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1 décembre 2014 1 01 /12 /décembre /2014 03:20

"L'avenir est ouvert" par Jacques Gaillot, évêque de Partenia*, article paru dans l'Humanité Dimanche le 9 novembre 2014 et diffusé au sein de la Fédération des réseaux des parvis.

* démissionné de son diocèse d'Evreux en 1995 par les instances vaticanes, J. Gaillot s'est vu offrir un diocèse fictif ayant naguère existé en Tunisie chrétienne.

Le synode romain a donné lieu à de vives tensions entre progressistes et conservateurs. L'assemblée  a été dominée semble-t-il par les conservateurs. Faut-il s'en étonner ?

Le pape François avait envoyé au printemps dernier, 38 questions aux évêques du monde entier sur les familles aujourd'hui. Ce questionnaire très ouvert a été largement diffusé. Nous avons été nombreux à répondre, souvent collectivement. François sait qu'il est soutenu par une large opinion publique. Beaucoup attendent que des portes s'ouvrent et que l'Eglise catholique rencontre son temps.


jacques_gaillot-copie-1.jpgpape_francois.jpg

Mgr Jacques Gaillot et le pape François, montage photo publié sur le site de l'association Partenia 2000 accompagnant une lettre ouverte du 23 juin 2013 demandant qu'une rencontre ait lieu entre les deux hommes (lien).

Le texte adopté à la fin du synode m'apparaît décevant et en retrait. Surtout par rapport aux propositions d'ouverture qui avaient été faites aux divorcés remariés et aux homosexuels. Ce texte donne l'impression que l'on reste enfermé dans un système. On a écrit que le pape François était au pied du mur. Fort heureusement, une année de débat permettra de mûrir les orientations qui prépareront le prochain synode. Année qui pourrait être plus importante que le synode lui-même !

Dans nos sociétés modernes, le modèle familial a éclaté : familles divorcées, sans enfants, monoparentales, recomposées, de même sexe... C'est un changement anthropologique et culturel considérable.

L'Eglise catholique est invitée à accueillir les personnes telles qu'elles sont et non pas telles qu'elles devraient être. Partir non pas des principes mais des couples qui sont de fait exclus de l'union sacramentelle. Reconnaître avec bienveillance l'amour qui est vécu chez des couples hors normes. Ne pas se refugier dans la doctrine en tenant un discours normatif, mais se mettre à l'écoute, et porter un regard positif sur ces nouvelles formes de familles dont la vie au quotidien n'est souvent pas facile. Tant de familles vivent dans la précarité, victimes d'un système économique inhumain!

Ce n'est pas la discipline qui prévaut, c'est la miséricorde. N'est-ce pas le comportement habituel de Jésus dans toutes ses rencontres sur les chemins de Palestine ?

Le rôle de l'Eglise est d’accompagner, de soulager, d'encourager et non pas d'imposer des fardeaux que nous-mêmes ne portons pas. Ce n'est pas une voie de facilité. C'est un changement majeur. Un retournement. Il ne s'agit pas d'accepter tout ce qui se fait, mais de partir des situations de vie telles qu'elles sont et de faire un pas en avant sur un chemin nouveau qui soit respectueux des personnes.

C'est à l'honneur de l'Eglise que des chrétiens, des prêtres aient depuis longtemps ouverts des portes. Le mariage civil est reconnu positivement. Des divorcés remariés sont accueillis et communient. Des responsabilités leur sont confiées. Des couples homosexuels sont reconnus et estimés. Leur mariage est béni et les enfants sont baptisés. Dans les périphéries de l'Eglise, existe un climat de tolérance et de respect où les exclus de nos règlements sont les premiers invités à la table eucharistique.

Le pape François nous réjouit par son audace évangélique. Il ne ménage pas sa peine pour que l'on sorte des sentiers battus. Il impulse une véritable mutation et entend faire évoluer l'Eglise.

Ses paroles à la fin du synode seront-elles entendues ? « Dieu est le Dieu de la loi. Il est aussi le  Dieu des surprises. Laissez-vous surprendre par Dieu. Dieu n'a pas peur de la nouveauté ». L'avenir est ouvert. Le meilleur est à venir.

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8 octobre 2012 1 08 /10 /octobre /2012 06:19

jec_france.pngLa démocratie commence dès le collège et le lycée !

