.1. « Le jugement négatif de l’Eglise sur les associations maçonniques demeure donc inchangé ; parce que leurs principes ont toujours été considérés comme inconciliables avec la doctrine de l’Eglise, et l’inscription à ces associations reste interdite par l’Eglise. Les fidèles qui appartiennent aux associations maçonniques sont en état de péché grave et ne peuvent accéder à la Sainte Communion » (3)
8.2. La question est d’une gravité telle que le Saint-Siège n’a pas cru bon de laisser à chaque  « autorité ecclésiale locale la compétence pour se prononcer sur la nature des associations maçonniques par un jugement qui impliquerait une dérogation à ce qui a été affirmé ci-dessus » (3)
8.3. Raison de cette incompatibilité
Il n’est pas de notre intention de présenter ici une liste exhaustive des raisons pour lesquelles la Mère Eglise déclare la Franc-maçonnerie incompatible avec la foi catholique. Qu’il nous suffise donc de relever quelques-uns des arguments évoqués par l’épiscopat allemand, à la suite de son dialogue avec des Loges maçonniques, entre les années 1970 et 1980.
A- La vision du monde des francs-maçons s’appuie sur un relativisme et un subjectivisme qui ne peuvent s’harmoniser avec la foi en la parole révélée de Dieu et avec la doctrine authentiquement exposée de l’Eglise catholique.
B- Le concept de la vérité chez les francs-maçons pose problème. Ils nient la possibilité d’une connaissance objective de la vérité et rejettent toute idée de dogme, n’hésitant pas à affirmer que « toutes les institutions qui reposent sur un fondement dogmatique, et dont l’Eglise catholique peut être  considérée comme la plus représentative, exercent une contrainte de foi » (4)
C- Le concept maçonnique de Dieu, « le grand architecte de l’univers », cache un déisme flou et dangereux. En effet, pour les francs-maçons, « le grand architecte de l’univers » n’est pas un Dieu personnel et ne rend pas compte d’un Dieu Père et Seigneur.
D- La conception maçonnique de la révélation ne concorde par avec l’enseignement reçu du Seigneur sur une autorévélation de Dieu. De même, en reliant le christianisme à la religion astrale primitive des Babyloniens et des Sumériens, les francs-maçons s’opposent à la foi de la Révélation.
E- Une étude des trois rituels des Degrés d’apprenti, de compagnon et de maître permet de découvrir que ces actions rituelles présentent un caractère similaire à celui des sacrements, au point d’induire le candidat dans des confusions assez graves.
F- Les francs-maçons sont liés par l’engagement d’une adhésion à la vie et à la mort ; ceci introduit, vu de l’extérieur, à une fraternité solide. Mais cet engagement engendre plus souvent une complicité et entraîne des menaces pour l’initié qui, pour une raison ou pour une autre, voudrait quitter l’association.
D’autres raisons existent, mais celles-ci suffisent largement pour affirmer que la Franc-maçonnerie et la foi chrétienne sont incompatibles.

(3) Les rapports entre la franc-maçonnerie  et l'Eglise catholique de Rome, Déclaration de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, Rome, le 26 novembre 1983.

(4) LENNHOOPOSNER, Internationales Freimauer Lexikon, Vienne, 1975, p. 34, cité par la "Déclaration de l'épiscopat allemand", Op. Cit., p. 446


Conséquences de cette affirmation
9- A la suite de ce rappel, il faut préciser que le présent message veut faire parvenir à la connaissance du plus grand nombre la position de l’Eglise ; il ne cherche pas à entrer dans une quelconque polémique. Ce faisant, les Evêques du Togo veulent éclairer les fidèles et placer tout homme, tout chrétien face à sa conscience dans le domaine si important du salut.
C’est ce à quoi déjà Saint Irénée de Lyon s’était appliqué avec succès à la fin du IIème siècle dans son livre « Contre les Hérésies – Dénonciation et Réfutation de la Prétendue Gnose au nom Menteur ».
Nous invitons chaque fidèle à réviser sa fidélité à l’Eglise et à ses enseignements qui sont, eux aussi, paroles de vie, puisque donnés en communion avec le Successeur de Saint Pierre.
10- Ainsi donc, aucun fidèle du Christ ne devrait s’entêter et appartenir à ces associations maçonniques, en justifiant par des arguments fallacieux et inadéquats, son choix qui, rappelons-le, le détache de la Sainte Communion. Les prétendues appartenances de membres du clergé (5)  à ces associations ne sont pas des raisons justes et suffisantes pour se séparer du Dieu Saint de Jésus-Christ. Même s’il s’en trouvait quelque dignitaire extravagant de l’Eglise, il encourrait les sanctions prévues.

(5) Nous savons, du reste, qu'une technique utilisée par les membres des associations maçonniques pour recruter des chrétiens consiste à leur faire croire que des prêtres et même des évêques font partie de leur rangs. Nous affirmons, d'une part, qu'un prêtre ou même un évêque ne saurait supplanter l'enseignement de l'Eglise, et que, d'autre part, les membres de ces associations cherchent toujours à piéger les membres du clergé, afin de faire croire à leurs membres que ceux-ci ont adhéré à leur groupe. Ils n'hésitent pas à se mettre aux côtés de clercs, à prendre des photos avec eux, pour donner l'impression que ceux-ci sont des leurs. Prudence donc, et vigilance aussi !

