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2 octobre 2013 3 02 /10 /octobre /2013 11:01

openchurch_2013.jpgA Toulouse, la vénérable église Saint-Pierre des Chartreux, du fait de sa position proche d’établissements universitaires, accueille la paroisse universitaire. Celle-ci fait connaître ses activités en organisant un festival appelé « Open Church » avec diverses activités dont des débats, comme le 30 septembre sur le thème : « L’éthique : Que pensez de la protection de la vie ? De la dignité de la personne humaine ? Des conflits dans le monde ? De l’écologie… ».

Cette église, construite à partir de 1606, inaugurée en 1612, dispose d’une entrée qui donne directement sur la rue et qui permettait aux passants de suivre l’office des Chartreux (ceux-ci avaient adopté un plan original en faisant une courte nerf dans le prolongement du chœur, donnant ainsi sur la ville), lien.


Cela n’a pas plu à des groupes d’activistes d’Extrême gauche (Alternative Libertaire, OCML-Voie prolétarienne, l'Union Antifasciste Toulousaine et les Panthères Enragées) et LGBT (Act-Up Sud-Ouest) qui ont mobilisé une quinzaine de leurs militants pour venir faire du tapage et verser du liquide rouge sur le parvis, accusant les organisateurs de ce débat d’homophobie et d’être donc responsables des agressions et meurtres dont sont victimes des homosexuels (d’où le liquide rouge couleur du sang). Les mêmes interviennent violemment contre les Veilleurs de la Famille qui protestent par des siting non violents contre la loi Taubira et accuse la Manif pour tous d’entretenir un climat homophobe. Ils visent l'Eglise catholique pour ses réticences vis-à-vis de cette même loi.

eglise-st-pierre-des-chartreux-a-toulouse-facade.jpgSaint-Pierre des Chartreux à Toulouse, sortie rue


Alors plus de contestation possible vis-à-vis de projets de loi ou de lois existantes ? plus de manifestations fussent-elles non violentes ? plus de débats fussent-ils étudiants ? plus de respect aussi vis-à-vis des bâtiments religieux fissent-ils partie du patrimoine architectural et artistique de la ville ? Tous fascistes sauf eux … Les anti-fascistes ne deviendraient-ils pas eux-mêmes fascistes avec leurs mentalités et leurs méthodes ?

 

L'avis d'Eric Christian E-p, membre du groupe Evangile et Liberté sur Facebook, le 2 octobre 2013 : 

Des associations subventionnées avec nos impôts s'en prennent à des églises... à tort... Le pire c'est que ces assos se disent "antifascistes" alors qu'elles ne supportent pas du tout ceux qui pensent différemment d'elles... A quand leur dissolutions aussi car elles sont en réalité dangereuses, je sais de quoi je parle... Imaginez si cela arrivait à l'Oratoire par exemple ? [ndlr - l'Oratoire du Louvre, paroisse protestante de l'EPUdF réputée de tradition libérale].

Je suis profondément chrétien et protestant. C'est comme ça que je me définis. Je suis également homo mais ceci ne me définit pas... Je ne me reconnais nullement dans Act up et compagnie ! Ces gens sont homo peut être mais sont loins de nos préoccupations de chrétiens ... Soyons plus intelligents qu'eux ; suivons le message du Christ qui est d'aimer... L'amour plus fort que tout... Un couple homo qui s'aime profondément et qui a envie de protéger son couple pourquoi l'en empêcher.... en même temps, il est clair que ces gens ont une idéologie qui consiste a supprimer tout ce qui est chrétien comme si le Christ était le mal en personne... peut être à cause de l'instrumentalisation de la personne du Christ faite par certains chrétiens et qui ne montrent peut être pas l'humilité et la charité ? Parfois il faut savoir se remettre en cause... Les premiers responsables sont parfois les chrétiens eux mêmes a dix mille lieues du message du Christ... mais ces associations doivent cesser leur haine et leur actes haineux... et après ses assos "antifascistes" se font passer pour gentilles, détenir la vérité absolue et être des victimes... C'est plus compliqué. Pour ma part je vais prier pour eux, pour ceux qui nous persécutent et nous maltraitent... Mais ces actes ne peuvent rester impunis par notre Justice...

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30 septembre 2013 1 30 /09 /septembre /2013 14:40

jesus_en_vitrine.jpg

Pour les besoins d'un Festival sur l'art et le corps à Nancy, les autorités municipales ont autorisé une heure de spectacles vitrine avec des hommes et des femmes jouant les provocateurs ; parmi les exhibitions autorisées, un Jésus la quarantaine un peu bedonnant, vêtu d'un simple slip trop lâche, s'entrebaillant de temps à autres pour montrer un sexe (en latex) d'une taille XX ... et envoyant des bisous aux passants sur le thème "I Love You !". Bon, c'est marrant, mais diable que vient faire Jésus en cette galère ? Bon, la prochaine fois, ce sera le tour de Confucius, Bouddha, Moïse, Mahomet, et de Jean-Paul Sartre ...

Pour plus de détail, voir le récit hilarant de l'Est Républicain (lien).

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26 septembre 2013 4 26 /09 /septembre /2013 04:56

La tradition unitarienne non seulement admet la critique des religions mais l’encourage ; c’est une façon de les aider à se réformer, à éviter le cléricalisme et les manipulations mentales, etc. L’unitarisme est né au XVIème siècle et est issu de l’une des réformes protestantes, l’anti-trinitaire. Au nom de la raison, elle a toujours fait preuve d’esprit critique, contestant les dogmes les uns après les autres.