 

Les délégués des élèves dans les collèges et lycées doivent être élus avant la semaine du 8 octobre prochain. A raison de deux délégués par classe, ils seront plus de 133 000 délégués collégiens et 89 000 délégués lycéens en France métropolitaine et outre-mer à être élus cette année.

 

La Jeunesse étudiante chrétienne (JEC) affirme que pour que la démocratie représentative soit valorisée dès l’école, il faut que les élections de délégués des élèves soient prisent au sérieux. Certains établissements ont bien compris combien il est important de faire de ce moment un réel évènement démocratique local. D’autres au contraire ont encore peur ou négligent ce moment clef pouvant permettre un meilleur vivre ensemble à l’échelle de chaque établissement.

 

On pourrait croire que tout a été dit ou fait autour des élections de délégués, mais il faut à nouveau convaincre les élèves et leurs professeurs du bien fondé du rôle du délégué.Pourquoi valoriserait-on le rôle de nos représentants politiques si à l’échelle d’un établissement scolaire on nie le pouvoir et la formation nécessaire aux représentants collégiens ou lycéens ?

 

La JEC en tant que mouvement de jeunes collégiens et lycéens a une longue histoire de mobilisation au sein même des établissements. Il ne s’agit pas d’y faire du prosélytisme religieux, mais de porter une humble pierre à un édifice qui a besoin qu’on le renforce : l’éducation à la citoyenneté.

 

Pour cela restent disponibles auprès de la JEC des dépliants, des livrets, des questionnaires, des affiches et une exposition sur les droits et devoirs des délégués. Et puisque l’élection des délégués n’est qu’une première phase, des pistes d’accompagnement tout au long de l’année et des éléments de formation et d’auto-formation pour les élèves et leurs délégués sont mis à la disposition des établissements scolaires.

 

Rappelons-nous que d’après les textes en vigueur, chaque délégué à :

Le droit de consulter et d’informer ses camarades.

Le droit de siéger, d’intervenir au conseil de classe.

Le droit de siéger, d’intervenir au conseil d’Administration (s’il y est élu).

Le droit à l’information relative à la vie de l’établissement.

Le droit de réunion, en dehors des cours.

Le droit d’animation de la classe en donnant vie et en favorisant la cohésion.

Le droit de réponse au nom de la classe.

 

Formons et responsabilisons les délégués pour une démocratie active !

 

Contact presse : Catherine Dorgnach au 01.43.31.10.62

Jeunesse Etudiante Chrétienne, 27 Rue Linné, 75005 Paris

 

Ce communiqué de presse nous a été transmis par le groupe des correspondants de la Fédération des réseaux des Parvis

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4 février 2012 6 04 /02 /février /2012 13:30

"Christianisme et subversion" : un week-end organisé du 11 et 12 février 2012 à Paris par l'Association culturelle de Boquen (membre de la Fédération des réseaux des Parvis) et le Christianisme social.


Toute une tradition, dans laquelle s’inscrivent des mouvements tels que celui du christianisme libertaire ou de la théologie de la libération, se réfère à ou se réclame de la puissance subversive du message évangélique. Ces approches se sont développées sur des modes de pensée différents : de la non violence de Tolstoï au coeur de l’empire tsariste jusqu’à la pensée anticonformiste de Jacques Ellul en passant par les Kaïros et les communautés de base de la théologie de la libération. En quoi sont-ils antagonistes ou complémentaires ? En quoi leurs lectures restent-elles pertinentes pour éclairer nos choix de société, nourrir notre réflexion et nos engagements ?


Samedi 11, au MAS, 10 rue des Terres aux curés, 75.013, M° Olympiades. De 14h à 19h : présentation de la théologie de la libération et du christianisme libertaire avec Corinne Lanoir (théologienne, Université de Lausanne, CH, impliquée dans la formation biblique en milieu populaire au Nicaragua et au Chiapas) et Alexandre Christoyannopoulos (chargé de cours en sciences politiques, Université de Loughborough, GB, auteur de Christian anarchism – A political commentary on the Gospel). A partir de 19h30 : buffet subversif


Dimanche 12, à Temps présent, 68 rue de Babylone, 75.007, M° Saint-François-Xavier. De 9h30 à 13h : table ronde avec des militants associatifs : Le christianisme libertaire et la théologie de la libération nourrissent-ils encore nos engagements ? Le christianisme est-il encore subversion ? A 13h : Repas de clôture


Participation aux frais : 22 € hors repas ; s'inscrire auparavant (lien).