11- De la même manière, toute personne qui, malgré les injonctions de l’Eglise, se maintient dans ces associations, devra assumer toutes les conséquences de son choix. Elle n’aura pas droit de condamner les décisions conséquentes de l’Eglise et de ses responsables à divers niveaux.
12- C’est dire que des mesures pourront être appliquées en ce qui concerne la sépulture chrétienne des personnes qui ont adhéré à ces associations et qui ne les ont pas quittées. Il ne s’agira pas de punir  mais d’aider les uns et les autres à prendre la voie juste, bien qu’étroite, celle qui vient de Dieu et qui conduit à Lui.
Au demeurant, conformément aux Canons 1347, 1364 et 1374, nous rappelons que celui qui appartient ou milite dans les associations ésotériques telles que la franc-maçonnerie, Eckankar ou la Rose Croix, s’expose aux sanctions suivantes :
1- Il n’est pas autorisé à recevoir la Sainte Communion ou les autres sacrements.
2- Il lui est interdit de parrainer un baptême ou une confirmation.
3- Il n’est plus admis comme membre des structures paroissiales ou diocésaines
4- Il lui sera refusé des funérailles ecclésiastiques, à moins qu’il ait montré des signes de repentance ou de pénitence avant la mort (canon 1184, §1)
5- Là où les funérailles ecclésiastiques sont acceptées par l’Evêque, aucun service maçonnique ne sera admis ni à la maison mortuaire, ni à l’Eglise, ni au cimetière juste avant ou après les rites ecclésiaux dans l’intention d’éviter des scandales publics (cf. canons 1184, §1, n°3 et canon 1374).
6- De plus, en vertu du canon 455, §4, les membres des Associations maçonniques ne sont nullement autorisés à être témoins de mariage ni à être membres d’aucune associations de fidèles.
Nous en appelons aussi au sens pastoral des prêtres, et plus particulièrement aux curés de faire preuve du discernement requis pour chaque cas, afin d’exercer la pastorale, l’art des arts (ars artium), en ayant toujours à l’esprit et au cœur la loi suprême de l’Eglise, à savoir le salut des âmes (Canon 1752). Mais qu’ils sachent faire preuve de rigueur dans l’annonce de la vérité dans la fidélité à l’Eglise, Corps du Christ.


CONCLUSION
togo_conference_eveque_signatures.jpeg13-Le présent message, nous y insistons, n’a pas été écrit à la légère. C’est en connaissance de cause, c’est-à-dire après étude longue  et approfondie (Doctrines, rituels officiels et pratiques des différentes associations) que l’Eglise, Mater et Magistra – Mère et Educatrice – a confirmé sa position habituelle, historique à leur égard malgré ses efforts d’aggiornamento dans le sens du Concile Vatican II ; le constat est douloureux : la franc-maçonnerie n’a pas varié dans son essence. Aussi le fait d’y adhérer, cela est certain, met-il en cause les fondements de l’existence chrétienne de sorte que l’appartenance à l’Eglise catholique et l’appartenance à la franc-maçonnerie s’exclut mutuellement.
14-Peut-être convient-il de préciser que notre message ne porte pas sur des personnes, mais sur les associations dont il est question ici. Une personne naturellement bonne peut, par erreur, par fausse ou mauvaise information, avoir adhéré à ces associations. Mais l’ignorance tue ; ces appels veulent apporter le savoir et offrir la route de la vie.
Nous n’oublions pas non plus le sage et judicieux avertissement de saint Thomas d’Aquin. Jésus dit : « Je suis le chemin, la vérité et la vie » (Jn 14,6).
Le chemin est aussi important que la vérité qui est la lumière, et que la vie à laquelle il aboutit …
- Le chemin indique la direction et le parcours
- La vérité est la lumière de la route
- La vie en est la finalité
Il faut savoir choisir le vrai, le bon chemin, sinon on s’égare. Ce qui veut dire : sur le bon chemin, même en boitant, on arrive au but. Par contre, sur le chemin erroné, plus on court, plus on s’éloigne du but. Le choix du chemin est absolument capital : ne nous trompons jamais de route.
Nous en appelons à la conscience des uns et des autres, et rappelons à tous que nous avons été rachetés à grand prix (cf. Cor. 6, 20 ; 7, 23). Ne nous laissons pas entraîner par ceux qui, Saint Paul et tous les Apôtres le dénoncent à l’envi, professent des doctrines fausses et pernicieuses.
Prière finale
15- Daigne la Bienheureuse Vierge Marie, Mère du Bon Conseil et Epouse du saint Esprit, nous obtenir de nous laisser sauver par Celui, Jésus, qui seul apporte le bonheur, et la paix, et la Vie.

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14 juillet 2011 4 14 /07 /juillet /2011 12:16

Dans son discours du 13 juin 2011, en la basilique de Saint-Jean de Latran, Benoît XVI a déclaré que « si les hommes oublient Dieu, c’est parce que l’on tend souvent à présenter Jésus seulement comme un homme sage et à affaiblir voire nier sa divinité  ». Ce faisant, Benoît XVI accuse les juifs qui n’ont pas reconnu la messianité de Jésus et encore moins sa « filiation » divine, les musulmans puisque Muhammad, s’il a accepté l’action de Dieu lors de la nativité de Jésus, n’en rejette pas moins vigoureusement qu’il soit Dieu ; puis les protestants anti-trinitaires des Réformes du XVIème siècle – dits chrétiens unitariens – qui ne trouvèrent aucune trace du dogme trinitaire dans le Nouveau Testament (et pour cause, il n’y est point en tant que tel !), de même les anti-trinitaires biblicistes américains de la seconde moitié du XIXème siècle dont les plus connus sont les témoins de Jéhovah, enfin les philosophes et historiens qui, de Ernest Renan * à Frédéric Lenoir **, ont admiré Jésus et son enseignement mais sans en retenir aucune dimension métaphysique. Bref cela fait beaucoup de monde !
* Ernest Renan, 1863 – La vie de Jésus. ** Frédéric Lenoir, 2010 – Comment Jésus est devenu Dieu


Tout cela pour expliquer la déchristianisation dans les pays occidentaux qui, elle, est surtout liée à la sécularisation de nos sociétés, à l’individuation des personnes, aux progrès des connaissances scientifiques, etc. On pourrait, bien entendu, gouttes d’eau qui font déborder le verre, citer les récents scandales pédophiles qui ont éclaboussé l’Eglise de Benoît XVI et les positions par trop conservatrices de cette Eglise sur la morale sexuelle, la promotion des femmes, l’homosexualité, la promotion des laïcs, etc.


