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21 novembre 2012 3 21 /11 /novembre /2012 07:19

Le révérend Roy Bourgeois (né en 1938, en Louisiane) est un religieux américain membre depuis plus de 45 ans de la Maryknoll society of apostolic life (congrégation catholique américaine de pères et frères des missions étrangères), à Colombus dans l’Etat Georgia (GA) aux Etats-Unis.


Critique virulent de la politique de son pays en Amérique latine, il s’est rendu célèbre en fondant en 1990 le SOA Watch Movement, un mouvement qui conteste les méthodes employés par l’US Army School of Americas (SOA) pour entraîner des militaires sud-américains pour des interventions de répression en Amérique latine, avec au programme l’emploi de la torture stratégique. Les protestations pacifiques du père Bourgeois et de son groupe lui ont valu d’être emprisonné à quelques reprises. En 1997, il reçoit la distinction deTeacher of Peace Award de la part de Pax-Christi aux Etats-Unis (mouvement catholique international agréé par la hiérarchie), et en 2005 le prix Thomas Merton (lequel fut un religieux trappiste américain, écrivain et activiste social, né en 1915 et décédé en 1968) ; ce dernier prix est attribué depuis 1972 par leThomas Merton Center for Peace and Social Justice de Pittsburgh (dans l’Etat de Pennsylvanie). Le 22 novembre 2009, lui et son organisation sont nominés (c'est-à-dire proposés par une instance agréée) en vue de recevoir le prix Nobel de la Paix de 2010 par une instance de la mouvance quaker basée à Philadelphie, l'American Friends Service Committee.


Autre activité militante de sa part, cette fois-ci au sein de l’Eglise catholique où il mène campagne pour l’accès des femmes à l’ordination. Le débat est ancien (par exemple avec le théologien Karl Rahner dans les années 1970), mais il fut totalement bloqué par Paul VI qui refusa que Vatican II s’en saisisse : c’est l’un des sujets réservés au seul pape, tout simplement par dictat !


Ceci lui valut en conséquence un premier avertissement canonique en mars 2011 lui donnant 15 jours pour se rétracter, mais il en appelle à sa conscience et au sentiment de justice comme quoi on doit traiter à égalité les hommes et les femmes : « Ce que vous exigez de moi, je ne peux le faire sans trahir ma conscience. Vous me demandez en somme de mentir, en disant que je ne crois pas que Dieu appelle, également, hommes et femmes à la prêtrise. Cela, je ne peux pas le faire, c’est pourquoi je ne me rétracterai pas. Comme l’abolition de l’esclavage, les droits civiques et le vote des femmes, l’ordination des femmes est inéluctable, car c’est une question de justice. Là où il y a injustice, le silence est complice » (lien). Pour lui le sexisme est un véritable péché au même titre que le racisme !

 

roy_bourgeois.jpg

 

Puis, passant aux actes, il assiste en juillet 2011 à l’ordination d’une femme prêtre américaine organisée par la Roman Catholic Womenpriests *, et y prononce l’homélie. La postulante est Janice Sevre-Duszynska et l’événement a lieu à l’Eglise unitarienne-universaliste de Lexington dans le Kentucky (lien), 157 prêtres américains le soutiennent alors publiquement (lien). L'ordination a été faite par une femme évêque de l'institution organisatrice.
* A cette date là, le groupe affirmait avoir déjà ordonné 120 prêtres et cinq évêques femmes dans le monde entier. Ces femmes sont automatiquement excommuniées par le Vatican (mesure plus dure que pour les prêtres pédophiles qui, eux, le sont rarement).


L’épilogue était tout attendu : il vient d’être non seulement réduit à l’état laïc mais aussi excommunié ! L'article de La Croix.com du 20 novembre 2012 vient de l'annoncer au public français.


Rappelons que, en Australie en mai 2011, Mgr William Morris, évêque de Toowoomba, pour avoir seulement écrit, dans une lettre pastorale à usage de son diocèse, que, face à une pénurie sévère de prêtre, il fallait désormais envisager l’ordination des femmes et des hommes mariés, fut contraint à la démission (voir notre dossier avec 5 articles " Soutien à Mgr William Morris ", dans la rubrique « La Contre-Réforme », lien). Pas touche aux domaines réservés ! Les synodes diocésains en ont reçu explicitement consigne et n’abordent pas les sujets qui fâchent … le pape.

