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28 juillet 2014 1 28 /07 /juillet /2014 17:59

CATHARISME D’AUJOURD’HUI, Étude des origines, de la doctrine et de la pratique ecclésiale du christianisme cathare du premier siècle à nos jours, par Éric Delmas, aux éditions Plume d’ange, 25,00 € TTC, 315 pages, reliure cousue, 24 cm x 15 cm, parution prévue pour septembre 2014


catharisme_d_aujourd_hui.jpgCe livre présente les résultats des travaux de l’auteur en vue d’étudier le catharisme sous tous ses aspects : historiques, doctrinaux, théologiques et même sociologiques. Par ce moyen il s’avère possible de retracer l’histoire de ce christianisme, du premier siècle au Moyen Âge, soit par le biais  d’éléments historiques disponibles et parfois un peu surprenants, comme l’utilisation des Actes des apôtres issus du Nouveau Testament, soit par celui du contenu doctrinal dont l’étude permet de relier les groupes religieux les uns aux autres. Au total, se dessine un catharisme très différent de celui que nous ont livré jusqu’ici les historiens médiévistes et sans aucun rapport avec celui des ésotériques et autres gnostiques qui voulurent récupérer le catharisme pour en faire une religion à mystère. Le catharisme apparaît comme un christianisme authentique, branche paulinienne du christianisme initial qui s’est scindé en deux groupes dès qu’il s’est avéré qu’une partie des apôtres voulaient demeurer attachés au judaïsme quand d’autres comprenaient qu’il s’agissait d’une religion totalement libérée du Dieu de la Torah. Surtout, l’on comprend pourquoi cette religion apparemment disparue à l’époque médiévale, à survécu partiellement, et connaît aujourd’hui une résurgence logique face à des religions qui ne semblent plus en phase avec le message d’amour du Christ et face à un monde qui n’a pas su remplacer la spiritualité dans l’aspiration au bonheur des peuples. Sans nier le caractère parfaitement anecdotique de la phrase attribuée à Guillaume Bélibaste : Au bout de sept cents ans le laurier reverdira, il faut comprendre que le catharisme d’aujourd’hui n’est pas une refondation mais le réveil d’une spiritualité, qui a toute sa place dans ce monde, pour aider ceux qui le souhaitent à cheminer sur la voie tracée par leurs prédécesseurs depuis l’époque de Paul. 


QUATRIÈME DE COUVERTURE 
Catharisme d'aujourd'hui est le fruit d'une demande réitérée de croyants qui souhaitaient que le travail effectué, au travers des articles publiés sur le site internet que j'anime, puisse donner lieu à un document uniforme facilement consultable. Cette étude du catharisme sous l'angle inédit de son contenu doctrinal et de ses implications pratiques est un choix assumé de ma part, moi qui ne suis ni historien ni théologien, mais qui souhaite montrer que cette spiritualité demeure parfaitement vivante, même après environ huit siècles d'absence apparente en France. Elle est non seulement d'actualité par son contenu doctrinal, mais également capable de porter l'espérance de femmes et d'hommes désireux de mettre leur foi en forme ecclésiale et surtout de la pratiquer dans le respect des critères en vigueur à l'époque médiévale et toujours d'actualité. Sa construction met en avant des recherches personnelles, mais aussi issues d’autres sources, en matière d'histoire, d’exégèse des textes bibliques et des travaux issus de domaines très variés qui m’ont semblé nécessaires à une approche aussi exhaustive que possible de ce sujet. Sans aucune intention de paraître ce que je ne suis pas, j'ai essayé de mettre sur le papier ce que j'ai cru comprendre de ce christianisme authentique qui, après m'avoir intrigué, a fini par me convaincre que la religion peut proposer à l'Humanité une vision de ses origines et de son présent bien plus claire et simple que ce que l'on en comprend habituellement. Ce travail est forcément perfectible, aussi je vous demande d’être indulgents. Merci. 
Éric DELMAS, Carcassonne juin 2014.