N’en déplaise à Benoît XVI, si les chrétiens unitariens, entre autres, ne croient pas à la divinité de Jésus, ils n’en sont pas moins fidèles lecteurs du Nouveau Testament et se disent disciples de Jésus en suivant son enseignement et en aimant sa personne ; ils n’en sont pas moins, tout autant, croyants en un Dieu créateur de notre Univers. Ils le disent sans ambiguïté,  par exemple dans l’article 3 des statuts de l’Assemblée fraternelle des chrétiens unitariens (AFCU) ( lien), et par le Manifeste d’Avignon (août 2007) ( lien)
AFCU_texte_lateral.jpg

Nous remercions Michel Théron d’avoir attiré notre attention sur ces propos de Benoît XVI dans « le blog du sacristain » qu’il anime sur le site de Golias, billet publié le 13 juillet 2011 et intitulé « Promotion » (une promotion que l’auteur qualifie de « promotion placard » puisque, finalement, si Jésus est promu au rang divin, on n'en n’écoute plus guère l’enseignement !) ( lien). Ce billet renvoie à un autre du même auteur qui propose une entrée directe sur la «Trinité » ( lien).

 
Dans les milieux chrétiens, le refus de croire à un Jésus Dieu est partagé par bien d’autres personnes que les unitariens. Parmi les voix les plus importantes et actuelles, signalons celle Michel Benoît, ancien bénédictin, écrivain et blogueur (lien) et celle du pasteur protestant réformé Roger Parmentier *. Au sein de la mouvance catholique des Amis de Marcel Légaut, un réseau s’est intitulé « Jésus simplement » (lien) - réseau qui fut lancé en février 1996 sur la base d’un manifeste écrit en novembre 1995 par Georges Sauvage, un ancien capucin. Rappelons aussi que le pasteur belge Pierre Bailleux, en septembre 2007, quelques mois avant son décès, avait qualifié son site Profils de libertés de « petite bibliothèque unitarienne » (lien).
* voir par exemple son texte récent « La question fondamentale aujourd’hui » (lien)

Beaucoup de chrétiens, afin d’éviter de choquer leur entourage ou de rompre le consensus de leur communauté religieuse, ne disent pas tout haut ce qu’ils pensent tout bas. La non adhésion à la Trinité est cependant très répandue.

 

En avril 2003, un sondage CSA pour Le Monde et La Vie, reprenant les mêmes questions qui furent posées par le même institut de sondage en 1994, signalait que 55% seulement des chrétiens croient tout à fait à la filiation divine et 47% pour la résurrection (article de Xavier Ternisien dans Le Monde du 17 avril 03). On est donc bien loin du 100% exigé par les confessions de foi et proclamé chaque dimanche entre autres par les catholiques lors de la récitation, en chaque début de messe, du Credo.


En décembre 2008, à la veille de Noël, un sondage TNS-Sofres avance que 33 % des Français ont une image très sympathique de Jésus et 54 % une image sympathique (soit une image positive pour 87% d'entre eux) … bien que 15 % des sondés pensent tout de même que Jésus n’a pas vraiment existé. Ceci avec des disparités au sein de la population, le scepticisme reculant en particulier avec l’âge. (Près de 90 % des Français ont une image « sympathique » de Jésus-Christ, article publié le 23-12-2008 sur le site www.la-croix.com).

 

Image donc d'un Jésus fort sympathique, mais de quel Jésus s'agit-il ?
35 % des personnes interrogées considèrent que Jésus est « le fils de Dieu »,
21 % pensent que c’est « un prophète »,
17 % « un homme comme les autres »,
15 % un « mythe »,
3 % un « gourou »,
2 % un « doux rêveur »
2 % un « héros ».


Pour en savoir plus sur le dogme de la Trinité, voir entre autres notre rubrique « la Trinité est une triade indo-européenne » dans les Etudes unitariennes (lien).

 

La plupart des sites unitariens ou proches de l’unitarisme sont dans les liens du site des chrétiens unitariens (AFCU), lien

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12 juillet 2011 2 12 /07 /juillet /2011 03:23

"Cathares et protestants. Familles rebelles et histoire du Midi" par Michel Jas, aux Nouvelles Presses du Languedoc NPL* (Sète), 200 p., sorti en juillet 2011

* NPL Editeur, tél. 04 67 51 60 60, courriel

 

cathares_et_protestants.jpgPrésentation de l'éditeur - À l’encontre des idées reçues, un essai qui met au jour la permanence d’attitudes réfractaires aux idéologies dominantes, celles des cathares et des protestants, dans le Midi du Moyen Âge et de la Renaissance.


La filiation entre protestants et cathares est généralement décriée aujourd’hui comme une histoire inventée. C’est qu’elle ressortit à l’invisible et au psychologique : mémoire refoulée, parce que compromettante : il n’y avait pas de quoi être fier d’avoir été hérétique quand on voulait réformer le christianisme ! Et les convictions dogmatiques toujours en débat suscitent la polémique. L’auteur discerne les traces de cette continuité tant dans les mentalités qu’à travers la généalogie, fait état des polémiques et jette les ponts susceptibles de donner corps à cette filiation. Et il donne en annexe les listes patronymiques qui en constituent les « preuves » : en effet certains noms des registres de condamnés comme hérétiques cathares aux XIIIe et XIVe siècles se retrouvent dans les registres des paroisses réformées du XVIe.


Un ouvrage sérieux et étayé, loin du « folklore cathare ». Mais attrayant, car abondamment illustré en couleurs d’enluminures et de textes d’époque, ainsi que de photos d’ambiance et de monuments.