Alors pourquoi une telle rubrique (lien) ?


croix_de_pierre_de_mouguerre_commune_du_labourd_pres_de_bay.jpgD’abord pour se démarquer d’un progressisme de piètre aloi qui a commencé avec le surhomme de Nietzche (le christianisme, c'est pour les faibles !), pour continuer avec une vague anarco-libérale mettant tous les maux sociétaux sur le dos de la brave morale judéo-chrétienne, ce qui dispense certains de ces protestataires de toute morale sexuelle ou compassionnelle ! une vague laïque sectaire héritée de l'anti-cléricalisme du début du XIX° siècle, qui confond critique légitime des religions et rejet global de celles-ci, que l’on voudrait voir reléguées au stricte domaine privé. Enfin, plus récemment, une vague sataniste stimulée par les jeux vidéo et la vague islamiste aux accents djihadistes qui vise une domination mondiale et ne tolère ni l’islam cohabitationniste, ni les autres religions.


Mais c’est aussi parce que nous avons été le seul média chrétien de tendance libérale à élever la voix contre des artistes qui, pour des coups médiatiques, manipulaient le christianisme d’une façon grossière. Comme tous les autres citoyens, les chrétiens ont droit au respect de leur religion. Bien entendu, il ne s’agit pas de crier au blasphème à la moindre critique ! en ce domaine sensible, il faut savoir s’en tenir au bon sens … et au bon goût.


La croix de pierre de Mouguerre gît désormais au bas de son socle, dans la commune basque du Labourd située à proximité de Bayonne. Les deux tiges métalliques qui maintenaient la croix solidaire de son socle ont été coupées délibérément. Tout récemment, mais les grands médias n'en ont pas (encore) parlé !

 

Pour les persécutions et les pogroms des chrétiens en pays musulmans, voir notre rubrique "Chrétiens en terre d'islam" (lien).

 

Voir dans "L'observatoire de la christianophobie" (lien) la très longue liste des faits dont sont victimes les chrétiens du monde entier.

 

Mais pourquoi pas aussi une rubrique sur l’islamophobie nettement plus agressive par les temps qui courent ? Les réseaux sociaux entre autres regorgent de propos anti arabes, anti musulmans, anti Coran, généralisant à l’islam en entier et à son texte fondateur ce qui est le fait des seules mouvances islamistes. C’est pour cela que, au lendemain du référendum suisse contre les minarets, nous avions lancé le 4 novembre 2009 les Amitiés islamo-unitariennes ( lien) dont le site, d’abord accueilli par les Etudes unitariennes (lien), l’est maintenant par les « Unitariens français », sur le site du Conseil des unitariens et universalistes français (CUFF) dont elles sont membres (lien). C’est sur ce site que le lecteur pourra trouver une approche positive et éclairée de l’islam (avec 11 articles à ce jour).

Nous rappelons que la rubrique « Les dérives sectaires » comprend de nombreux articles (29 à ce jour) et avait reçu jusqu’à présent les articles qui sont désormais mis dans la nouvelle rubrique (soit 10 à ce jour). Luttons contre toutes les formes de sectarisme !

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13 septembre 2013 5 13 /09 /septembre /2013 17:44

C'est un hommage pour le grand peintre italien, et aussi pour Jésus et ses disciples, de se retrouver ainsi sur l'affiche de l'Office du tourisme du village savoyard qu'estArêches-Beaufort pour inviter à venir au 17ème Salon du Goût qu'il organise. L'affiche est fort sympathique et amusante ; elle va bien dans le sens d'un repas, ce que fut la Cène. Sauf que certains milieux catholiques manquent d'humour et en font toute une affaire, curé du village, équipe pastorale et évêque de Chambéry en tête !

la_cene_de_leonard_de_vinci-copie-1.jpg

Ici, nous avons dénoncé sans détour la christianophobie qui se développe dans certains milieux, pseudo-artistiques entre autres (lien), mais sachons reconnaître au contraire les interpellations souriantes !

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27 avril 2012 5 27 /04 /avril /2012 18:55

Voici quelques perles parmi les chansons « satanistes » qui, à Clisson, sont au programme de la « Fête de l’Enfer » version 2012.


« Détourner l’esprit des justes, c’est là que Satan fonctionne le mieux pour prendre l’Eglise et la détruire » (groupe Possessed, chanson The suffering Church)

« Je n’ai pas de maître, je ne loue pas de dieu. Se faire plaisir sur un cadavre frais. J’abjure la Bible. Mon besoin de la mort est éternel. Je vais les accrocher sur une croix. Comme Jésus, ils saigneront à jamais » (groupe Sévère Torture, chanson Inferior divinity).
« Le Christ est mort en poussant des cris aigus comme un porc. Tuez ses favoris, exterminez-les tous. Décapitez les disciples de Dieu » (groupe Belphegor, chanson Cremation of holiness).
« Les chrétiens aux lions ! Brûler des croix. Jésus-Christ, fils d’odeur fétide. Jésus-Christ, sauveur castré » (groupe Belphegor, chanson Swarm of rats)
« Chrétienté. Religion de pitié. Dieu des malades. Nous ne déclarons pas la paix, mais la guerre » (groupe Mayhem chanson Necrolust) et du même groupe « Sucer le sang de nonnes sans c … » (chanson A Grand declaration of war).

satanismefrance_aniblis.jpg

Le logo de la communauté satanique de France

 