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22 mai 2012 2 22 /05 /mai /2012 15:10

CHRETIENS ET LIBRES EN MORBIHAN (CELEM) : "DONNONS LA PAROLE AU SILENCE"

 

le cri evard munchBeaucoup de femmes et d’hommes trouvent que l’Eglise revient en arrière, mais ils n’osent pas ou ne peuvent pas s’exprimer. Ils disent : "A quoi bon ? " Nombreux sont les déçus qui s’en vont. Nous voulons donner voix à leur silence.


Cette année, on va commémorer le concile Vatican II : sera­ ce pour !’enfermer dans le passé ou pour ranimer son élan ? Il invitait le peuple de Dieu à devenir vivant et responsable. Nous souhaitons que beaucoup de chrétiens puissent s’exprimer librement et être entendus.


Que de questions majeures restées sans réponse : celle de la communion eucharistique des divorcés remariés, celle de l’ordination à la prêtrise d’hommes mariés, celle des paroisses de plus en plus nombreuses sans prêtre, celle du décalage croissant entre la vie actuelle et un langage qui ne parle plus à nos contemporains.

 

Le cri, peinture d'Edvard Munch


Nous constatons que des prêtres et des laïcs prennent leur liberté par rapport aux prescriptions romaines.

Nous souhaitons que des évêques aient le courage de transmettre des vœux de chrétiens sans les filtrer. Nous attendons aussi d’eux qu’ils réagissent lorsque des intégristes déclarent vouloir revenir dans l’Eglise pour détruire le concile de l’intérieur.


Nous avons été très sensibles aux initiatives des théologiens allemands, de prêtres et laïcs en Autriche, à Rouen, à Strasbourg, à Vannes. Avec eux, nous voulons prolonger le grand acte du concile et être ainsi témoins actifs de l’Evangile, espérance pour notre humanité.


A nous aussi de nous regrouper et d’agir.

 

Appel lancé par le CELEM* le 5 décembre 2011 et signé par Michel BLOCH-LEMOINE, Michel PlNCHON, Jean RIGAL, Gabriel MARC, Simone MARC, Thérèse BLOCH-LEMOINE, Michel DREAN, Thérèse JOUBIOUX. Gérard BESSlERE, Jean-Pierre SCHMITZ, Hyacinthe VULLlEZ, Geneviève de GEVIGNEY, Michel et  Geneviève MANCIAUX, Maurice LEROUX, Yves DREAN, Pierre et  Evelyne BACHELARD, Christiane BASCOU.

* Le CELEM est membre du de la Fédération des réseaux des Parvis

 

 

Les nombreuses réponses reçues (plus de 2000) ont été attentivement dépouillées et un compte rendu en a été fait par le CELEM. La brochure est disponible au prix de : TTC 4€ + frais de port. Possibilité d’envoi en nombre avec réduction : contacter Michel Bloch-Lemoine 14 rue d’Armorique. 56190 MUZILLAC ( courriel).


Cette brochure est recommandée entre autres par Jonas :

 

"A L’ÉCOUTE DE LA PAROLE : L’APPEL" (JONAS, le 13 avril 2012) : Vous n’avez pas trouvé de noms sur la couverture de cette brochure. Pourquoi ? Parce qu’elle a 2000 auteurs. Femmes et hommes, laïcs et prêtres y expriment, crient, parfois - leurs souffrances, leurs attentes, leurs requêtes. Pour que l’Eglise ne revienne pas en arrière, pour qu’elle s’ouvre à l’avenir ... En écoutant leurs voix - en écho à la fermentation qui se poursuit en Allemagne, en Autriche, en Belgique - on entend toutes celles et tous ceux qui n’ont pas la possibilité d’exprimer leurs malaises et leurs souhaits. A toutes et à tous, cette brochure donne la parole.


