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22 juillet 2008 2 22 /07 /juillet /2008 06:37

Les partis politiques mobilisent leurs partisans et les députés de leur mouvance, ce qui est de leur rôle ; mais certains vont bien au-delà et menacent ni plus ni moins de sanction les députés qui n’obéiraient pas aux consignes de vote, ce qui est tout autre chose : jugement moral et procès d’intention " tu ne vois que ton intérêt personnel ", exclusion sociale " tu es un traître ", promesse de sanction " les instances du parti étudieront ton cas ", lynchage médiatique (le parti horrifié se met soudain à vociférer d’une seule voix !).

On a connu cela naguère dans les milieux religieux (et encore de nos jours pour l’islam et les sectes). Cela s’appelle l’excommunication (suppression temporaire de la communion en attendant que l’accusé ne se repente), l’apostasie (le changement de confession était une trahison valant condamnation juridique !), l’hérésie (sortir des sentiers battus), et autres pressions morales et physiques.

Jusqu'au XVIème siècle, lorsque les protestants commencèrent à affirmer que les pasteurs devaient prêcher en toute conscience, être libres de comprendre la Bible en la méditant eux mêmes et de l’expliquer à leurs ouailles. Ils ne devaient en aucun cas, précise la charte de Torda en 1568 (en Transylvanie, à l’instigation des unitariens de ce pays), subir des préjudices quant à leurs biens. Quitte pour la communauté paroissiale à faire appel à un autre pasteur si sa majorité n’était pas d’accord avec ses prêches.

affiche de la SNCF pour la liberté de voyager comme on l'entend ! photo JCB

En Hollande, en Angleterre, aux Etats-Unis, à Genève même, les protestants dits libéraux n’ont eu de cesse de refuser les confessions de foi auxquels on voulait qu’ils souscrivent lors de leur recrutement, non point qu’ils n’étaient pas d’accord avec le contenu de tel ou tel article, mais par principe : on ne marchande pas la liberté de conscience. En Irlande, une Eglise se nomme précisément sur cette position : les non-suscribing. Voir une présentation de cette Eglise sur le site de l’AFCU
http://afcu.over-blog.org/article-10104432.html

Alors, nos partis politiques seraient-ils plus catholiques que les catholiques, plus calvinistes que les calvinistes, plus musulmans que les musulmans ? Sont-ils des familles de pensée ou bien des embrigadements, des encartements (= adhérer à un parti politique), des emprisonnements idéologiques ?


Lu ce matin dans la presse (je ne cite pas les auteurs car notre mouvance unitarienne est religieuse et éthique et ne veut pas s’immiscer dans les options politiques proprement dites), à propos d'un député qui n'a pas suivi les consignes de son parti : 

"Il y a une rupture qui vient de se produire. Je suis triste pour lui triste pour tout ce qu'il a fait mais c'est son choix, ce choix de partir sur un chemin tout seul vers d'autres horizons. Quand il se retournera, peut-être qu'il se retrouvera seul",

"Il a pris une grande responsabilité, c'est à lui de tirer les conclusions de cet affranchissement de la délibération collective".
"gravissime, c'est une trahison de tous nos idéaux",
"Je crois que la sanction la plus efficace ne serait pas l'exclusion, mais l'interdiction de se présenter à nouveau comme candidat au nom du [Parti]",
"Une seule voix a fait la différence: pourra-t-on en connaître le prix ? Les démocrates, eux, en supporteront le coût […] Comme disait François Mitterrand, sur le chemin de la trahison, il n'y a que le fleuve de la honte à traverser […] A l'avenir, ce type de manquement à la probité politique ne sera plus admis au [Parti] "
Le prix de la trahison ".

Fichtre ! Cela veut-il dire que lorsqu’on s’encarte on perd sa liberté de pensée, sa liberté de conscience, sa liberté de vote, sa liberté de parole ? N’est pas grave pour un citoyen ? encore plus pour un député ? Ces accusations ne sont-elles pas liberticides de la part de femmes et d’hommes politiques qui aspirent à nous gouverner ?

Voilà que je me répète ! Je l’avais déjà dit le 19 janvier 2008 " Lorsque les partis politiques laissent la liberté de vote à leurs députés ". C’était, autre contexte, à l’occasion de la signature du Traité européen de Lisbonne. http://actua.unitariennes.over-blog.com/article-15790355.html

Un ex homme politique a dit récemment que certains, dès lors qu'ils agissaient dans le cadre de leur parti, devenaient des "tueurs".
Faut-il donc "tuer" ses "adversaires" pour réussir en politique ?

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