Bon, surtout pas de panique ! cool ! des « spécialistes » sont là pour nous expliquer doctement que c’est un thème classique pour la musique black metal – pas de quoi braillé pour un truc qui s'est banalisé ! - que, dans une approche psychanalytique, c’est l’expression de pauvres artistes traumatisés par la violence des religions qu’ils ont subi durant leur tendre enfance, bref qu’ils sont avant tout des victimes. On nous assure aussi  que les jeunes sont habitués et ne prennent pas cela au sérieux, que cela reste du virtuel pour eux, bref que c’est pour bien rire tous ensemble ; qu’au delà du sens littéral, c’est du défouloir ce qui permet finalement de retrouver son bien être, et patati et patata … La bonne société libérale émet toutes les raisons inimaginables pour justifier l’injustifiable, à savoir la haine d’autres. Et lorsqu’il y a passage à l’acte – car il y en a ! -, on s’empresse de dire que le « présumé innocent» a commis un acte isolé ou encore qu’il était en proie à un coup de folie et donc non responsable de ses actes. Ainsi va le libéralisme sociétal ambiant de nos sociétés modernes …


Pour ceux qui ne sont pas dupes, les Actualités unitariennes, dans leur rubrique "Christianophobie" ont déjà attiré l’attention sur cette ambiance qui se développe à bon compte dans certains milieux.

 

article du 21/06/09, - La fête de l’enfer (Hellfest) à Clisson ou le satanisme au rendez-vous (lien).

article du 14/01/11, La christianophobie en europe (1) - vandalisme et profanation de lieux de culte (lien)
article du 14/01/11, la christianophobie en Europe (2) - un agenda qui ne se veut plus chrétien (lien)
article du 14/01/11, la christianophobie en Europe (3) – un observatoire contre les discriminations anti-chrétiennes (lien)
article du 18/04/11, Le Piss Christ ou la régression au faire pipi (lien)
article du 14/11/11, Quel place au blasphème (lien)
article du 18/11/11, Golgota-Picnic et pourquoi pas Auschwitz-Picnic ? (lien)

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18 novembre 2011 5 18 /11 /novembre /2011 15:10

Les artistes proclament qu’ils ont besoin d’une liberté totale pour créer, mais les lois – par exemple en France – préservent  le droit des personnes contre la calomnie, la médisance, la diffamation ; et condamnent la profanation des symboles (nationaux, religieux), des lieux de culte, des cimetières, des monuments historiques ou encore de bâtiments publics qui sont emblématiques pour la nation. Or, afin de créer le buzz, d’effectuer une percée médiatique, certains artistes ou humoristes ou publicitaires (les récentes affiches de Bennetton montrant des personnalités s’embrassant sur la bouche .. en signe de paix, bien entendu !) veulent franchir les lignes. Ils sont appuyés en cela par toute une frange de la population qui relativise les effractions, fait preuve d’un laxisme des plus total, se réjouit parfois de ce vent d’anarchisme, fait de la liberté d’expression un absolu, etc.


Les croyants parlent volontiers de blasphème lorsqu’ils ressentent que leur Dieu ou leur religion est attaqué. Ils ont le droit de le dire sur la voie publique par une manifestation – mais bien entendu sans violence, ni intrusion intempestive dans des locaux, ni attentat. Mais plus largement, et au niveau civique, il s’agit bien souvent d’un manque de respect – et ils doivent donc être protégés par la loi.


C’est en ce sens que nous avons ici critiqué la photographie « Piss-Christ » dont l’auteur faisait manifestement de la provocation en s’attaquant à un symbole chrétien (lien).

Pour la même raison,  nous dénonçons la pièce de l’argentin Rodrigo Garcia « Golgota Picnic », car le Golgotha fut un lieu de crucifixion non seulement pour Jésus mais pour bien d’autres victimes. Rappelons que, en l’an 4 (ou après), pas moins de 2 000 Juifs furent ainsi suppliciés le long des chemins de la Galilée à la suite d’une révolte messianique. Selon les évangiles, Jésus fut lui-même crucifié avec deux autres « larrons ». Le titre de cette pièce de théâtre, d’emblée, est une dérision de ce lieu vénéré par les chrétiens.

* Voir la présentation de cette pièce par le journal La Croix, où il est dit que c’est « un grand fatras » (lien)

golgota-picnic.JPGGolgotaPicnic2.jpg

La scène se situe au Gogotha et se trouve bizarrement jonchée d'hamburgers en évocation de la multiplication des pains. Sur l'affiche du théâtre du Rond-Point qui, à Paris, va jouer la pièce, Jésus crucifié se trouve lui-même dans un hamberger ! Le spectacle y est annoncé comme "une épopée drôle, décalée et débordante" (fichtre !). Bref, on ne voit pas trop bien ce que l'auteur cherche à nous dire !

 

La dérision des lieux historiques de souffrance n’est pas admissible. Non seulement les chrétiens doivent protester, mais aussi les juifs puisqu’il s’agissait des leurs qui y ont souffert. Et pourquoi pas un Dachau-Picnic ou un Auschwitz-Picnic ; avec tous les anti-sémites qu’il y a dans nos sociétés, cela aurait assurément du succès ! Et pourquoi pas un Kerbala-Pinic, histoire de faire bouger les chi’ites qui commémorent chaque année cette défaite de 680 où Husayn, le fils cadet d’Ali et troisième imâm, trouva la mort. Ou encore, plus près de chez nous, un Verdun-Picnic en clin d'oeil humoristique aux Poilus qui sont désormais tous morts ?