Michel Jas est pasteur de l’Église réformée de France. Spécialisé dans l’étude du fait cathare, il est l’auteur de Braises cathares. Filiation secrète à l’heure de la réforme (Loubatières, 1992-1996), et Incertitudes, les cathares à Montpellier (L’Ostal del libre, 2007). Voir notre article dans les Actualités unitariennes du 25 mars 2011 : "Les livres du pasteur Michel Jas sur les cathares" (lien) où le livre présenté ici était annoncé. 


Michel Jas sur sa page Facebook (12 juillet 2011) :


L'idée de ce livre m'est venue aprés avoir essayé de faire publier l'article de Luc Racaut ( “The polémical use of the Albigensian crusade during the French wars of religion”, French History, vol.13, n°3, Oxford 1999) en traduction française dans une revue protestante. C'est l'excellent Raymond Mentzer qui m'avait mis en contact tant avec Alan Tulchin (l'historien de l'Eglise de Nîmes au XVIe siècle) qu'avec Luc Racaut de Newcastel... La publication de la liste des condamnés protestants de Toulouse (une liste de 1800 en 1562 ..!) m'est apparue importante quand je me suis aperçu que beaucoup l'ignoraient - pour 1562 l'historiographie protestante parle de Wassy- (La Réforme ne fut pas que militaire et idéologique mais psychologique et sociologique ..!) A l'époque de "Braises cathares" je croyais que tous les historiens connaissaient ces listes, comme on pouvait connaitre les listes établies par l'Inquisition à l'époque cathare...

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9 juillet 2011 6 09 /07 /juillet /2011 14:32

La mairie de Douai (département du Nord) a été amenée à interdire le "burkibini" (de burka et de bikini !) dans les deux piscines municipales qu'elle gère, en principe pour des raisons d’hygiène (de même que le short de baignade est interdit aux hommes depuis belle lurette) car les vêtements non collants sont porteurs de microbes et résistent aux douches, lesquelles sont obligatoires avant d’aller plonger dans la piscine ( lien)
 

 

burkini.jpg

mariee_en_bikini.jpg

De tout temps, les populations se sont réciproquement distinguées par des vêtements, des tatouages, des scarifications, leur langue ou idiome, leur religion, leurs produits, leur habitat, leurs interdits, etc. Cette affirmation identitaire s’est faite au niveau des clans, des ethnies, des régions, des nations, des religions. C’est ce qu’on peut appeler des particularismes culturels, lesquels sont respectés sauf par les Etats qui veulent uniformiser leur sujets afin de les assimiler à une culture dominante.
On appelle communautarisme des particularismes qui s’opposent aux règles et lois admises par la société globale, voire qui diabolisent les autres. Des communautés revendiquent des règles à part pour leurs adhérents. Faut-il alors négocier ? adapter les règles générales ? admettre des exceptions ? procéder à des aménagements raisonnables ? créer des alternatives ?


L’attitude libérale consiste à mettre en avant les droits des individus, leur liberté, et donc elle fait preuve de la plus grande des tolérances. Certains au contraire pointent, dans certains cas, les incompatibilités avec une société moderne. Peut-on affirmer au sein d’une même société qu’il y a des gens purs et des gens impurs (1) ? des castes ou des races inférieures ? peut-on admettre la polygamie ? Peut-on enseigner encore aujourd’hui des théories scientifiquement fausses comme le créationnisme (2) ? Peut-on refuser des actes médicaux et chirurgicaux lorsque le pronostic vital est engagé (3) ? peut-on enseigner la diabolisation des autres, qu’on détient seuls la Vérité, que le monde court à l’apocalypse et que ne seront sauvés que les adeptes ? Etc. A défaut de choc des civilisations, n’y a-t-il pas dans ces cas de véritables heurts de culture ? ou bien encore lobbying de certains milieux sectaires ?


(1) mais aussi pour les pratiques, les aliments, etc. Voir notre article "Entre islamophobie et islamophilie, 6ème article – le pur et l’impur" (lien)
 (2) à ne pas confondre avec le "Dessein intelligent" qui, lui, est une hypothèse de recherche toujours fiable, du moins au niveau philosophique (lien)
(3) les témoins de Jéhovah refusent la transfusion sanguine dans tous les cas, pour des raisons « bibliques » (ils sont les seuls lecteurs de la Bible à arriver à cette norme, ce qui suppose que les autres ne savent pas bien lire !)


Contre les emprises religieuses et leur cortège de préjugés et de prétentions, la France a été amenée à prendre des mesures comme les lois laïques du début du XXème siècle, puis, plus récemment, contre l’offensive des islamistes qui cherchaient à visualiser leur influence auprès des jeunes musulmanes, en interdisant tout signe religieux ostentatoire à l’école, puis celui du voile intégral dans nos espaces publics. Contrairement à la « prudence » - ou disons le crûment la lâcheté - et aux contorsions à n'en plus finir d’autres mouvances chrétiennes, les Actualités unitariennes ont résolument menés campagne tambour battant et sans état d'âme contre la  burqa et le niqab (voir notre rubrique « l’islam en Europe », lien).


Mais l’Etat est-il obligé de répondre à toutes les demandes communautaristes ? Celles-ci ne peuvent-elles pas se tourner vers le privé : des établissements scolaires avec des crucifix dans les classes, des cliniques qui acceptent que leur personnel soignant soit de même sexe que le patient, des piscines qui acceptent le burkibini, etc. Bien entendu, les tarifs ne sont plus les mêmes !


En rappelant que  même dans ces situations, l’Etat doit resté dans son rôle de surveillant : une transfusion sanguine non faite en cas de nécessité équivaut à une non assistance à personne en danger, l’enseignement (même non conventionné) doit suivre les programmes officiels, les entreprises ne doivent pas faire de discrimination à l’embauche, etc. La loi est applicable par tous !


Il reste bien entendu, dans les cas les plus extrêmes, les clubs privés (encore plus chers !) qui, eux, ne font entrer que leurs clients inscrits et peuvent refouler les "indésirables".