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18 janvier 2012 3 18 /01 /janvier /2012 19:24

Association Culturelle Marcel  Légaut : calendrier de la Magnanerie, été 2012

 

Au milieu des collines qui surplombent la vallée du Rhône, entre Valence et Montélimar, Mirmande, un village classé parmi les plus beaux de France.  En bordure du village, une grande maison, simple et fraternelle : la Magnanerie, achetée et rénovée en 1967 par Marcel Légaut et ses amis. Elle est aujourd’hui siège social de l’Association Culturelle Marcel Légaut. Là se tiennent chaque année des rencontres consacrées à une recherche spirituelle libre et exigeante, aux échanges, au recueillement et à la vie communautaire


Pâques : du  10 (19h) au  13 avril : Vivre vrai pour penser juste, penser juste pour vivre vrai selon Marcel Légaut, avec les témoignages de Françoise Servigne, Jacques Musset, Pierre Lebonnois, Serge Couderc, Bernard Lamy
14 avril de 9h-12h : Assemblée générale de l’ACML
1er – 7 juillet : Les Rencontres Jean Sulivan, avec Jean-Paul Mathonnet
8 – 14 juillet : Sculpture sur soi, avec Bernard  Lamy et Marie-Noël Thurel
15 – 21  juillet : Ose ta vie, avec Jacques Richard et « Jésus simplement »
22 – 28 juillet : S’approprier le mal commis et subi, avec Jacques Musset
29 juillet – 4 août : L’Eglise et les groupes Légaut d’où nous venons, avec  D. Lerch et X. Huot
5 – 14  août : Démocratie et humanité en partage, avec P. Valdenaire et M.T. Weisse
16 – 23 août : Rencontrer, croire, pardonner, avec Th. de Scott, F. Servigne et D. Arnaud
26 août – 1er septembre : Mouvement , Souffle et Poésie, avec Hubert Lemée
2 – 8 septembre : Vatican II, un avenir oublié ? avec Jean-François Vincent
9 – 15 septembre : Les évangiles, ces inconnus, avec Jacques Musset
19 – 24 septembre : Les paraboles de Jésus, avec Antoine Girin et Renée Collet


Les dépliants présentant les thèmes des séjours sont à demander ( préciser le nombre) à : Françoise Servigne, f.servigne@free.fr

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17 décembre 2011 6 17 /12 /décembre /2011 01:52

Plein Jour

L'association Plein Jour, qui regroupe des femmes vivant avec des prêtres catholiques, mais aussi des prêtres mariés, en est à son 15ème bulletin (décembre 2011 et tout scintillant pour la Noël), toujours d'une très grande densité et consistant (28 p. pour ce dernier numéro). Des témoignages, toujours très émouvants, des histoires de prêtres virés pour concubinage notoire (le dernier en date étant Rémi Bouriau, depuis le 29 août 2011 sur décision de l'évêque de Nantes), l'historique du célibat dans l'Eglise, etc.


Les bulletins, trimestriels, sont sur le site de l'association ( lien), mais aussi sur le site de partage http://ISSUU. Rechercher : "Plein Jour 15 A ", puis "Plein Jour 15 B". Il peut aussi être envoyé aux destinataires en format Word. La cotisation annuelle à l'association est de 15 euros. En prime, les bulletins sont agrémentés de dessins de Piem.

 

un peu d'histoire :

 

noel_au_couvent-copie-1.jpegSaint Augustin, contrarié étant jeune par une première liaison qu'il ne put prolongé du fait du refus de sa mère car la femme en question n'était pas de rang social suffisant, semble avoir eu un rapport au sexe assez complexe. Les manichéens, dont il était adepte, prônaient l'ascèse et le refus de la procréation ; prônaient même, pour certains, un idéal de virginité ; mais, paradoxalement, ils approuvaient le plaisir sexuel. Devenu chrétien en 386, il va changer du tout au tout : la relation sexuelle n'est permise que si elle aboutit à la procréation ; elle est déconnectée du plaisir et toute prudence contraceptive est (déjà !) condamnée. L'acte conjugal peut même conduire au péché mortel en cas de jouissance excessive (sic !).