Ce sont là des dérisions totalement gratuites, des attaques de symboles, que nous ne devons pas confondre avec des critiques des religions qui, elles, sont motivées par des évènements précis et qui relèvent de la liberté de penser. La différence est nette et, par exemple, nous avons soutenu le numéro de Charlie-Hebdo contre la charia car celle-ci est effectivement un système inacceptable pour tout Etat qui se veut démocratique et que des déclarations d’hommes politiques en Tunisie et en Libye venaient de la remettre sur le devant de l’actualité (lien). Dans ce cas là, l’humour satirique s’attaque à un système. Il en est de même lorsqu’on se moque du Vatican et des déclarations papales, ou d’autres systèmes religieux qui veulent régenter le monde.


Nous renvoyons dos-à-dos ceux qui hurlent au blasphème chaque fois que des gens extérieurs osent toucher à leur religion, et AUSSI ceux qui pensent devoir défendre inconditionnellement les artistes, les humoristes et les publicitaires à tout prix, sous le prétexte qu’il ne doit pas y avoir de censure. Que vaut en effet l'art du vivre ensemble sans le respect des croyances religieuses et philosophiques, sans le respect des patrimoines ethniques, sans le respect des minorités ? La laïcité ne doit-elle pas savoir gérer la bonne cohabitation entre les divers milieux convictionnels, en sachant désarmer les agressivités gratuites qui, naguère, menaient tout droit aux pogroms et aux guerres civiles.

 

Mais quelles limites fixer à ceux qui manquent manifestement de respect aux autres, et qui d’ailleurs s’en foutent complètement, qui en font même ouvertement un fonds de commerce, dans une société moderne qui a perdu bien de ses points de repère, qui peine à élaborer une nouvelle morale citoyenne, qui craint avant tout les abus de pouvoir et qui hésite à sanctionner les dérives ?

 

Sans un tel travail de redéfinition des valeurs, il y aura approfondissement de la crise morale et culturelle, voire anomie sociale, hétérogénéisation et mise en opposition des valeurs et finalement éclatement du lien sociétal, chacun faisant désormais ce qu’il lui plaît et se défendant comme il le peut avec des manifestations violentes, des recours aux avocats, ou autres actions en désespoir de cause. L'Etat protège-t-il encore ses citoyens ?

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14 novembre 2011 1 14 /11 /novembre /2011 14:50

Entretien de  Henri Pena-Ruiz , philosophe, lors d'une émission de France Culture "les retours du dimanche", le dimanche 6 novembre 2011   ; transcrit et diffusé par Monique Cabotte-Carillon.  

se_moquer_des_croyances_des_autres.jpg


Comment comprendre aujourd’hui la résurgence du mot blasphème ?


Le blasphème a toujours existé, le blasphème en tant que manquement à la règle morale qu’une religion dicte pour ses adeptes. Mais cette définition stipule clairement que c’est pour ces adeptes qu’il y a blasphème. Bayle , qui était croyant, disait : « il n’y a de blasphème qu’au regard de la divinité que je révère, si je suis croyant ». Pour tous les autres, qui ne reconnaissent pas cette divinité, le blasphème ne saurait être un délit. Aujourd’hui, ce qui pose problème, ce n’est pas une nouvelle apparition du blasphème, c’est  l’apparition de la volonté de transformer le blasphème qui n’existe que pour les croyants d’une religion déterminée en un délit public. Autrement dit, le croyant a tout à fait le droit de considérer que le blasphème existe pour lui et qu’il est une faute morale. En revanche, il n’a pas le droit, à partir de cette considération qui lui est personnelle et particulière, d’ériger une règle publique et de s’ériger lui-même en juge de ce qui serait une faute au sens universel.


Que penser du comportement des intégristes catholiques qui prétendent que l’art contemporain raille la religion chrétienne mais n’ose pas (ou très peu) s’attaquer avec autant de virulence aux autres religions monothéistes ?


Ils se trompent. Les trois monothéismes peuvent être l’objet de la dérision, de l’ironie. Ainsi, un cinéaste juif, Amos Gitaï, tourne en dérision la religion juive orthodoxe dans le film Kadosh. Les caricatures danoises de Mahomet ont tourné en dérision le prophète de l’islam.


Par ailleurs, ces intégristes catholiques confondent le respect de la liberté de croire – non négociable – et le respect des croyances, ce qui est très différent. Ce qui est respectable, c’est la liberté qu’a un croyant de croire, ce n’est pas le contenu de ses croyances. Si je prétends soustraire mes croyances à la critique d’autrui, je mets en cause la liberté. Ces gens-là, en voulant pénaliser la caricature de certaines croyances glissent d’un principe de droit légitime (le respect de la liberté de croire) à un principe illégitime (le  respect des croyances) qui n’existe pas dans un pays de liberté. Les croyances, comme les idéologies, comme toute opinion, doivent être susceptibles d’être critiquées, tournées en dérision, sans qu’il y ait là le moindre délit.


Si le délit de blasphème n’existe plus en France, l’Irlande a publié le premier janvier 2010 une loi qui réactualise le droit de la presse et qui crée, dans son article 36 un délit de blasphème puni d’une amende de 25 000 euros. Peut-on se trouver dans ce cadre-là en France aujourd’hui ?