CONTACTS : Éditeur-diffuseur Luc CHARPENTIER ( lien), auteur Éric DELMAS (lien), page internet du livre (site de l’auteur, lien).

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1 mars 2014 6 01 /03 /mars /2014 09:51

Le catharisme n’est pas seulement une page tragique de notre histoire, ni une "hérésie" médiévale une reléguée dans les musées et dans des sites devenus touristiques. Les études contemporaines des historiens ont permis en effet d’affirmer le caractère entièrement chrétien de cette doctrine, ses particularités, sa continuité avec la gnose (laquelle met l’accent sur l’éveil à la connaissance) et une spiritualité alimentée par les textes de l’évangéliste Jean, des épîtres de Paul de Tarse ou encore la pensée de Marcion de Sinope ("Le christianisme cathare est bien vivant" lien).

Certains, aujourd’hui, veulent vivre leur christianisme de cette façon, d’où une résurgence qui s’affirme cathare à part entière et qui rejette le qualificatif de néo-catharisme (qui serait une reconstitution seulement culturelle), et encore plus celui de pseudo cathare (qui serait marqué par l’ésotérisme), lien.
cathares_6_rencontre_roquefixade.jpgComme outil de ce renouveau :

- un site avec des édito mensuels : Catharisme d’aujourd’hui, informations et échanges sur le christianisme cathare de ses origines à nos jours, animé par Eric de Carcassonne depuis 2007, lien

- des rencontres à Roquefixade dans le département de l'Ariège, à quelques kilomètres de sites historiques marqués par l’histoire cathare occitane comme Foix et Montségur et sur le parcours du sentier de randonnée appelé « chemin des Bonhommes » (la 6ème aura lieu le week-end dans 7 et 8 juin 2014, lien) ; la première rencontre « de la diversité cathare » eut lieu les 30 et 31 mai 2009)

- et une association « Culture et études cathares » fondée en juin 2011 (au terme d’études menées depuis 2009) (lien).

Le catharisme se développa dans le sud de la France et fit l’objet d’une terrible répression avec la croisade contre les « Albigeois » de 1209 à 1229, suivi du relais pris par l’Inquisition fondée en 1231 expressément pour convertir ces hérétiques. On note la disparition de la confession en Bosnie vers 1463.

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14 juin 2012 4 14 /06 /juin /2012 17:19

Le Musée du catharisme de Mazamet organise son 3e colloque international sur le thème : « Catharisme et dissidences - la dissidence occidentale dans tous ses états : hérétiques, révoltés, insoumis, indignés ... ", sous la présidence de Jean-Pierre Albert, directeur d’études à l’EHESS, les 15 et 16 septembre 2012 au Palais des Congrès à Mazamet (Tarn, France).


manuscrit-yates-thompson.jpg

Illustration accompagnant la présentation du programme : crédit photo Manuscrit Yates Thompson de la British Library


Organisation : Association de Valorisation du Patrimoine Mazamétain ; Collectif International de Recherche sur le Catharisme et les Dissidences ; avec le soutien et la collaboration des laboratoires de recherche CNRS-FRAMESPA et LISST de l'Université de Toulouse 2-Le Mirail, des Universités de Genève (Suisse), Nijmegen (Pays Bas) et Brno (République tchèque), et du Groupe de recherche Espace, Pouvoir et Culture de l'Université de Lleida (Espagne)


Renseignements : Maison des Mémoires de Mazamet, tél. 05 63 61 56 56, contact (lien), site Internet (lien). Inscription au colloque : (quelle que soit la durée de participation) : adulte (10€) ; scolaire, étudiant, Pass’Fidélité Musée (5€) ; demandeur d’emploi (gratuit).

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12 juillet 2011 2 12 /07 /juillet /2011 03:23

"Cathares et protestants. Familles rebelles et histoire du Midi" par Michel Jas, aux Nouvelles Presses du Languedoc NPL* (Sète), 200 p., sorti en juillet 2011

* NPL Editeur, tél. 04 67 51 60 60, courriel

 

cathares_et_protestants.jpgPrésentation de l'éditeur - À l’encontre des idées reçues, un essai qui met au jour la permanence d’attitudes réfractaires aux idéologies dominantes, celles des cathares et des protestants, dans le Midi du Moyen Âge et de la Renaissance.