Jusqu'en 500, le mariage des prêtres ne faisait guère problème, du moins pouvaient-ils continuer de s'occuper de leur famille si leur union était antérieure à leur ordination, mais la réforme grégorienne promulgée en 1073 par Grégoire VII met fin à cette tolérance. Il y aura toutefois des prêtres mariés jusqu'en 1450. Le Concile de Trente, en 1545, prenant le contre pied des Réformes protestantes, qui, elles, rétablissent le mariage pour le clergé et condamnent la vie monastique, va de nouveau serrer la vis.

Pour en savoir plus, voir l'article de l'historien Pierre Pierrard "Célibat ecclésiastique ; historique" (sur le site) et, par Jean Combe "Augustin engendre le péché originel" (bulletin n° 15).

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19 novembre 2011 6 19 /11 /novembre /2011 11:47

Il y a transgression et transgression. Celle des anarchistes est un rejet de toutes les contraintes étatiques ; celle des libéraux se fait au nom de la liberté individuelle de pensée ; celle des "indignés" et des révolutionnaires proclament un nécessaire changement de système ; celle des opposants ou des réactifs se fait contre les positions d'une partie dominante ; etc.

 

eglise_en_gr_ve__mouvement_le_cursillo_.jpgY-a-t-il une façon chrétienne de la transgression ? Déjà, nous connaissons les actes prophétiques posés par certains croyants qui estiment rappeler ainsi la volonté de Dieu ; ou bien encore des actes individuels revendicateurs comme celui de Martin Luther avec ses 95 thèses affichées en 1517 sur la porte de l'église de Wittenberg en Alemagne. Ici, Paul Tihon, théologien, prêtre de l'ordre des Jésuites, pose les fondements d'une transgression non plus individuelle mais collective, sans volonté d'échapper à l'institution mais au contraire pour la stimuler et la réformer, sans esprit de dissidence mais au contraire en voulant maintenir la communion et même l'élargir, ceci en s'appuyant sur l'exemple des prêtres catholiques autrichiens. Et, faut-il le rappeler, une trangression bien entendu non-violente dans l'esprit évangélique.

 

Belle réflexion publiée en Belgique à La Libre Belgique (LLB), journal catholique devenu à tonalité progressiste, sous le titre " Des transgressions légitimes ? "  que nous reproduisons ici en remerciant Edith Kuropatwa de nous l'avoir envoyée.

 

Le christianisme unitarien, qui fut la "benjamine" des Réformes protestantes du XVIème siècle, provient d'une contestation du calvinisme, puis s'est détaché de l'arianisme, du socinianisme, enfin du biblicisme. Il a ainsi acquis toute une culture de l'évolution, mais, dans son cas, la transgression est autorisée puisqu'incluse dans la liberté de penser, le refus de tout credo, et l'organisation de la communauté locale à sa convenance selon la tradition congrégationaliste (partout adoptée hormis l'Eglise unitarienne de Transyvanie, Eglise historique datant de 1568 et qui a un évêque à sa tête).


Paul Tihon :

 

L’ « Appel à la désobéissance » lancé le 19 juin de cette année par un groupe de prêtres autrichiens et qui, en quelques semaines, a recueilli plus de 300 signatures, cet appel n’a pas fini de provoquer des remous, suscitant adhésions et condamnations. Celles-ci ne viennent pas forcément des autorités ecclésiastiques.


Le cardinal Christoph Schönborn, O.P., l’archevêque de Vienne, tout en étant soucieux d’éviter des divisions dans son Église, a eu comme première réaction de dialoguer avec les prêtres en question. Il est suffisamment lucide pour savoir que les sept points contenus dans l’ « Appel à la désobéissance » rejoignent les convictions – et, pour certains d’entre eux, la pratique – de nombreux prêtres, et pas seulement en Autriche.