Je le crains. Les trois monothéismes : le christianisme, le judaïsme et l’islam sont profondément divisés au niveau de leurs adeptes. Ceux-ci sont majoritairement d’accord avec les règles de la laïcité, mais il y en a quand même un certain nombre qui, dans chaque monothéisme, voudraient bien établir un statut de droit public pour les religions et, à partir de là, créer de nouvelles normes qui restaureraient les anciennes. Par exemple, pour le catholicisme, une association de catholiques intégristes s’était créée : droit et liberté. Elle avait prétendu, par exemple, que le film de Scorcese : la dernière tentation du Christ devait faire l’objet d’une mise en cause juridique parce qu’il « blessait » les croyances des chrétiens. Si quelqu’un se sent blessé dès que sa croyance est mise en cause, c’est là l’ouverture d’un nombre interminable de procès. Les protestants « burn again »,à savoir « nés à nouveau » en Arkansas, aux Etats-Unis d’Amérique, sont blessés parce qu’on enseigne en biologie la théorie de l’évolution selon Darwin alors qu’ils interprètent littéralement le texte biblique qui dit : Dieu créa les animaux selon leur espèce ; ils affirment que cela « blesse » leur interprétation de la bible et demandent que cela soit interdit. On a cette tentation qu’il faut combattre, car  elle est profondément hostile à la laïcité (d’ailleurs elle se déguise parfois en défense d’une laïcité prétendue « ouverte », tentation de remettre en cause la stricte indépendance de la loi commune par rapport à la foi particulière de certains,de la part notamment de ceux qui voudraient changer certains articles de la loi de 1905.


N’y a-t-il pas quelques questions à poser aux « victimes » de ces actions ?


Le directeur du théâtre de la ville a rédigé une pétition, largement signée, dans laquelle il remarque que ces individus s’empressent de déclarer blasphématoire, de façon automatique, des spectacles qui ne sont dirigés ni contre les croyants, ni contre le christianisme. Deux lignes de défense existent. L’une consiste à dire : « mais ce n’était pas blasphématoire », ce qu’avait affirmé Scorcese à propos du film : « La dernière tentation du Christ », ce qui est sans doute trop faible, car on serait tenté de répondre : quand bien même ce serait blasphématoire, cela ne doit pas faire l’objet d’un délit. Effectivement, je crois qu’aujourd’hui existe une pression telle – de certaines religions- que des personnes se croient obligées de se défendre non pas en s’appuyant sur le principe républicain de la laïcité qui distingue la loi commune de la foi particulière, mais en essayant d’argumenter en disant : « mais je n’ai pas voulu blasphémer ». La seule ligne de défense est de s’appuyer sur un principe de dé-liaison, de découplage radical de la loi commune et de la foi de certains.


Que penser de ces concepts de christianophobie, d’islamophobie… ?


 Je me méfie beaucoup de ces concepts. Après tout, on a le droit d’avoir peur d’une religion. La phobie, c’est la peur, la peur panique. Je ne vois pas pourquoi on devrait culpabiliser les gens d’avoir peur d’une religion, qu’ils aient tort ou raison, je ne vois pas en quoi ce serait un délit. Il faut quand même reconnaître le droit de critiquer une religion comme il faut reconnaître le droit de reconnaître le droit de critiquer une idéologie. Vous avez des gens qui ont peur du communisme, d’autres ont peur du libéralisme quand ils estiment que le communisme – ou le libéralisme- n’est pas une bonne chose. On ne va pas les agresser en disant : ce n’est pas bien, vous ne respectez pas les communistes ou vous ne respectez pas les libéraux. Si jamais on généralise ce principe qui érige en une sorte de délit, de « phobie » la critique d’une religion ou d’une idéologie, plus aucun débat ne sera possible. Il faut rappeler que Diderot a été l’objet d’une censure lorsqu’il a publié la Religieuse. Je crois que l’émancipation de la culture c’est la liberté.


Je voudrais aussi préciser à propos des chrétiens : il faut savoir que des chrétiens (j’ai sous les yeux un texte de l’Observatoire Chrétien de la Laïcité) sont aux antipodes de ces quelques manifestants. Je lirai simplement une phrase : « L’Observatoire Chrétien de la Laïcité souligne que dans une société démocratique qui respecte la liberté de pensée le blasphème en tant que tel n’est pas un délit. En accuser quelqu’un n’a de sens que du point de vue de certaines croyances : il ne saurait concerner qui ne partage pas ces croyances ». Il est important de rappeler cela. Ce n’est pas une affaire d’athées qui voudraient s’ériger en critiques des chrétiens comme croyants, c’est une affaire de personnes qui, étant laïques, considèrent que la loi commune à tous ne peut pas dépendre de la croyance particulière à certains.

 

Voir sur le même sujet le communiqué de presse de l'Observatoire des chrétiens pour la liberté (OCL) sur les intégrismes religieux ( lien). Ecoutez aussi un MP3 intitulé "Blasphème" : le point de vue de Michel Théron dans un billet donné à Golias-Hebdo et diffusé ensuite par la radio montpelliéraine FM+ (lien)

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18 avril 2011 1 18 /04 /avril /2011 13:52

Piss_Christ_15-04-11-74760.jpgPeut-être en panne d’inspiration bien que déjà célèbre, un artiste américain, tout en se disant par ailleurs bon chrétien mais n'expliquant pas son geste, a plongé un simple et vulgaire crucifix en plastique dans un bocal rempli de son urine ; puis, tout admiratif, il en a pris des photos. Celles-ci font le tour du monde et l'une vient d'être exposée dans une galerie « d’art » d’Avignon. Bien entendu les chrétiens et tous ceux qui ont de l’admiration pour Jésus n’apprécient pas, à commencer par l’évêque du lieu. La laïcité ne préconise-t-elle pas le respect des religions ?