La filiation entre protestants et cathares est généralement décriée aujourd’hui comme une histoire inventée. C’est qu’elle ressortit à l’invisible et au psychologique : mémoire refoulée, parce que compromettante : il n’y avait pas de quoi être fier d’avoir été hérétique quand on voulait réformer le christianisme ! Et les convictions dogmatiques toujours en débat suscitent la polémique. L’auteur discerne les traces de cette continuité tant dans les mentalités qu’à travers la généalogie, fait état des polémiques et jette les ponts susceptibles de donner corps à cette filiation. Et il donne en annexe les listes patronymiques qui en constituent les « preuves » : en effet certains noms des registres de condamnés comme hérétiques cathares aux XIIIe et XIVe siècles se retrouvent dans les registres des paroisses réformées du XVIe.


Un ouvrage sérieux et étayé, loin du « folklore cathare ». Mais attrayant, car abondamment illustré en couleurs d’enluminures et de textes d’époque, ainsi que de photos d’ambiance et de monuments.


Michel Jas est pasteur de l’Église réformée de France. Spécialisé dans l’étude du fait cathare, il est l’auteur de Braises cathares. Filiation secrète à l’heure de la réforme (Loubatières, 1992-1996), et Incertitudes, les cathares à Montpellier (L’Ostal del libre, 2007). Voir notre article dans les Actualités unitariennes du 25 mars 2011 : "Les livres du pasteur Michel Jas sur les cathares" (lien) où le livre présenté ici était annoncé. 


Michel Jas sur sa page Facebook (12 juillet 2011) :


L'idée de ce livre m'est venue aprés avoir essayé de faire publier l'article de Luc Racaut ( “The polémical use of the Albigensian crusade during the French wars of religion”, French History, vol.13, n°3, Oxford 1999) en traduction française dans une revue protestante. C'est l'excellent Raymond Mentzer qui m'avait mis en contact tant avec Alan Tulchin (l'historien de l'Eglise de Nîmes au XVIe siècle) qu'avec Luc Racaut de Newcastel... La publication de la liste des condamnés protestants de Toulouse (une liste de 1800 en 1562 ..!) m'est apparue importante quand je me suis aperçu que beaucoup l'ignoraient - pour 1562 l'historiographie protestante parle de Wassy- (La Réforme ne fut pas que militaire et idéologique mais psychologique et sociologique ..!) A l'époque de "Braises cathares" je croyais que tous les historiens connaissaient ces listes, comme on pouvait connaitre les listes établies par l'Inquisition à l'époque cathare...

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14 juin 2011 2 14 /06 /juin /2011 10:55

Le catharisme n'est plus seulement la réouverture d'une page dramatique de l'histoire de France qui fut trop longtemps occultée par une France catholique, ni non plus des musées bien documentées grâce aux recherches contemporaines sur la question, mais il est aussi une résurgence. En effet, des gens s'approprient cette foi ancienne et se mettent à la pratiquer ; ils se mettent en réseau et organisent des rencontres. Grâce aux recherches historiques, il ne s'agit pas simplement d'un néo-catharisme, mais bel et bien du catharisme lui-même, certes vévu d'une façon adaptée à nos temps.Il ne s'agit pas non plus de ressusciter une culture et un folklore historique, mais de revivre une foi.


Une troisième Rencontre de la diversité cathare a eu lieu ce week-end de la Pentecôte (en clin d'oeil : les cathares accordent une grande importance à l'Esprit saint), samedi 11 et dimanche 12 juin, à Notre-Dame de l'Abbaye, à l'ombre des hauts murs de la cité médiévale de Carcassonne.


Une quinzaine de participants, des exposés * suivis de débats, une couverture médiatique par la presse locale.