... et par le père jésuite Paul Tihon dans une lettre à Eglise-Wallonie intitulé "Appel à la réforme" (en date du 21 mai 2012) - Chers amis d'Eglise-Wallonie, Il n'y a pas qu'en Autriche, en Allemagne, en Flandre, que des catholiques font entendre leur voix pour réclamer une réforme dans notre Eglise. L'amitié de Gérard Bessière m'a valu d'être en contact avec un groupe qui a rassemblé lui aussi de multiples signatures.
Beaucoup d'entre elles étaient accompagnées de commentaires. Il en est sorti une brochure que je trouve très bien faite. Elle fait écho à de nombreuses "aspirations et requêtes". Elle énumère cinq grands points sensibles (divorcés remariés, prêtrise d'hommes mariés, prêtrise pour les femmes, collégialité, réforme du "système"). Elle ouvre trois avenues : "Promouvoir des communautés", "Qu'allons-nous faire dans la mutation du monde ?", "L'Evangile sauvera l'Eglise ?". Cela vaut la peine d'aller y faire un tour.

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26 octobre 2011 3 26 /10 /octobre /2011 11:11

Les groupes Jonas Alsace, réunis à Sélestat le 16 octobre 2011, communiquent ce texte intitulé " JUSQU’À DÉSOBÉIR ?"


Éclairés les uns par les autres et par la lecture de l’Évangile, nous obéissons à notre conscience :
Nous sommes heureux quand des frères et sœurs divorcés remariés ou chrétiens d’autres confessions partagent avec nous le repas eucharistique.
Nous sommes heureux quand des laïcs formés, hommes et femmes, s’adressent à l’assemblée au cours de la liturgie pour nous aider à mieux comprendre et à mieux vivre la Parole.
Nous sommes heureux quand des communautés savent vivre et célébrer en l’absence d’un prêtre et maintenir la présence de l’Évangile sur leurs lieux de vie.
Nous serons heureux quand notre Église confiera les communautés locales à celles et ceux qui y seront appelés, selon leurs compétences et quel que soit leur état de vie.
Nous remercions et nous soutenons tous les prêtres et diacres qui, à la suite de l’appel des théologiens allemands, des prêtres autrichiens, irlandais et du diocèse de Rouen, choisissent et choisiront de « désobéir » pour mieux manifester la tendresse de Dieu.
Nous savons que, à l’instar de 71% des Autrichiens, les chrétiens que nous rencontrons soutiennent le mouvement qui est en train de naître.

 

jonas_alsace.jpg

 

Les groupes Jonas sont composites, avec des prêtres en exercice, des prêtres mariés, des laïcs, etc. Pour plus d’informations sur ces groupes ( lien). Ils invitent à une réunion à Strasbourg, le samedi  5 novembre 2011, à 10 heures, au Foyer de l'Etudiant Catholique (FEC), 17, place Saint-Etienne, Strasbourg " Pour partager fraternellement nos préoccupations sur la mission de notre Eglise. Pour témoigner de notre espérance en son renouveau. Afin que la Parole de Dieu soit entendue comme révélation de sa tendresse pour les hommes et qu'elle soit source d'engagements pour un monde plus juste."

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26 octobre 2011 3 26 /10 /octobre /2011 10:16

Gérard Bessière, 18 octobre 2011, La Grave 46140 Luzech


dernier-des-mohicans.jpgLes derniers des Mohicans vont-ils mourir en silence ? *

* ndlr : nous avions nous mêmes utilisé cette expression à propos d'un article paru dans un journal belge : "Les derniers catholiques de Belgique", le 21 février 2010 (lien).

 

Le climat de restauration  s’appesantit  dans l’Eglise. Le « peuple de Dieu » a beau poser des questions dans les synodes : Rome ne veut pas les entendre et les nonces font savoir aux évêques  qu’ils ne doivent pas les transmettre. Pareille censure fait penser aux pratiques des régimes totalitaires. La suprématie pontificale contrôle la vie des Eglises, elle nomme souvent des évêques à sa botte, elle fait fi de la collégialité épiscopale et de la sensibilité des fidèles.