 

dessin de Biassu : tant qu'à faire, vous êtes invités à pisser aussi ... sur l'oeuvre incriminée

 

Il reste aux braves chrétiens (du moins ceux qui ne sont pas contents) d'aller déposer une plainte auprès de Dame Justice dont on connaît les lenteurs et les contorsions intellectuelles ; alors un commando (en fait deux jeunes gens à visage découvert) est passé par là et a cassé la croûte exposée au grand dam de notre ministre de la Culture. Blasphème pour les uns, œuvre « zéniale » pour d’autres !


Le commando est tout de suite qualifié d’intégriste, d'ultra-catholique (avant même qu’on en ait inculpé les membres !). N’empêche que beaucoup de chrétiens applaudissent, moi le premier (pourtant pas intégriste pour un sous !). Face à des fidèles anesthésiés, qui acceptent tout au nom de l’évolution des mœurs, faudra-t-il le retour des templiers ? La provoc fonctionne bien dans notre société qui a besoin de spectacles sans cesse nouveau et de buzz, mais certaines choses ne sont pas acceptables, qu’on se le dise ! Question de respect des autres – ce qui est, rappelons-le, le fondement de la démocratie.

 

Les Actualités unitariennes s'étaient déjà émues du développement d'une christianophobie en Europe avec une série d'articles dans la même rubrique "les dérives sectaires" (lien).

 

Pour un point de vue protestant allant dans le même sens ; celui del’indignation : « Une exposition franchement limite subventionnée par l’argent public ! », par Eric, le 31 mars 2011, dans « Lab'Oratoire. Idées, convictions et débats sur le parvis du temple de l'Oratoire du Louvre » (l’Oratoire du Louvre, à Paris, est une paroisse de l’Eglise réformée de France ERF) (lien)

 

Ou bien, toujours protestant mais dans un autre sens, avec le point de vue (non signé) du "blog de la rédaction d'Evangile et Liberté" (lien). Voir aussi les commentaires joints du Pharisien Libéré (avec renvoi à son propre blog) et de Nathalie Leroy-Maillart, lesquels sont deux commentateurs protestants habitués à la Toile.


Pour un point de vue catholique compréhensif, avec une excellente approche artistique à partir de l’auteur :
« Blasphème. A propos de Piss Christ d’Andres Serrano », 17 avril 2011 par Berulle, sur « Le blog de Berulle ; la parole d’un catho libre ! » (lien) 

 

Pour un point de vue également catholique, mais cette fois-ci mystique, s'appuyant sur l'oeuvre présentée pour dire sa foi (non celle de l'artiste qui, lui, ne dit rien !) : "Une Réflexion en chemin, Chapeau l'artiste ! " (l'artiste en question étant Jésus !), de Nathalie Gadéa, qui s'inscrit dans un débat sur "Piss Christ : nos garrigues s'enflamment pour un cliché" (voir aussi les commentaires) (lien). Le site "Garrigues et sentiers", localisé à Arles et région, se présente comme un espace de liberté, de foi et de réflexion" ( lien).

 

garrigues_et_sentiers.jpg

" L'exposition de cette photo violente et agressive (pas très récente) n'a toujours comme seul objet que de provoquer et faire du commerce. Aujourd'hui, l'art contemporain est complètement vicié par la logique marchande.
Il ne s'agit pas seulement d'un acte christianophobe mais bien aussi d'une attaque contre toutes les religions qui reconnaissent Jésus " (chritianisme, bahaïsme, islam, etc.). Nicolas Semaille, message du 19 avril au groupe Unitariens francophones (lien).

 

C'est l'Institut intégriste Civitas qui mène l'offensive contre cette exposition pour lui blasphématoire. Mais, exceptionnellement à cette occasion, il est rejoint par de très nombreux chrétiens qui, eux, ne sont pas du tout intégristes. Le site France Jeunesse Civitas comptabilise, depuis le 3 avril 2011, pas moins de 82 716 signatures. Certes, on peut rechigner face à cette action ultra-catholique, mais que font les autres chrétiens ?

 

Les Actualités unitariennes n'hésitent pas à s'engager dans les enjeux sociétaux ; c'est leur raison d'être. Elles le font toujours par des textes d'auteur, dûment signés, et elles tiennent compte d'autres points de vue qui peuvent être également intéressants même s'ils sont opposés ! Ainsi vont la démocratie et le respect des autres.

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14 janvier 2011 5 14 /01 /janvier /2011 17:07

La religion chrétienne, étant devenue minoritaire dans les pays d’Europe occidentale, se voit exposée de plus en plus à des attaques de ses lieux de culte et de pèlerinage : cambriolages d’œuvres d’art (statues, tableaux, stations du chemin de croix, etc.), mais aussi purs actes de vandalisme où l'obn casse pour casser, brule_ton_eglise.jpginscriptions anti-chrétiennes (« brûle ton église », «  Les curés au bûcher, les sorcières en liberté » ou « Ni Dieu ni maître » – cas de la basilique Saint-Donatien à Nantes et des murs d’enceinte du lycée catholique dans la nuit du 5 au 6 mars 2010), incendies criminels (crèches, chaises mises en bûcher, dossiers des sacristies, etc.), jusqu’aux actes de profanation proprement dits (attaque de l’autel, du tabernacle avec profanation des hosties, tombes taggées / cassées dans les cimetières – avec exhumation de deux cadavres en 2009 !).