* La question du libre arbitre dans la théologie cathare, cette notion est-elle valide aujourd'hui ? par Ruben de Montauban. Les Deux principes immuables : la bonté est le don du Très-Haut offert à l'Humanité pour s'opposer au Mal, par Gilles-Henri d'Athènes. Les bons chrétiens : pratiques mystiques et filiations apostoliques. Les pratiques mystiques des Paerfaits à travers les manuscrits cathares ; l'indispensable "transmission de l'enseignement spirituel" : éradication et permanence, par Bertrand de la Farge. L'amour absolu (agapê) et sa concrétisation dans notre vie mondaine quotidienne, forum animé par Jessie de Montpellier

 

En plus, cette rencontre a été l'occasion de présenter la toute nouvelle association (loi 1901) "Culture et études cathares", déclarée dans le département de l'Aude dont le chef-lieu est Carcassonne (l'assemblée constituante a eu lieu les 9 avril et 5 juin 2011 par messagerie électronique) ; également d'envisager dans les 10 ans à venir l'ouverture d'une "Maison cathare".

 

catharisme_d_aujourdhui_.pngle logo du site d'Eric de Carcassonne, "Catharisme d'aujourdhui" (lien), lequel se présente comme un "réseau de partage et d'information des croyants et sympathisants chrétiens cathares".


Jean-Claude Barbier, de passage à Carcassonne lors d'un déplacement familial, a tenu à apporter le témoignage de l'amitié des chrétiens unitariens à cette résurgence qui, reprenant la tradition du gnosticisme chrétien des premiers siècles, contribue à maintenir la richesse plurielle chrétienne. Par sa rubrique "les cathares" (lien) les Actualités unitariennes suivent attentivement et encouragent cette résurgence.

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1 mai 2011 7 01 /05 /mai /2011 07:40

cathares_3e-rencontre.jpg

 

A Carcassonne, les samedi et dimanche 11 et 12 juin, aura lieu la 3ème Rencontre de la diversité cathare. Voir le programme de cette rencontre sur le site "Catharisme d'aujourd'hui - Réseau de partage et d'information des croyants et sympathisants chrétiens cathares" (lien).

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25 mars 2011 5 25 /03 /mars /2011 20:46

Michel Jas, pasteur de l’Eglise réformée de France (ERF), a été successivement en poste à Perpignan en 1980, à Toulouse en 1985, à Nîmes Grand-Temple en 1992, Montpellier en 2002, et actuellement à Narbonne.

 

croix_cathare.jpgIl en a profité pour interroger les terres cathares, les vestiges et les mémoires et s’interroger sur la filiation éventuelle entre le catharisme et le protestantisme : plusieurs générations plus tard, les familles qui avaient été « rebelles » en adhérant au catharisme ont-elles eu tendance à reproduire la même attitude en accueillant le protestantisme. Certes cette filiation ne saurait être doctrinale ; la théologie de la Réforme étant très différente de la gnose cathare ; mais plutôt d’ordre sociologique et en tout cas nullement automatique. Dès lors la présence patiente sur le terrain, auprès des familles, afin de recueillir leur généalogie est nécessaire pour retrouver les fils d’Ariane ayant pu exister ?


Croix cathare en vente sur le site webmarchand.com ( lien)


michl_jas_braises.jpgmichel_jas_incertitudes2.jpgLes livres de l’auteur sont en vente à la librairie en ligne « Arrêt aux pages » ( lien). Vous y trouverez, avec 5% de réduction sur le prix habituel, les deux livres écrits par l’auteur en 1992 « Braises cathares, filiation secrète à l'heure de la Réforme » (prix -5% : 14.25 € au lieu de 15 €), aux éditions Loubatières (Toulouse) et en 2007 « Incertitudes, les cathares à Montpellier » aux éditions de l'Institut d’ études occitanes (Béziers), 207 p. (Prix -5% : 23.75 € 25 €). En prime, « Arrêt aux pages » s’est entretenu avec l’auteur (Lien).