Des milliers de chrétiens  « s’en vont sur la pointe des pieds » sans être écoutés pendant qu’on recherche longuement un accord avec les intégristes. Le souci prévalent de continuité avec le passé commande. N’assistons-nous pas à l’enterrement discret du concile Vatican II ?


Quatre cents théologiens universitaires en Allemagne, des centaines de prêtres et de diacres en Autriche, ont élevé la voix. En France, si l’on excepte un petit groupe de prêtres à Rouen, et le communiqué – non signé (*) – de l’équipe nationale du groupe « Jonas » (lien),  le silence est compact. En conversation privée, beaucoup de personnes, y compris des responsables d’Eglise, disent leur inquiétude, leur déception. Mais les mêmes ne s’expriment jamais publiquement.  Rome peut penser que ses orientations sont acceptées. L’absence de protestation cautionne, négativement, le pouvoir et les décisions de la monarchie romaine.

* ndlr : ce communiqué résulte d'une rencontre des groupes Jonas Alsace et engage collectivement tous les membres de ces groupes. Il n'a donc pas à être signé individuellement.


Pourquoi le silence de tant de prêtres qui ont joué leur vie sur le renouveau du Concile ? Ils ont pris de l’âge, leur capacité de résistance s’est usée devant l’inertie et la suffisance de l’appareil, une lassitude croissante pèse sur eux. « A quoi bon ? » Un sentiment d’impuissance les paralyse. Ils continuent à vivre proches de leurs concitoyens et de témoigner de l’évangile « à la base », comme l’on dit, sans plus vouloir influer aux échelons supérieurs. Enfin ils vieillissent. On leur fait sentir parfois qu’ils ne portent pas l’avenir.


Dans cette foule silencieuse de laïcs et de prêtres, que font les théologiens, les hommes de la pensée, ceux qui doivent aider les responsables hiérarchiques  par leurs études et leur réflexion ? En France, à l’exception de Joseph Moingt et de Jean Rigal (*), ils se taisent, eux aussi. Alors qu’ils devraient exprimer et analyser le « sensus fidei », ce que dit l’Esprit dans le peuple, ils demeurent muets. Est-ce le souci de préserver leur chaire, de ne pas compromettre  leur accès à des échelons supérieurs ? On est étonné de constater qu’ils ne forment pas une instance collective de réflexion et d’expression publique. Eux aussi, sans doute, si on les interrogeait, se réfugieraient derrière l’«A quoi bon ? ». Ils attendent que le vent tourne. Ils disent parfois à tel ami qui parle haut : « Toi, tu peux le dire, moi, je ne peux pas ».

* ndlr : voir ci-dessous la remarque de M.T. sur le site de la Conférence catholique des baptisés de France qui atténue quelque peu la sévérité des propos de l'auteur.


Hélas, on recueille parfois pareille réflexion  sur la bouche de laïcs qui ont des rôles dans l’Eglise où ils sont parfois  permanents, employés et salariés. On parle « mission », « évangélisation », « peuple de Dieu », sans trop savoir ce que ces mots incantatoires engagent dans la pratique. On demeure soumis, souvent dans une étonnante  papolâtrie, qui s’est établie jusque dans les esprits. On accepte, comme si elle était de droit divin, la centralisation romaine qui s’est accrue progressivement au cours des siècles. Comme on est loin des commencements, comme on est loin de la démarche libre de Jésus !
Concluons sereinement. L’Evangile est un volcan. On ne l’éteindra pas. Il rentrera à nouveau en éruption féconde. A l’intérieur des Eglises et en dehors d’elles.


Habités par cette conviction paisible, les derniers des Mohicans vont-ils mourir en silence ?

 

Ce texte a été déjà reproduit sur plusieurs sites et dans plusieurs bulletins de la mouvance catholique réformatrice, par exemple dans le bulletin des Amis de Marcel Légaut « Quelques nouvelles », n° 249, novembre 2011, p. 6. Mis en commentaire sur le site de la Conférence catholique des baptisés de France (CCBF) le 20 octobre 11, ce texte à été suivi d'un autre commentaire de M.F. « D’accord avec cette analyse, avec une réserve sur le travail des théologiens et des hommes de la pensée. Il me semble que beaucoup s’expriment, articles, livres, conférences, blogs, mais que la manière qu’à la hiérarchie de contrôler, d’isoler ou de déplacer les gêneurs est peut être surtout efficace ? ».