Rappelons-les en bref : - 1. À chaque célébration, prier pour la réforme de l’Église ; - 2. Ne plus refuser l’eucharistie aux croyants de bonne volonté, qu’ils soient divorcés remariés ou qu’ils appartiennent à d’autres églises chrétiennes ; - 3. Réduire le nombre des célébrations présidées par des prêtres parachutés dans des communautés qu’ils ne connaissent pas ; - 4. Appeler « Célébration eucharistique sans prêtre » les célébrations de la Parole avec distribution de la communion; - 5. Ne plus tenir compte de l’interdiction de prêcher fait aux laïcs formés et aux professeures de religion (Religionslehrerinnen) ; - 6. Revoir l’image du prêtre, pour que chaque paroisse ait un responsable, homme ou femme, marié ou non, à temps plein ou non ; - 7. S’exprimer publiquement en faveur de l’ordination à la prêtrise de femmes et d’hommes mariés.


Pour les « acteurs de terrain », ces sept points n’ont rien de surprenant. Si les titres de la presse parlent d’un « vent de rébellion », les commentaires soulignent qu’ils jouissent d’un « large soutien dans l’opinion » - en tout cas dans nos pays. Un commentaire sur Facebook : « On attend les prêtres belges. Il est temps. Nous vous suivrons ».


L’initiateur du mouvement, Helmut Schüller, est un ancien vicaire général de Schönborn et curé d’une des paroisses de Vienne. Il s’est expliqué sur ce qui a motivé cet appel public à l’insubordination. Le préambule de l’ Appel est clair sur ce point : « Le refus de Rome d’adopter des réformes depuis longtemps nécessaires et l’inaction des évêques ne permettent pas seulement, mais exigent que nous suivions notre conscience et que nous agissions de manière autonome ». On peut comprendre que, pour un nombre croissant de prêtres, il devenait impératif, en conscience, non seulement d’adopter des pratiques en rupture avec la discipline officielle, mais de les afficher, de façon à amener, si possible la hiérarchie catholique à accepter officiellement des changements déjà largement entrés dans les faits. En effet, sur le terrain concret de la pastorale, l’application sans discernement des règles en vigueur peut en certains cas blesser gravement des personnes et des communautés et les éloigner de la communion ecclésiale.


Peu de commentateurs ont pris la peine de s’interroger sur l’opportunité d’une telle initiative et sa légitimité en perspective chrétienne. Pour l’opportunité, on peut juger que dans l’actuelle tendance au recentrage qui domine au Vatican, il est salubre de se rappeler que l’Esprit souffle où il veut et pas seulement sur les membres de l’appareil ecclésiastique. Et donc, de ne pas automatiquement considérer l’initiative comme « l’oeuvre du démon ».


Quand la société et la culture changent, leur évolution impose des ajustements pour que l’Eglise puisse continuer à exercer sa mission. Mais l’initiative des innovations requises provient rarement des autorités en place. D’une manière générale, dans les sociétés en changement rapide comme sont les nôtres, le droit est en retard sur la réalité des faits. Les modifications du droit sont généralement précédées par l’introduction progressive de « coutumes contraires au droit ». Ces « transgressions » s’introduisent à la faveur d’une tolérance tacite des autorités, même si celles-ci, périodiquement, jugent nécessaire de rappeler les règles. Jusqu’au jour où il devient impératif de les modifier. Jusque là, « faites-le, mais ne me demandez pas ma bénédiction ». Dans le meilleur des cas, la tolérance tacite prend la forme d’un feu vert assorti de limites : « D’accord, à titre d’expérience ».


Et la légitimité ? Les auteurs de l’Appel invoquent un devoir de conscience. En pratique, pas mal de « chrétiens engagés » se trouvent sur des terrains où de telles transgressions s’imposent. Ils ne disposent pas toujours des repères pour s’y avancer paisiblement. Peut-être est-il bon de rappeler qu’il existe en la matière une série de critères généralement admis. Je les évoque rapidement : - la reconnaissance d’un état de besoin qui n’est pas le fait d’un individu, mais d’une communauté ; - la volonté d’être fidèle à l’Esprit, ce qui se traduit en pratique par la disponibilité à adopter des solutions meilleures ;- le souci de rester cohérent avec le projet initial ; - enfin, la volonté de sauvegarder la communion, quitte à accepter de passer par une phase conflictuelle.