 En souscription aux Nouvelles Presses du Languedoc (NPL, lien), un nouveau livre « Cathares et protestants, familles rebelles et histoire du Midi » (collection « Les mots et la trace »), 200 p. (20 euros, mais 18 euros par souscription). Contact : info@npl-editeur.fr ; www.npl-editeur.fr ( lien)


"À l’encontre des idées reçues, un essai qui met au jour la permanence d’attitudes réfractaires aux idéologies dominantes, celles des cathares et des protestants. La filiation entre protestants et cathares est généralement décriée aujourd’hui comme une histoire inventée. C’est qu’elle ressortit à l’invisible et au psychologique : mémoire refoulée, parce que compromettante : il n’y avait pas de quoi être fier d’avoir été hérétique quand on voulait réformer le christianisme! Des traces de cette continuité sont pourtant trouvées tant dans les mentalités qu’à travers la généalogie, des ponts susceptibles de donner corps à cette filiation." (présentation par l'éditeur).
 


michel jas cathares et protestants 

Préface de Roland Poupin : Onus probendi. I- L’INVISIBLE ET LE PSYCHOLOGIQUE : 1 - Projections effrayantes lors des guerres de religion ; 2 - Réformation des hérétiques ; 3 - Désir ou fantasme ; 4 - Le minoritaire et le caché. II- LES LIMITES ET LES POLEMIQUES : 1 - Permanences hérétiques et discontinuité des périodes ; 2 - Limites sud et est, Catalogne et Cévennes ; 3 - Trois mêmes refus. III-LES TRACES ET LES RELAIS : 1 - Pays rebelle et réaction annoncée ; 2 - Anthroponymie et probabilité ; 3 - Manuscrits cathares chez les huguenots. ET APRES ? PREUVES : 1 - Protestants et cathares au Mas-Saintes-Puelles ; 2 - Protestants et cathares à Puylaurens ; 3 - Protestants et cathares en montalbanais ; 4 - Protestants et cathares à Béziers ; 5 - Protestants à Narbonne la catholique ; 6 - Protestants à Toulouse en 1562 ; 7 - autres listes toulousaines

Par ailleurs, Michel Jas a écrit de nombreux articles. Les Cahiers Michel Servet, dans leur livraison n° 7, en février 2007 « Des origines du christianisme aux cathares … » par le pasteur Pierre-Jean Ruff ( lien), donne une bibliographie cathare de Michel Jas (exhaustive à la date de sortie du cahier).
 


Au nom de la solidarité entre les hérétiques qui furent martyrisés par l’Inquisition catholique, les unitariens se sentent proches des cathares et des huguenots. Les Actualités unitariennes mettent à votre disposition sa rubrique « les cathares » (avec déjà une quinzaine d’articles), lien.

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12 mars 2011 6 12 /03 /mars /2011 18:07

cathares_illustratiions_musee_du_catharisme_a_mazamet.jpg

 

Les connaissances accumulées par les historiens concernant les cathares ne rendent-elles pas désormais possible une résurgence cultuelle cathare ? Non point du « néo-cathare » - ce qui supposerait que la tradition est perdue et qu’il faut en récréer une par reconstruction – mais bel et bien du « cathare » proprement dit.


L’idée est en tout cas dans l’air puisqu’une « Eglise de Dieu cathare » a fait son apparition sous la forme d’un site de la plate-forme Skyrock en avril 2010 à l’initiative du Frère G.H. et de Soeur Célia-Violaine (lien). Pour l’instant, une association cultuelle selon la loi de 1905 a été déclarée et le site présente déjà 9 articles. Sœur Célia-Violaine se déclare « évêquesse » de la communauté orientale de cette Eglise.

Toutefois, ce site, pour l'instant, n’organise pas d’activité cultuelle ni même un espace de méditation et ne fonctionne pas comme le lieu de rencontre d’une assemblée comme l’ont fait par exemple les unitariens francophones avec l’Eglise unitarienne francophone (lien), fondée en juin 2008. Or, lancer une Eglise suppose qu’il y ait effectivement une communauté qui se réunit physiquement ou à défaut sur la Toile. Il s’agit donc plutôt d’un appel et d’un projet ; la dernière actualisation du site date de juin 2010.