 

Sans compter les festivals, financés par les collectivités territoriales, où des dérapages anti-chrétiens et anti-religieux se produisent : les chrétiens étant cool, on peut les injurier ! par exemple lors du Festival de l’enfer à Clisson au sud de Nantes contre lequel les Actualités unitariennes avaient poussé un coup de gueule, « La fête de l’enfer (Hellfest) à Clisson ou le satanisme au rendez-vous » ( lien), ou encore à Angers en septembre 2009 (lien).


En plus, dans la foulée des attaques d’églises au Moyen Orient à l’instigation du mouvement terroriste Al-Qaïda, des actes de provocation ont été commis : une assemblée catholique à Carcassonne, en novembre 2010, a été caillassée et une statue mariale visée ( lien) et, à Avignon, le même mois, une personne s’est permise d’uriner sur le seuil de l’église Saint-Jean en pleine célébration en hurlant « on va tous vous griller, vous et votre église ! » (lien)

Les vandalismes de ces lieux de culte sont recensés dans des rapports annuels de la Gendarmerie nationale (auxquels on doit ajouter ceux de la Police nationale concernant les communes urbaines). Le dernier rapport connu, celui de 2009 (lien), outre le grand nombre de faits, en progression d’année en année depuis 2004, met en avant l’extrême jeunesse des délinquants (83% des interpellés sont mineurs et 8% d’entre eux ont moins de 10 ans ! ) ; surtout des jeunes adolescents masculins, mais les filles ne sont pas en reste (deux sur dix !). Les méfaits se commettent souvent en groupe ; l’alcool fait partie des accélérateurs. Les départements du Bas-Rhin, de la Somme, d’Ille-et-Vilaine, de la Gironde, du Gard et des Vosges concentrent le plus grand nombre de violations.


vandalisme_eglises_catholiques.jpg

Dans un contexte général où l’on accuse sans cesse la morale « judéo-chrétienne » de conservatisme, d’empêcheuse de tourner en rond, s’ajoute – d’une façon précise – l’engouement des jeunes pour les contre-cultures, entre autres le satanisme. Les gendarmes ont remarqué des «pics» sur les douze derniers mois qui « correspondent, en partie, aux dates ou périodes symboliques célébrées par des groupuscules sataniques ou néonazis ». Ainsi, les profanateurs sont pris d’une singulière frénésie le 30 avril, date anniversaire de la fondation de l’«Église de Satan » aux États-Unis et de la mort d’Adolf Hitler. Ils se manifestent aussi davantage le 31 octobre, fête de Halloween et jour de l’an sataniste, ainsi que lors des solstices et des équinoxes ". L’idéologie néo-nazi va de pair, ou bien en complément, ou encore s’exprime seule ; avec elle l’antisémitisme.


Il faut s’attendre, pour le rapport de 2010, à une explosion avec la mode "goth", la montée de l’anarchisme libertaire, de l’islamisme djihadiste, les conséquences antisionistes de la crise palestinienne (qui touche tous les alliés supposés des sionistes) … et aussi – peut-être – des scandales liés à la pédophilie de clercs au sein d’institutions éducatives et catholiques.


indignations.jpg

 

Ces actes de vandalismes sont suivis par le site Indignations ( lien), créé en juin 2005 après un simulacre de mariage homosexuel célébré dans le chœur même de la cathédrale Notre-Dame de Paris. Ses auteurs se présentent ainsi :
« Nous sommes des croyants et des agnostiques qui réprouvent la violence, en particulier faite contre les lieux de cultes qui font partie du patrimoine spirituel et culturel de notre pays, et qui s'émeuvent du trop grand nombre de persécutions qui secouent le reste du monde, le plus souvent dans un silence étourdissant.
Dans un pays qui prône et enseigne le respect de l'autre et la protection de la liberté religieuse, nous voulons alerter l'opinion sur les faits de violence dont sont victimes les chrétiens, tant sur le sol français, qu'à l'étranger, où la violence est souvent d'une radicalité effrayante.
Notre but est donc de recenser autant que possible les actes de profanation qui ont lieu chaque semaine en France dans l'indifférence générale, et les actes de persécutions qui ont lieu dans le monde.
Meri de l'attention que vous y porterez. »

à suivre ...

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14 janvier 2011 5 14 /01 /janvier /2011 15:49

... suite de l'article précédent

 

Par ailleurs, les manifestations publiques chrétiennes sont de plus en plus limitées : un confinement dans la sphère privée (pour certaines mairies : pas de crèche à l’extérieur des églises !), un non traitement des faits concernant les chrétiens par les média (à commencer par le silence assourdissants de ceux-ci en ce qui concerne les faits de vandalisme et de profanation des lieux de culte que nous venons d’énumérer), à la négation pure et simple de l’histoire chrétienne (l’importance du baptême catholique du roi des Francs, Clovis, dans la genèse de la France ; les racines de l’Europe avec le Saint-Empire romain germanique de Charlemagne ; la Croisade pour libérer les lieux de culte de Jérusalem qui n’étaient plus accessibles aux pèlerins – présenté abusivement par certains historiens comme une guerre « contre les musulmans » * ; et, tout récemment, la Fête des lumières à Lyon qui, à l’origine, fut bel et bien un remerciement de la population à la supposée protection mariale,  lien, etc. ).