On imagine bien que, dans la pratique, de tels choix de transgression n’excluent pas la prise de risques. Y compris celui de l’échec. En un temps où l’avenir du christianisme à l’occidentale est plein d’obscurités, la prise de risque est nécessaire. C’est là qu’intervient le critère finalement décisif : la « réception » ou non-réception de l’innovation qui transgresse les règles en vigueur – ce qui demande parfois du temps. Sur ce point, nous ne pouvons que faire confiance à la sagesse de ceux et celles qui nous suivront et « recevront », ou non, nos essais plus ou moins tâtonnants.

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11 mai 2011 3 11 /05 /mai /2011 18:01

Martine Sevegrand, Une avant-garde catholique (tome 2 : 1950-1968), Paris, Temps présent (essai historique, collection "Mémoire vive"), 348 p., mai 2011, 25 euros


Présentation par l’éditeur :

 

sevegrand_martine_tome2.jpegSpécialiste du catholicisme français contemporain, membre au Groupe de Sociologie des Religions et de la Laïcité (CNRS), l’historienne Martine Sevegrand a publié de nombreux ouvrages, dont Les enfants du bon Dieu. Les catholiques français et la procréation au XXe siècle (Albin Michel, 1995), L’amour en toutes lettres. Questions à l’abbé Viollet sur la sexualité, 1924-1943 (Albin Michel, 1996), Vers une Eglise sans prêtres. La crise du clergé séculier en France, 1945-1978 (PUR, 2004), L’affaire Humanae vitae : L’Eglise catholique et la contraception (Karthala, 2008).

 

Dans un contexte de crise profonde de l’Eglise catholique, une des meilleures historiennes du catholicisme français contemporain nous raconte l’histoire de la rupture de l’intelligentsia catholique avec la Droite conservatrice et son engagement en faveur de la décolonisation.
 
Après la disparition de Sept, hebdomadaire animé par les dominicains français et censuré par le Vatican, Jacques Maritain, François Mauriac et Ella Sauvageot (qui créera plus tard les Publications de la Vie Catholique) lancent Temps Présent en 1937. Après un premier tome paru en 2006 retraçant cette « aventure chrétienne » d’avant et d’après-guerre, Martine Sevegrand nous plonge dans l’histoire méconnue d’un catholicisme français très engagé « à Gauche » entre 1950 et 1968. De cette période, on ne retient souvent que le combat des prêtres-ouvriers qui se termine par la condamnation de 1954. Ce livre présente leurs amis laïcs, conseillés discrètement par un groupe de clercs dont le dominicain M.-D. Chenu. S’ils s’associent aux luttes ouvrières, ces catholiques se mobilisent plus encore contre le colonialisme et les deux guerres menées par la France en Indochine puis en Algérie. Le chapitre consacré à l’Algérie révèle l’ampleur de leur réseau d’influence. L'étude montre aussi que le début de la « crise catholique » remonte aux années 1955-1957. Les condamnations romaines touchent d’abord les militants ouvriers qui semblent abandonner avec cette publication, le dernier lien les rattachant à l’Église.

  

Mais les interrogations, sur l’Église et sur la foi elle-même atteignent aussi les intellectuels, dès cette époque. Vu sous l’angle de la revue Lettre, on découvre que Vatican II n’a pas été vécu comme le remède à une crise si profonde. L’intérêt de ce livre ne se réduit donc pas à l’étude du « progressisme catholique » des années cinquante. Avec ses groupes de recherche, la revue Lettre a été un laboratoire pour une expression neuve de la foi chrétienne.

 

Temps présent :

 

Depuis plus de 70 ans, la maison d’édition Temps Présent est au coeur d’un foisonnant réseau de chrétiens engagés en Eglise et dans le monde pour plus de liberté, de justice et de fraternité. Fidèle à cette histoire, Temps Présent lance la collection « Mémoire vive » pour transmettre aux nouvelles générations la mémoire de ces résistances, de ces combats et de ces espérances orientées par l’Evangile et qui éclairent le monde d’aujourd’hui. Créée en 1937 par Ella Sauvageot, François Mauriac et Jacques Maritain notamment, engagée aux côtés des républicains espagnols, contre le nazisme puis en faveur de la décolonisation, la maison d’édition indépendante Temps Présent reprend du service pour susciter des débats dans la société et faire entendre des voix singulières.