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26 octobre 2011 3 26 /10 /octobre /2011 06:22

Lors de leur visite ad limina à Rome, du 10 au 22 octobre dernier, les évêques australiens ont été reçus par les cardinaux Marc Ouellet, préfet de la Congrégation pour les évêques, et William J. Levada, préfet de la Congrégation pour la doctrine de la Foi. D’après leur déclaration à l’issue de cette visite, les braves évêques disent avoir compris la position de Rome vis-à-vis de leur collègue, lequel aurait ni plus ni moins mis en cause la soi disant communion au sein de l’Eglise – tout cela pour avoir simplement évoqué l’éventualité d’un élargissement des critères pour les vocations sacerdotales ! Bref, ces évêques, que le pape Benoît XVI a culpabilisés en leur rappelant les cas de pédophilie de leur pays à rembourser aux familles victimes, mènent profil plus que bas. Çà rampe devant le « Saint Père » !


Dans sa réponse, ce 24 octobre, Mgr William Morris réfute les accusations portées contre lui et évoque cette peur des évêques devenus de simples pions aux mains du Vatican : « Cela a été mon expérience et l’expérience d’autres que Rome contrôle les évêques par la peur et si vous posez des questions ou parlez ouvertement de sujets que Rome déclare clos ou ne souhaite pas qu’ils soient discutés, vous êtes censurés très rapidement, on vous dit que votre leadership ne va pas, que vous n’êtes pas fidèles au magistère, que vous avez brisé la communion et que vous êtes menacés d’être démis ».


Sur place, au sein du diocèse de Toowoomba, Mgr William M Morris a désormais le titre d’évêque émérite et il a accès au site puisque sa réponse y a été publiée ( lien). Le site Kipa-Apic s’est fait l’écho de cette lettre dans un article en français du 24 octobre ( lien)

 

toowoomba_site.jpg

bandeau d'entête du site du diocèse catholique de Toowoomba

 

Vue la façon dont l’Eglise catholique traite ses évêques, de plus en plus de prêtres pressentis pour un poste épiscopal préfèrent se défiler. L’évêque pasteur de son peuple est une rhétorique des plus hypocrites puisque les évêques quittent "leur" troupeau sur un simple ordre d’en haut, … et que le troupeau n’a même pas le droit de bêler !

 

Quant aux Conférences nationales épiscopales, elles semblent se contenter de leur actuel statut. La communion entre évêques, fondatrice de l'Eglise, est devenue simple allégeance individuelle au pape, si bien que les dites conférences nationales ne sont guère des lieux de fraternité et de communion ! L'Australie en apporte la preuve. Le "fauteur de trouble" est condamné par le pape et par ses propres pairs.

 

Pour les articles antérieurs sur cette affaire Mgr William Morris, voir notre rubrique "La Contre-Réforme" (lien)

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24 août 2011 3 24 /08 /août /2011 01:58

"Deux poids deux mesures : l'avortement pardonné à Madrid", par Ivone Gebara écrivain, philosophe et théologienne, article paru dans Adital du 22 août 2011, et traduit en français


C'est avec beaucoup d'angoisse que beaucoup de femmes catholiques liront l'information publiée dans différents journaux cette fin de semaine, information selon laquelle l'archidiocèse de Madrid avec l'approbation papale a donné le pouvoir de pardonner avec indulgence plénière aux femmes qui, à l'occasion de la visite du pape, confesseront avoir avorté. L'impression que nous avons éprouvée est que le pape, le Vatican et certains évêques s'amusent à des jeux de mauvais goût avec les femmes. Nous ne savons pas dans quel monde ces hommes vivent, qui ils pensent être et qui ils pensent que nous sommes !