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8 juillet 2011 5 08 /07 /juillet /2011 16:27

Extrait de « Franc-maçonnerie et islam » par Paul Pistre, Lettre aux catholiques amis des maçons, vacances 2011, n° 85, pp. 2-5. Pour s’abonner à cette Lettre : Paul Pistre, 7 rue du Docteur Bernardbeig, 31100 Toulouse, tel. 05 61 40 40 96, 15 euros pour un abonnement annuel.


Après avoir tenu tête durant 15 ans à l’armée française, alors la meilleure du monde, l’émir est emprisonné de 1847 à 1852, successivement à Toulon, Sète, Toulouse, puis au château d’Amboise, avant d'être libéré par le Prince-Président futur Napoléon III. Il se rend alors en Syrie auprès de la tombe du grand mystique Ibn Arabi, mort 6 siècles plus tôt. Il y sera d’ailleurs inhumé, avant le transfert en Algérie, en 1966. Pendant 20 ans, il y enseigne la théologie. En 1860, lors d’une révolte locale, il sauve des milliers de chrétiens. Cette nouvelle, largement médiatisée, amène la loge Henri IV, du Grand Orient (GO) à Paris, à le féliciter, puis à lui proposer l’initiation, laquelle sera conférée à Alexandrie, en 1864.


Les courriers échangés montrent la foi solide d’Abd-el Kader. Les maçons d’alors, au GO, admettent le principe de l’existence de Dieu ainsi que l’immortalité de l’âme. Ils le félicitent pour ses actes éminemment maçonniques. Ils transfèrent les causes de l’attitude de l’émir en méconnaissant l’islam. Or son action est essentiellement musulmane et ses principes coraniques. Les études récentes sur l’émir, notamment celle de l’excellent orientaliste Bruno Etienne, maçon du GO, mettent en évidence le grand mystique. L’adhésion à la Franc-maçonnerie, après celle de trois autres confréries, était causée dans l’espoir de trouver un lien entre Orient et Occident, espoir complètement déçu quand, après 1860, le GO verse dans l’anti-cléricalisme. Le cas, quasi unique du musulman Abd-el-Kader, c’est l’arbre qui cache la forêt.


Pour compléter ces informations, il est utile de se servir de l’Encyclopédie de la Franc-maçonnerie, œuvre collective dirigée par Eric Saunier (La Pochothèque, 2000, 982 p.). Les entrées concernant l’islam (« Abd-el-Kader », Colonies », « Maghreb ») sont signées Bruno Etienne, maçon arabisant, récemment décédé, et qui dirigea à Aix-en-Provence un observatoire des religions. A noter qu’aucun indigène n’était en loge lors de l’Indépendance de l’Algérie.

 

Voir aussi


Jonas-Makamina Bena, 2011 – Orients disparus. L’histoire des francs-maçons en Algérie,
Privat, Collection : Regards Sur L'Histoire Privat, 187 p. , paru en mai 2011, 20 euros à la librairie Ombre blanche à Toulouse ( lien)
 
 présentation par l’éditeur :

 

jacky_bena_orients_disparus.jpgL'histoire de la Franc-Maçonnerie en Algérie et, en particulier, du Grand Orien t de France, couvre les 130 années de la présence française dans le Mahgreb.
Si cet ouvrage s'intéresse dans son premier chapitre aux origines de cet Ordre en Algérie, soit de 1830 à 1880, il présente la spécificité, encore inédite, d'étudier la pérennité et la puissance de la Franc-Maçonnerie sur l'ensemble du territoire algérien jusqu'à son déclin, au début des années 1970.
En effet, en 1962, l'exode précipité vers la métropole des Pieds-noirs - qui composaient l'essentiel des frères fréquentant les loges d'Algérie - a eu comme corollaire la perte inéluctable des documents et archives attestant la force de l'Ordre à cette époque.
Au long de recherches minutieuses, Jacky Bena a su retrouver la trace de certains de ces documents que l'on croyait disparus, sauvegardés pour partie dans les fonds des grandes obédiences comme celui du GODF, rue Cadet à Paris. Le fruit de son travail lui permet de faire ressurgir, dans cet ouvrage, les grandes questions que se posaient les Francs-maçons tout au long de ces décennies douloureuses et a le mérite - si ce n'est l'audace - de nous faire entrevoir le fonctionnement du Grand Orient de France et donc de la Franc-Maçonnerie.

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7 juillet 2011 4 07 /07 /juillet /2011 07:00

seric.jpg11ème édition annuelle de  la Semaine de rencontres islamo-chrétiennes (SERIC) en France et en Europe du 17 au 27 novembre 2011


Comme pour les précédentes éditions, des dizaines de manifestations se préparent en France et dans neuf autres pays européens. Elles sont préparées par des acteurs locaux et nationaux qui travaillent en partenariat avec des associations cultuelles, culturelles ou autres, des instituts de formation, des médias, et avec le soutien de quelques élus locaux. En fait, le travail se fait avec tous les acteurs qui comptent pour le champ du dialogue islamo chrétien.
Le programme paraîtra sur le site internet : "www.semaineseric.eu" (lien), à compter de la fin de septembre, au fur et à mesure des finalisations de la préparation des évènements. Il comprendra des débats, des visites de lieux de culte, des temps culturels, artistiques, conviviaux ...


Pour illustration, nous pouvons déjà annoncer quelques évènements phares :


Une journée, le 19 novembre,  avec tables rondes et débats, à l'Institut catholique de Paris, organisée en partenariat entre l'ISTR de l'Institut catholique, le Groupe d'amitié islamo chrétienne (GAIC) et des responsables d'institutions islamiques, sur le thème : "Chrétiens et musulmans face aux  peurs véhiculées dans notre société".
Un évènement, articulé sur le "Vivre ensemble, hier en Andalus, aujourd'hui à Châtenay-Malabry" aura lieu du 13 au 27 novembre au Pôle Culturel. Tout au long de la quinzaine, l'exposition "Al Andalus, héritage oublié ?" est présentée. Un riche programme est proposé : spectacles, film, conférences-débats, contes, concerts... l'occasion de partager des moments forts de ce vivre ensemble.
Une rencontre, à Lyon, d'une cinquantaine d'acteurs nationaux du dialogue pour poser un cadre de réflexion de manière approfondie sur les sens, les bases et l'avenir du dialogue islamo chrétien en France, les 26 et 27 novembre.