Ce lancement d’Eglise s’accompagne ici d’une affirmation confessionnelle : il y aurait, selon ses promoteurs, une voie « orientale » distincte et sensiblement différente de celui des « Albigeois » : moins radicale dans le dualisme, acceptant les évolutions par rapport aux origines (1), prenant ses racines dans la communauté essénienne de Qumran (donc antérieure au gnosticisme chrétien de la fin du 1er siècle) et dans un gnosticisme « alexandrin » plus « mitigé » et moins « absolutiste » (2) que celui des Albigeois, etc.

 

« Nous pensons sincèrement que le catharisme albigeois n'est pas un schisme en soit du catharisme oriental, mais une autre approche du Catharisme dont l'origine se précise avec les recherches, mais dont on pense que c'est Nicétas, évêque bulgare qui, en passant en Italie et dans les Balkans s'est converti au Drugonthisme (absolutisme), et qui entre 1170 et 1180 a établi l'Albigéïsme en Occitanie. » (Célia-Violaine).

 

On est donc en pleine « diversité cathare ». Nous laissons bien entendu aux spécialistes le soin de vérifier ces origines, filiations et héritages et de mesurer le degré des différences (3).


(1) « L'église de Dieu cathare, dont la communauté orientale se présente comme l'héritière du gnosticisme alexandrin, prône une évolution des mœurs et des attitudes car, dit-elle, nous ne pouvons vivre comme nos ancêtres du Moyen-âge. » (Frère G.-H.)
(2) les Albigeois seraient « dyarchiens » et le gnosticisme alexandrin serait « monarchien ».
(3) entre autres, le prêtre alexandrin Arius (256-336) nous semble curieusement embauché dans ces enjeux gnostiques, alors qu’il est connu pour le débat trinitaire (pour lui, le Christ est Dieu, mais reste subordonné à Dieu le Père).


Dans ce cas là, faut-il donc faire une Eglise confessionnelle – l’Eglise cathare orientale - quitte à ce qu’il y ait place à une Eglise « occidentale » ? C’est une solution à la protestante : à chaque Eglise sa confession de foi et ses croyances spécifiques. Ou bien en rester à une Eglise latitudinaire (voir notre article « les Eglises entre exclusivisme et inclusivité », lien) qui, comme l’Eglise réformée française (ERF) admet plusieurs théologies voisines ; une sorte de tronc commun acceptant au-delà les spécificités, voire les différences ? Les unitariens ont une bonne expérience de cette gestion des diversités, surtout au niveau de leurs congrégations unitariennes-universalistes qui prônent l’interfaith *
 * l’Eglise unitarienne francophone (lien) s’inspire en partie de cette expérience et admet elle aussi toutes les fois et sagesses dès lors qu’il y a échange et partage des identités des uns et des autres ( lien).
 

 

A ceux qui se réfèrent au catharisme, bien entendu, d’en décider, mais avec cette initiative de Frère G.H. et de Sœur Célia-Violaine la question est mise sur le tapis. Les unitariens ne peuvent que souhaiter bonne chance et bonne organisation à la résurgence cathare.

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11 mars 2011 5 11 /03 /mars /2011 15:32

musee-du-catharisme-copie-1.jpgJournée de conférences « Cathares ... en hommage à Jean Duvernoy » : « La découverte du registre d’Inquisition de Jacques Fournier », le samedi 16 avril 2011 à l’auditorium du Palais des Congrès de Mazamet, de 9h30 à 12h et de 14h à 17h, Entrée libre (participation aux frais)


Journée organisée par l’Association de Valorisation du Patrimoine Mazamétain, en partenariat avec le Musée du Catharisme de Mazamet.