 

benoit_xxvi_jmc_madrid_2011.JPG

 

Premièrement, ils accordent le pardon à qui peut voyager pour assister à la Messe du pape et passer par le « confessionodrome » ou par l'ensemble des deux cents confessionnaux blancs installés sur la grande place publique de Madrid appelée « Parc de la retraite ». Le pardon de ce « péché » a un lieu, un jour et une heure fixés. Il en coûte seulement un voyage à Madrid pour se trouver face au pape ! Qui reculerait devant cet effort pour un si grand privilège ? Il suffit d'avoir l'argent pour le voyage et pour payer le séjour dans un hôtel de Madrid et le pardon sera obtenu. C'est pourquoi nous demandons : quelles alliances la pratique du pardon dans l'Eglise a-t-elle avec le capitalisme actuel ? Comment peut-on vivre un tel réductionnisme théologique et existentiel ? Qui retire un bénéfice de ce comportement ?


Deuxièmement, il est étrange d'affirmer que le pardon de ce « crime abominable » comme ils l'appellent est accordé seulement à l'occasion de la visite du pape afin qu'en cette même occasion, les fidèles pécheresses obtiennent « les fruits de la grâce divine » en confessant leur péché. Comment peut-on comprendre qu'une faute est pardonnée seulement quand l'autorité suprême est présente ? N'est-on pas en train de renforcer l' antique et décadent modèle impérial de la papauté ? Quant l'imperator est présent, tout est possible y compris l'expression de la contradiction à l'intérieur de son propre système pénal.


Je ne veux pas rappeler dans une réflexion brève comme celle-ci les arguments que beaucoup d'entre nous, femmes sensibles à nos propres douleurs avons répétés au long de beaucoup d'années. Mais cet événement papal madrilène montre malheureusement une fois de plus un aspect encore bien vivant au Vatican, à savoir l'aspect des querelles médiévales dans lesquelles des questions absolument sans intérêt pour la vie humaine étaient discutées. Plus encore, il fait la preuve de sa méconnaissance des souffrances des femmes, de sa méconnaissance des drames que les situations de violence provoquent dans nos corps et nos coeurs. En concédant le pardon au « crime » d'avortement comme ils l'appellent toujours, ils montrent, à leur manière élitiste, le visage ambigu d'une institution religieuse capable de céder à l'appareil triomphaliste quand sa crédibilité est en jeu.  Ils peuvent bénir des troupes qui vont tuer des innocents, envoyer des prêtres comme aumôniers militaires dans des guerres toujours sales, faire des déclarations publiques en faveur de l'institution en condamnant les femmes pauvres et opprimées, ouvrir des exceptions à la règle de leurs comportements pour attirer des jeunes (qui sont) étrangers aux grands problèmes de monde dans le troupeau du pape La liste des us et coutumes « transgresseurs » de leurs propres lois est énorme...


Pourquoi réduire la vie chrétienne au pain et au cirque ?  Pourquoi donner un spectacle de magnanimité au milieu de la corruption des coutumes ? Pourquoi créer l'illusion du pardon alors que le quotidien des femmes est plein de persécutions et  d'interdictions de leurs choix et capacités ?


Nous sommes invité/e/s à réfléchir à l'aspect néfaste de la position du pape et des évêques qui le soutiennent. Le pape n'a pas accordé pardon et indulgence totale et entière « urbi et orbi » c'à-d. À toutes les femmes qui on avorté mais seulement à celles qui se sont confessées à ce moment précis et à l'occasion de la visite du pape en Espagne. N'est-ce pas une fois de plus utiliser les consciences, en particulier celles des femmes à des fins d'expansionnisme de leur modèle pervers de bonté ? N'est-ce pas une fois de plus ouvrir des concessions en obéissant à une logique autoritaire qui veut restaurer les antiques privilèges de l'Eglise dans quelques pays européens ? N'est-ce pas une façon d'acheter les femmes en les humiliant devant la soi-disant magnanimité des hiérarques ?


Les autorités constituées dans l'Eglise catholique et dans d'autres Eglises sont-elles encore chrétiennes ? Suivent-elles encore les valeurs éthiques humanistes qui exigent le respect de toutes les vies et spécialement de la vie des femmes ?