 

Temps Présent , 68, rue de Babylone, Paris 7ème , Tel : 01 45 51 57 13 , Fax : 01 45 51 40 31, messagerie électronique ( lien).

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6 mai 2011 5 06 /05 /mai /2011 07:57

Sabine Landré - Elia Perroy : une femme dans son siècle, récit biographique publié aux éditions du Temps présent (68, rue de Babylone, Paris 7ème, contact ), début mai 2011, 228 p. , 21 euros, collection "Mémoire vive".


En 1948, Sabine Landré débarque dans le 13e arrondissement de Paris. Elle participe au mouvement La Vie nouvelle, découvre la paroisse Saint-Hippolyte et s’inscrit au Parti socialiste unifié (PSU). Les valeurs de la vie collective découvertes alors sont au coeur d’une vocation d’animatrice. En 1957, elle crée la librairie Jonas qui deviendra une institution : les associations y naissent, s’y rencontrent, la vie du quartier en a été marquée. Elle rencontre Elia Perroy dans les années 50, avec qui elle partagera les événements des décennies suivantes. Elia a plus de 90 ans quand elle confie son aventure à l’auteur pour qu’elle en fasse le récit. Sabine Landré a notamment publié L’année des cocktails. Quand on brûlait des livres (HB éditions, 2008).


À travers la figure d’Elia Perroy, c’est à la fois l’histoire de deux femmes, d’un quartier de Paris (le 13ème arrondissement) et d’un mouvement (le progressisme chrétien, entre autres autour des éditions de Temps présent) qui nous est contée.

 

sandrine_landre.jpegelia_perroy.jpeg


Créée en 1937 par Ella Sauvageot, François Mauriac et Jacques Maritain notamment, engagée aux côtés des Républicains espagnols, contre le nazisme puis en faveur de la décolonisation, la maison d’édition Temps Présent, indépendante de toute organisation catholique officielle, reprend du service pour susciter des débats dans la société et faire entendre des voix singulières. 

 

Temps présent est en partenariat avec la Fédération des réseaux du Parvis, laquelle est hébergée dans ses locaux.

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7 mars 2011 1 07 /03 /mars /2011 19:43

Notez déjà cette invitation de Genre en Christianisme : mercredi 22 juin, 19h-22h, couvent Saint Jacques, 20 rue des Tanneries, 75013 Paris : Les théologies féministes et de libération, émergences internationales -   Apports de l’atelier du Forum social de Dakar, février 2011 et des travaux en Amérique du Nord, par Denise Couture, professeure titulaire à la Faculté de théologie et de sciences des religions de l’Université de Montréal (message du 6 mars 2011 de Jean-Pierre Schmiz).

 

Genre en Christianisme est un groupe animé par Femmes et hommes en Eglise (FHE) et Droits et libertés en Eglise (DLE), deux associations qui sont membres de la Fédération des réseaux des parvis (lien) et qui sont en cours de fusion.

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14 juin 2010 1 14 /06 /juin /2010 09:57

LAÏCITÉ ET CITOYENNETÉ ; une chance pour les religions ; un Colloque organisé par le CEDEC (Chrétiens pour une Église dégagée de l’école confessionnelle), SAMEDI 23 OCTOBRE 2010, « Espace Rivoli » 61, Boulevard Rivoli, LA ROCHE-SUR-YON, contact


8 H 30 - Accueil des participants
9 H - Ouverture du colloque par Didier Vanhoutte, ancien Président du CEDEC, rédacteur en chef de la Revue les Réseaux des Parvis.
9 H 30 – 10 H 45 - "Laïcité et citoyenneté : deux dynamiques indissociables" par Laurent Laot, prêtre, sociologue, ancien enseignant à l'Université de Bretagne occidentale.
11 H – 12 H 15 -  "La laïcité, une chance pour le christianisme" par Jean Riedinger, secrétaire de l'O.C.L. (Observatoire Chrétien de la Laïcité), vice-président de la Fédération Réseaux du Parvis.
14 H – 15 H 15 -  "La prétendue incompatibilité de l'islam et de la laïcité" par Ghaleb Bencheikh, Président de la Conférence mondiale des religions pour la paix, auteur de "la laïcité au regard du Coran". (Presses de la Renaissance).
15 H 30 – 16 H 30 - Débat avec les participants.
16 H 30 - Conclusions

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