Au programme, Pilar JIMENEZ, Julien ROCHE, Jean-Pierre ALBERT, Benoît BROUNS et Daniella MUELLER.


message du 11 mars 2011 de Sonia BENOIT, responsable de la Maison des Mémoires, rue des casernes

81200 MAZAMET, tel. 05 63 61 56 56, site ( lien)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


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25 août 2010 3 25 /08 /août /2010 20:19

jean_duvernoy.jpgJean Duvernoy est décédé le 18 août à Toulouse et ses obsèques ont eu lieu hier matin, le mardi 24, au Temple de la place du Salin à Toulouse. Nous lui rendons ici hommage avec un texte écrit ce jour par Michel Jas, pasteur protestant et lui aussi connaisseur de l'histoire et de la religion cathare.


  "Jean Duvernoy a révolutionné la connaissance du catharisme, en sortant des sentiers battus et en explorant toutes les sources, il a redonné et rendu aux cathares un visage humain et leur dignité (...) sa recherche fut humble, sans chercher les honneurs » écrit Jean-Louis Gasc. Et Michel Roquebert parle à son sujet « d’impartiale rigueur » et « de sa connaissance exhaustive des sources ».


Issu d’une lignée de protestants luthériens du pays de Montbéliard, parent avec les Cuvier, les Peugeot, les Goguel , les Surleau, Jean Duvernoy citait souvent son ancêtre inspecteur ecclésiastique et les particularités religieuses de cette ancienne enclave du Wurtemberg en pays francophone où les protestants se partageaient entre la sensibilité traditionnelle et un peu « High Church » luthérienne et le courant piétiste et fondamentaliste des mennonites. Louis Duvernoy, son frère, professeur de lettre classique, était comme lui fin latiniste. Jean Duvernoy poursuivant ses études (il sera conseiller juridique EDF) se plongea dans le fond ancien occitan et latin de la bibliothèque municipale de Grenoble.


Etant arrivé pour son travail à Toulouse il fréquente les milieux qui s’intéressent au catharisme : d’un côté les anticléricaux spiritualistes pro-cathares autour de Déodat Roché et de René Nelli (ainsi que l’anglais Marcel Dando et les milieux libres penseurs des Cahiers Ernest-Renan), et de l’autre les dominicains et l’Institut catholique de Toulouse, la Revue des questions historiques qui se transformera plus tard en Cahiers de Fanjeaux. Par générosité, humilité et sens très aigu de la distance il restera en contact avec ses deux groupes : le courant maçon et laïque, d’un côté, certainement plus ésotérique que rationaliste dans les milieux tournés vers Carcassonne ou les Hautes vallées de l’Aude et de l’Ariège, et le courant clérical autour du chanoine Etienne Delaruelle (continuateur des travaux de Mgr Douais, Vidal et le père Dondaine).

 

C’est par un ami de l’Institut catholique qu’il obtient une lettre de recommandation pour la bibliothèque vaticane. Duvernoy se plonge dans un travail, sans fin, de lecture et de transcription (en respectant les horaires de la Bibliothèque ecclésiastique) de 325 folios x2 (sur deux colonnes) des registres de l’Inquisition de Pamiers (Ariège) que Jacques Fournier (futur pape à Avignon) fera recopier en 1326. Il du recommencer son travail ensuite à partir de micro-films pour respecter les modes de transcriptions. L’édition latine date de 1965 (3 volumes, 1625 pages), la traduction française de 1978 (3 volumes, 1346 pages).


Parmi les 16 lots de manuscrits de l’Inquisition contre les cathares le registre de Jacques Fournier est incomparable : il est le seul à donner autant la parole aux prévenus. Montaillou, village occitan (1975) d’Emmanuel Leroy Ladurie doit beaucoup à la trouvaille de Duvernoy. Les déboires conjugaux du curé Clergue, qui intéressa la génération peace and love de 68, décrédibilise peut être un peu le catharisme. L’histoire romanesque, presque irréelle de Bélibaste doit totalement à la curiosité de l’évêque inquisiteur Jacques Fournier (qui avait des parents cathares : se serait-il pris d’un doute ?).