Pour informations complémentaires, contacter :
Myriam Bouregba, vice-présidente du GAIC, coordonnatrice de la SERIC France, contact (lien)

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30 juin 2011 4 30 /06 /juin /2011 10:46

Cheikh Ahmed Al Tayyeb, grand imam de la prestigieuse institution universitaire Al-Azhar, a fait une entrée spectaculaire sur la scène politique égyptienne ce 20 juin en disant « soutenir l'établissement d'un État national constitutionnel, démocratique et moderne », fondé sur la séparation des pouvoirs et garantissant l'égalité des droits entre les citoyens. Appelant à un État égyptien moderne et non religieux, garantissant la protection des lieux de culte des trois religions monothéistes, il soutient implicitement les libéraux et les coptes, partisans de la rédaction rapide d'une Constitution prévoyant la séparation des pouvoirs .... Il considère ni plus ni moins "l'incitation à la dissension confessionnelle et les appels racistes comme des crimes contre la nation". Conséquence logique de cette séparation des pouvoirs : il ne veut plus être nommé par le chef de l’État, mais être élu par les oulémas.

 

Cette intervention a été mûrement réfléchie et l’imam a détaillé lors d'une conférence de presse retransmise à la télévision un document élaboré après plusieurs rencontres entre des intellectuels et Al-Azhar, dont le but est de définir "la relation entre l'islam et l'Etat en cette phase délicate". "L'islam n'a pas connu, ni dans sa civilisation ni dans son histoire, ce qui est connu dans d'autres cultures comme l'Etat religieux clérical qui a dominé les gens et dont l'humanité a souffert lors de certaines périodes de l'Histoire", a-t-il ajouté - coup de patte (tout à fait justifié) à la chrétienté historique … et sans doute aussi aux régimes actuels qui se disent « islamiques ».

 

Un bémol toutefois car le cheikh a rappelé que les principes de la charia islamique (l’article 2 de la constitution actuelle) devaient rester "la source essentielle de la législation" - comme c'est le cas actuellement - et que les adeptes des autres religions monothéistes pourraient avoir recours à leurs propres tribunaux concernant les affaires de statut personnel.


L’enjeux est d’importance car cette voix universitaire s’élève au moment opportun face aux Frères musulmans qui espèrent bien remporter les prochaines élections (après le renversement le président Hosni Moubarak en février dernier), prévues en septembre prochain, et aux salafistes qui se rendent de plus en plus visibles, par exemple en incitant au saccage des lieux de culte coptes. Une nouvelle constitution doit être écrite. Le document d'Al-Azhar vise notamment à éviter que le discours religieux ne soit "exploité par divers courants déviants qui pourraient brandir des slogans religieux confessionnels ou idéologiques en contradiction avec les fondements de notre nation", a expliqué l'imam, sans nommer ces courants. Le journal français Le Point, dans un article du 22 juin 2011 titre en conséquence : « Les Frères musulmans n’ont plus le monopole de l’islam en Egypte » ( lien).


Ce soucis est partagé par le Conseil suprême des forces armées (CSFA) qui gère la transition. Il  a déjà prévenu qu'il ne permettra  pas que l'Egypte soit gouvernée par "un autre Khomeiny", en référence à l'ayatollah qui diriga la révolution islamique de 1979 en Iran. " Le Conseil suprême des forces armées ne permettra pas à des courants extrémistes de contrôler l'Egypte " (Mohammed Mokhtar al-Mella, adjoint du ministre de la Défense).

 

Le-grand-imam-d-Al-Azhar-fait-sa-revolution_article_main.jpgPhoto vue sur le journal La Croix - Ahmed Al Tayyeb (deuxième à gauche), avec Shenouda III d’Alexandrie et le ministre des cultes (à droite) lors d’une rencontre interreligieuse en janvier.


Il s’agit là d’une prise de position non seulement politique, à un moment décisif pour la nation égyptienne, mais aussi d’un virage historique car cette université au passé très conservateur et théocratique revient de loin ! Non sans raison, le journal La Croix (ce 29 juin) « Le grand imam d'Al-Azhar fait sa révolution », à savoir d’abord la sienne !


Cette université a été fondée en octobre 975, peu de temps après la construction de la mosquée Al-Azhar (970-972), l’une des plus anciennes mosquées du Caire. Celle-ci en est le siège et son imam est à la fois le recteur de l’université de même nom. D’abord simple école, Al-Azhar a acquis le statut universitaire à partir de 988 (avec enseignement du droit et de la théologie). Elle est alors la 4ème université islamique, après celles de Zitouna à Tunis, d'Al Quaraouiyine à Fès (dont la construction débute en 859 sous le règne de la dynastie idrisside) et celle de Cordoue. Elle est aujourd’hui la seconde université la plus ancienne en activité, après celle d’Al Quaraouiyine … loin devant les universités européennes de l’époque médiévale.


En 1005, sous le califat d'Al-Hakim elle devient une « maison du savoir » (arabe دار العام [dār al-`ilm], maison de la science, ou دار الحكمة dār al-hikma, maison de la sagesse), munie d'une importante bibliothèque publique, où la chimie, l'astronomie et la philosophie sont enseignées en plus des disciplines strictement religieuses comme la connaissance des hadiths et du Coran. L’éducation à Al-Azhar incluait la jurisprudence chiite-ismaélite, la grammaire arabe, la littérature et l’histoire. Elle devient alors le centre de diffusion de la da’wa (propagande) chiite fatimide ; ceci jusqu’à la fin de cette dynastie au XIIème siècle.