* tant en Espagne durant la Reconquista que dans l’aventure des Etats latins de Palestine, des alliances locales se nouèrent au gré des circonstances avec des alliés musulmans. Réciproquement, l’empire ottoman occupa une bonne partie du sud-est de l’Europe et menaça l’Europe entière au siège de Vienne et à celui de l’île de Malte, une conquête militaire et politique de grande ambition sans que cela ait été pour autant une affaire purement religieuse.


L’affaire des agendas européens pour la jeunesse est révélateur : non seulement certains Européens ont honte de l’origine chrétienne de leur civilisation (qui est pourtant un fait historique et non pas une question de militance) *, mais ils sont pris d’engouement pour d'autres civilisations jusqu’à en oublier la leur.

* il s’agit là de l’origine d’une civilisation ; mention doit bien entendu être faite des patrimoines antérieurs (civilisation gréco-romaine et religions « païennes »), ainsi que des apports ultérieurs (musulmans en Andalousie et Ottomans dans les Balkans, juifs au Moyen-âge, francs-maçons, socialistes utopiques, etc.).


Au plus haut niveau de la Communauté européenne, préfacé José Manuel Barroso, le président de la Commission européenne, cette commission propose depuis 7 ans un agenda aux élèves du Secondaire des 27 pays de l’Union ; soit pour l’agenda 2010-2011, aux 3,2 millions de lycéens et collégiens de plus 21 000 établissements dont les chefs d’établissement ou des enseignants ont fait la demande. Il contient des informations susceptibles d'aider les élèves dans les différents domaines de leur vie quotidienne ainsi que des illustrations mettant en scène les grands événements ayant jalonné l’histoire de leur civilisation.


agenda_europe.JPG

 

L’affaire a été confiée à Generation Europe Foundation, l'une de ces multiples structures privées qui gravitent autour de la Commission européenne et qui en vivent. Son propos est de mieux faire connaître l'Europe aux jeunes ; elle anime six bureaux en Europe et un réseau d'une trentaine « d'ambassadeurs », et convie ses membres à « une communication, ouverte, honnête et non partisane ». Le président pour la France en est Guy Guermeur, ancien député, et militant toujours actif de l'enseignement catholique.


Partant du principe que les enfants européens connaissaient déjà les fêtes chrétiennes (ah bon !), cet agenda, dans sa dernière livraison, ne les mentionnent pas ; par contre, par soucis d'ouverture, il cite les fêtes des autres religions : on y apprend que le ramadan commence le 11 août ; on y trouve le nouvel an juif, le nouvel an chinois, et même la fête des lumières chez les hindous et les sikhs. Pour le 24 décembre figure une mention historique : «Le premier sapin de Noël public a été érigé sur la place centrale de Tallinn (capitale de l'Estonie) en 1441» , information dûment illustrée d’un beau sapin de Finlande. Pour le 25 avril, jour de Pâques, juste une petite devinette et une légende sur Zeus. Halloween (le 31 novembre) est bien entendu mentionné, mais sans être reliée à la fête irlandaise de Samain. On parle de Gandhi, de l'introduction de la tomate au Pérou, de l'Antarctique, etc.

Le ministre français aux Affaires européennes, Laurent Wauquiez, ce jeudi 13 janvier, a tenu à faire part du point de vue français " L’Europe, ce n’est pas une coquille creuse, c’est une communauté de valeurs, de grands personnages de l’Histoire, de grandes dates. Assumons cette identité ".

 
Cet universalisme forcené, altruiste quand il est le fait de chrétiens qui se veulent progressistes, est destructeur des identités ethniques, régionales et nationales. Tout particularisme est vilipendé ou plutôt occulté … mais, deux poids deux mesures ( !), les mêmes ferment bien souvent les yeux sur le communautarisme revendicatif musulman.

 

Que dire aussi des mafias ethniques qui revendiquent des indépendances bidons comme en Corse ou en pays basque, et que l’on n’ose pas dénoncer comme telles ; des filières claniques pour fournir des prostituées, de la main d’œuvre pas cher, pour approvisionner les marchés en automobiles volées ou autres biens, sinon en organes pour greffe, en bébés volés dans les maternités pour être revendus, en « petites bonnes » pour les bourgeoisies africaines immigrées en Occident, ou tout simplement pour voler de l’argent dans les poches des voyageurs des transports en commun ou le quémander aux carrefours importants ; filières pourtant bien connues, faisant l'objet de documentaires télévisées de qualité, utilisant enfants mineurs et femmes, et qui - dans les discours politiques - sont toujours recouvertes du voile pudique de la généralité afin de ne pas « discriminer » telle ou telle population. L’universalisme est parfois doté d’une langue de bois fort hypocrite !

 

Ici, la tradition paulinienne rencontre la culture des droits de l'Homme et du citoyen et l'idéologie marxiste léniniste : il n’y a plus ni juifs, ni hellénistes, ni païens, car tous unis dans le Christ ... ou dans le peuple libre dirigé par la République ou le Prolétariat ! Les chrétiens seraient-ils donc piégés par leur universalisme altruiste ? Sont-ils assez naïfs pour ne pas voir comment certains courants radicaux anti-chrétiens s’engouffrent immédiatement dans les portes entrouvertes ? Les voilà désormais dilués eux-aussi dans une masse de citoyens anonymes, victimes de faits généraux qui relèvent d'une délinquance à tout vent ou d'une discrimination prétenduement non ciblée.

à suivre ...

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