Jean Duvernoy avait commencé à publier une chronique de l’époque concernant l’affaire albigeoise en 1958. Après une centaines d’articles et une quinzaine d’ouvrages, toujours sur le catharisme et les hérésies médiévales, sa dernière publication de source inquisitoriale date de 2001. En 1981, il fonda avec René Nelli et Michel Roquebert le Centre d’études cathares avec comme directrice, une chartiste : Anne Brenon, créatrice de la revue Heresis.


Jean Duvernoy fut, après 1998, critiqué par quelques universitaires déconstructivistes et quelques uns de leurs élèves plus virulents que savants. Le colloque international de Foix « Les cathares devant l’histoire » (sous la direction de Martin Aurell et publié en 2005) rétablit l’honneur dû au savant « non historien de métier » ! Lui même répondit de façon humoristique à ces prétendus spécialistes du catharisme, lors des colloques organisés par Anne Brenon à Mazamet, et par « il n’y a jamais eu de bûcher à Montségur » (Histoire et images médiévales, n° thématique de l’été 2006). Mais, même avec ses contradicteurs, qui auraient pu être ses fils ou petits fils, Jean Duvernoy disait : « les sources nous donneront raison » !


Lui qui restait agnostique, ultra libéral, mais respectueux de son protestantisme, restait distant, en retrait, discret, tolérant (même pour les catholiques qui retrouvent la messe en latin). Sa façon d’être me fait penser au dernier paragraphe du vrai visage du catharisme où Anne Brenon reprend cette phrase de René Nelli : « un château où Dieu est Un Autre.. »
Michel Jas

Photo : participation de Jean Duvernoy au 3e Colloque international de Mazamet (15-17 mai 2009), “ 1209 – 2009, le catharisme : une histoire à pacifier ? ” (compte-rendu par Eric de Carcassonne, lien). Les Actualités unitariennes avaient présenté cet important colloque (lien)

 

Bibliographie (vue sur Wikipedia)

 

cathares face inquisitionLe Registre d'inquisition de Jacques Fournier, évêque de Pamiers, 1318-1325 : manuscrit Vat. latin n° 4030 de la Bibliothèque vaticane, publié avec introduction et notes par Jean Duvernoy (3 volumes, 1965). Réédition : Tchou, Paris, 2004.
Inquisition à Pamiers, interrogatoires de Jacques Fournier : 1318-1325, choisis, traduits du latin et présentés par Jean Duvernoy (1966)
Chronique, [1203-1275], par Guillaume de Puylaurens, texte édité, traduit et annoté par Jean Duvernoy (1976, Le Pérégrinateur Éditeur)
La Religion des cathares (1976)
L'Histoire des cathares (1979)
Inquisition à Pamiers : cathares, juifs, lépreux, devant leurs juges (1986)
Spirituels et béguins du Midi, par Raoul Manselli, traduction de Jean Duvernoy (1989)
Cathares, vaudois et béguins : dissidents du pays d'Oc (1994)
Chronique, 1229-1244 par Guillaume Pelhisson, texte édité, traduit et annoté par Jean Duvernoy (1994)
Le Dossier de Montségur, interrogatoires d'inquisition, 1242-1247 traduit, annoté. et présenté par Jean Duvernoy (1998, Le Pérégrinateur Éditeur)
Les cathares Jean Duvernoy (1998, Le Pérégrinateur Éditeur)
Le Procès de Bernard Délicieux, 1319, traduit, annoté et présenté par Jean Duvernoy (2001, Le Pérégrinateur Éditeur)
L'Inquisition en Quercy : le registre des pénitences de Pierre Cellan, 1241-1242, préfacé, traduit du latin et annoté par Jean Duvernoy (2001) 

 

En plus, Jean Duvernoy tenait un site personnel où il continuait à publier des textes inédits, intitulé : « Catharisme, hérésies médiévale et inédits » ( lien).
Il avait transcrit la Bible cathare de Lyon, écrite en langue occitane ancienne en langue d'oc actuelle, parlée dans le Sud de la France et en Catalogne et qui compte quelques 450 000 mots (information Georges d'Humières). 

 

Illustration : le dernier numéro d’Histoire et Images Médiévales « Cathares aux racines de l’hérésie », n° spécial n° 22

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