Après les Fatimides, l’Egypte tombe sous l’autorité ottomane et devient sunnite ; Al-Azhar devient alors la plus importante université sunnite. La théologie qui y est enseignée se situe dans l’héritage de Abû Al-Hasan Al-Ach`arî (873-935), descendant du compagnon de Muhammad Abû Mûsâ Al Ash'arî, issu de la tribu yéménite des Ash'arites (d’où le nom des adhérents à cette école de pensée) (voir l’article sur l’acharisme dans l’encyclopédie en ligne Wikipedia, lien).
 

 

D'abord adepte du mu'tazilisme * (comme disciple d'Al-Jubbâ`î), l'imâm Al Ash'arî s'en sépara au moins sur deux points essentiels :
- Il récuse la thèse du libre arbitre, et reprend celle de la prédestination.
- Il réfute la thèse des mutazilites affirmant que le Coran est contingent et créé : Il reprend alors et théorise la position de Ahmad Ibn Hanbal et de l'ensemble des traditionalistes. Sa théologie, influencée par l'utilisation du raisonnement logique (appelée kalâm) afin de prouver la justesse de la révélation contenue dans le Coran et la sunna peut se décrire comme étant de la scolastique.

* le mu’tazilisme voulait concilier la raison (telle que l’entendait le monde gréco-romain avec Aristote) et la révélation coranique.


L'acharisme fut ensuite repris par Abû Hamid Al-Ghazali (mort en 1111) qui, sur le point de la prédestination, prend le contre pied de la position des Mutazilites. Dieu n'a de compte à rendre à personne et n'a à se soumettre à aucune loi ; l'univers est parfait comme il est sans que rien ne puisse y être amélioré. La condition de chaque humain n'est l'objet d'aucune injustice car ce serait contraire au principe de la justice divine : les misères de la vie terrestre sont certes des pertes sur terre, mais elles sont aussi des gains dans l'au-delà. Sans la nuit, le jour n'aurait pas de valeur. Sans la maladie, la santé ne serait pas si appréciable. Si l’imperfection n’avait pas été créée, la perfection resterait inconnue. Dans son ouvrage intitulé La Ruine de la philosophie. Il s'agit de prendre le contre-pied de la philosophie rationnelle grecque. Son influence est très profonde sur tout le monde musulman jusqu'à notre époque. Averroès (1126-1198) riposta avec La Ruine de la ruine. Source Wikipedia.


Si l’université Al-Azhar jouit d’une réputation mondiale, c’est par son influence, mais elle ne brilla pas du tout par son modernisme ! Par exemple, l’imam-recteur Jadul-Haqq Ali Jadul-Haqq.(1982-1996) prit des positions extrémistes en légitimant la peine de mort pour tout musulman qui apostasie. Il émit aussi une fatwa demandant au gouvernement égyptien d'exécuter toutes les personnes qui sont contre l'excision.


Un virage libéral fut heureusement pris par son successeur Mohammed Tantaoui (1996- mars 2010). Après l’attentat de Louxor contre les touristes étrangers, il prit une position particulièrement ferme, traitant les auteurs de l’attentat de salauds, en précisant :
 « Le fanatisme est le résultat d’une méconnaissance de l’islam. Il est le fait d’esprits étroits et le résultat d’un mauvais enseignement de l’islam. Le rôle d’al-Azhar est de ramener les égarés à la vérité et de mettre fin aux conflits entre sectes qui sont très dangereux pour les musulmans. Nous sommes contre tous les fanatismes, contre toutes les discriminations et contre toutes les violences. »


Lors du débat sur le voile intégral en France, il fit une distinction quant au respect des préceptes coraniques, selon que le croyant vit dans un pays musulman ou dans un autre pays, à savoir que le musulman est tenu de se plier aux lois du territoire où il vit. Il a ainsi contredit ceux qui accusaient l'État français d'abus de pouvoir dans l'affaire du voile, en opposition avec certains oulémas d'al-Azhar ainsi qu'avec le cheikh égyptien Youssef al-Qaradâwî pour qui, c'est une obligation religieuse non négociable, et au grand soulagement du gouvernement français (le président Nicolas Sarkozy lui rendit visite à la veille de l'interdiction du voile intégral en France).


Manifestement, le cheikh Ahmed El-Tayeb, 44ème imam d'Al-Azhar, confirme ce virage libéral en accompagnant la « révolution arabe » en Egypte – et son message ne peut qu'avoir des répercussions dans les pays voisins ... Il prouve en tout cas que, loin des clichés habituels, l'islam peut fort bien tenir des discours modernes et non plus moyen-âgeux.

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22 juin 2011 3 22 /06 /juin /2011 21:23

association_temoignage_chretien.jpgL'Association Témoignage chrétien, qui soutient le journal de même nom, organise du vendredi 21 octobre (18 heures) au dimanche 23 octobre 2011 (16 heures), au Domaine Lyon Saint-Joseph à Sainte-Foy-lès-Lyon, une Rencontre dans le cadre du 70ème anniversaire du journal sur le thème "Un Evangile pour l'humanité ; porter le témoignage chrétien aujourd'hui".


Plusieurs ateliers au choix : "Vivre et célébrer la fraternité", "Cité et religion", "En quête d'humanité : croire en l'homme ? en Dieu ?", "Evangile du bout du monde".


Des intervenants, pour l'instant : Claire Ly (conférencière, écrivain), Armelle Gardien (RESF), Dominique Fontaine (vicaire général de la Mission de France), Vincent Feroldi (délégué épiscopal aux relations avec les musulmans), Michel Durand (prêtre du Prado), Bernard Devert (Habitat et Humanisme), Jean-François Bouthors (écrivain, éditeur et éditorialiste à Ouest-France), Lytta Basset (théologienne protestante), Guy Aurenche (président du CCFD - Terre solidaire).


plus amples informations à venir sur la page Facebook de l'Association ...

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15 juin 2011 3 15 /06 /juin /2011 18:25

Les catholiques réformateurs et progressistes en rêvent afin de relancer l’espoir suscité par Vatican II, de continuer les réformes nécessaires, de stopper cette Restauration commencée par Jean-Paul II et affirmée par Benoît XVI depuis le début de son pontificat. En prévision, un grand rassemblement à Rome pour le 50ème anniversaire de l’ouverture de Vatican II.


Pentecost-England.jpgAux Etats-Unis, le mouvement American Catholic Council a invité les catholiques à constituer des ateliers locaux, des assemblies community network, et celles-ci viennent de tenir leur première assemblée nationale ce week-end de la Pentecôte à Detroit, avec pas moins de 1 800 participants.  Jean-Pierre Schmitz, co-président de la Fédération des réseaux du parvis (France), a envoyé un message de solidarité (lien).

 

vitrail représentant le Saint-Esprit et le feu de la Pentecôte, vu sur le site de l'American Catholic Council.


Mais le miracle de Vatican II peut-il se reproduire ? Il faudrait pour cela un pape du caractère de Jean XXIII, capable de prendre à contre-courant la puissante Curie romaine. Les conciles de l’Eglise catholiques, à l’exception de Vatican II, ont tous été très marqués par le conservatisme sinon la réaction face à l’évolution des moeurs, la condamnation des nouveautés et des « hérésies », le renforcement des pouvoirs de la papauté (jusqu’à proclamer le dogme de l’infaillibilité pontificale lors de Vatican I, lien). Avec un épiscopat noyauté depuis Jean-Paul II par des éléments conservateurs, on voit mal comment un nouveau concile pourrait accouché d’un souffle nouveau.


Enfin, la déchristianisation touche principalement l’Europe occidentale, le Canada et l’Australie, et n’est pas encore un phénomène mondial ; les autres pays restant très croyants. Les évêques de ces pays seraient alors vite isolés sur des thèmes comme l’élargissement du recrutement du clergé à des hommes mariés (sans parler des femmes et des homosexuels !). Pire, les croyants de ces pays « croyants » sont très conservateurs, peu enclins à voir les femmes accéder aux ministères et volontiers homophobes. Rappelons aussi que Paul VI avait amputé le concile en se réservant le thème de la morale sexuelle ; un Vatican III ne manquerait pas de subir le même sort, avec des pans de sujets réservés enore plus importants. Et puis, rappelons aussi que les résultats d'un concile ne sont valables que si ses décisions sont entérinés par le pape.


Par les temps qui courent, un Vatican III ne risquerait-il pas de consacrer la déroute des progressistes ?


Alors, comment l’Eglise catholique romaine peut-elle bouger ? Les synodes diocésains sont aussi bien limités car Rome interdit d’y débattre des questions d’ensemble de l’Eglise (lien). Les synodes romains sont trop dépendants de la volonté du pape lequel est libre de donner suite ou non (lien). Il reste les conférences nationales, mais jusqu’à présent peu portées à la résistance !

 

Toutefois, avec la crise des vocations et l’impossibilité des diocèses d’Europe occidentale à faire face au manque de prêtres à cause des interdits romains, on peut s’attendre à des remises en cause de ces interdits. L’affrontement inévitable se fera sans doute en sourdine, puis pourra évoluer en faveur d’une plus grande autonomie de ces conférences nationales. Que peut faire en effet un pape en face d’une conférence nationale épiscopale qui ferait preuve d’unité et qui refuserait ses dictats ? Certes la culture de l’opposition à Rome n’existe pas encore, mais le gallicanisme pourrait très bien renaître de ses cendres. On parlerait alors de « décentralisation » !


Attendons encore un peu pour voir comment cette Eglise s’écroulera d’elle-même en Europe occidentale et dans quelques autres pays. La politique de regroupement paroissial est arrivée à son terme et, le clergé vieillissant, s’avère impuissante ; la relève par les laïcs est confinée aux tâches subalternes à cause des interdits romains ; quant à la « nouvelle évangélisation » dont Benoît XVI fait grand cas comme d’une solution miracle, on voit mal le succès de ce prosélytisme qui vise à rappeler les dogmes et les positions d’une Eglise à contre-courant de l’évolution des mœurs et de plus en plus autiste (lien).


Ceci dit, l’Eglise catholique romaine n’est pas la seule Eglise chrétienne … Et puis son destin n’est-il pas de servir de refuge à une foi traditionnelle, maternisante, dogmatique, archaïque, sensible à une liturgie cérémonielle quelque peu désuète, apte aux fêtes familiales qui accompagnent les étapes de notre vie : baptême, mariage, enterrement ?


Pour les catholiques réformateurs et progressistes de ces pays, n’est-il pas urgent de penser à des espaces alternatifs afin d’y vivre une foi plus moderne, de consacrer une partie de leurs forces à leur organisation. On peut penser à des paroisses libres comme celle de Bruxelles (voir notre rubrique "communautés religieuses en débat",  lien), voir à des diocèses libres sur la toile comme celui de Partenia (lien).

 

Déjà de nombreux catholiques vivent leur foi au sein de mouvements qui n’ont plus de lien avec la hiérarchie ; ils sont en marge, dans une indépendance revendiquée, se référant à l’Evangile. Ils se retrouvent en France au sein de la Fédération des réseaux du Parvis (lien), laquelle fédération réunit aussi d’autres mouvements qui, eux, maintiennent des relations avec les évêques lorsque ceux-ci font preuve d’ouverture ; et en Belgique, au sein de Pour un autre visage de l’Eglise et de la société (Pavés, lien). Mais en attendant un pape providentiel comme Jean XXIII et un concile qui, en esprit, fasse suite à Vatican II, ces catholiques arriveront-ils à offrir une alternative valable à tous ceux qui décrochent de la pratique religieuse ...

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