Je crois qu'une fois de plus, nous sommes convoqué/e/s à exprimer publiquement notre sentiment de rejet devant l'utilisation de la vie de tant de femmes comme prétexte de la magnanimité du coeur du paps. Nous sommes convoqué/e/s à être le corps visible de nos croyances et de nos choix.


En faisant cela, nous ne sommes meilleurs que personne. Nous sommes tous/tes pécheurs et pécheresses capables de nous frapper mutuellement, capables d'hypocrisie et de mensonge, de cruauté et de cruauté raffinée. Mais nous sommes aussi capables de partager notre pain, d'accueillir celle qui est abandonnée, de vêtir celui qui est nu, de visiter le prisonnier,  de traiter Hérode de renard. Nous sommes ce mélange, expression de notre moi, de nos dieux, des épines dans notre chair qui nous invitent et nous convoquent à vivre au-delà des façades derrière lesquelles nous aimons nous cacher.

 

Ndlr - Nous remercions Philippe de Briey (Belgique) de nous avoir transmis la traduction en français de cet article

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20 juillet 2011 3 20 /07 /juillet /2011 19:35

Un bel exemple de l'obscurantisme catholique ! Nous le reproduisons pour que nos lecteurs comprennent les pesanteurs sociologiques et théologiques qui affectent encore de nombreux pays. Certains espèrent que le prochain pape sera Africain ; eh bien, souhaitons qu'il ne soit pas choisi parmi les signataires de ce document !


Pour nous, un tel document n'appelle aucun commentaire tellement il est anachronique par rapport à Vatican II et à l'évolution actuelle d'une bonne partie de l'opinion catholique. Mais un chrétien béninois, Albert Gandonou, fondateur du mouvement Chrétiens pour changer le monde, a pris le temps de répondre à l'inculture religieuse et à la paranoïa de ces braves évêques qui en sont encore à condamner tout ce qui n'est pas catholique ! (lien). Que de bêtises dites dans un texte qui a l'ambition d'être un argumentaire ...


Message de la Conférence des évêques du Togo sur la Franc-maçonnerie et les autres sectes, factions séditieuses, assemblées, réunions agrégations conventicules para-maçonniques, Lomé, le 25 mars 2011

 

togo_conference_eveques.jpegFils et filles très chers, et vous tous, Hommes et femmes de bonne volonté,


Introduction
1- Saisis à plusieurs reprises et de plus en plus fréquemment par des chrétiens en quête de vérité, et interpellés, au surplus, par des prêtres, « coopérateurs de l’Ordre épiscopal dans l’accomplissement de la mission apostolique à eux et à nous confiés par le Christ » (1) , Nous, vos Evêques, réunis en Session Ordinaire, venons vous assurer que nous avons cueilli votre quête, brulante, angoissée. Par notre voix, c’est la voix du Christ Jésus lui-même, Tête de son Eglise qui est son Corps, qui vous rejoint assurément en toute confiance.

L’Evêque, telle une sentinelle toujours en éveil, a reçu charge et mission d’enseigner et de rappeler à tous, l’Evangile de la vie. « Maître de perfection » (2), il est appelé à indiquer, partout et en tout temps, le chemin de vérité et de la vie.
Saint Paul, vous le savez, recommande à son disciple Timothée de garder le dépôt de la foi avec l’aide de l’Esprit Saint, l’Esprit souverain qu’il a reçu par l’imposition des mains (cf. 2 Tm 1, 14 et rites de l’ordination épiscopale). Ce dépôt est confié par le Christ Seigneur à son Eglise, fondée sur la foi de l’apôtre Pierre qui a la mission d’affermir ses frères (Mt. 16/15-20 et Jn. 21/15-20 ; Luc 22/31-32). C’est donc de l’Eglise que nous recevons ce que nous devons croire et professer de la foi et de la vie en Jésus-Christ. L’Eglise nous le transmet infailliblement, avec la garantie explicite de Jésus qui a prié pour Pierre (Luc 22/31-32). 

(1) Presbyterorum Ordinis (Ministère et Vie des prêtres), n° 2

(2) Christus Dominus (Charge pastorale des évêques), n° 15
2- Et maintenant, il faut camper, situer notre propos : de quoi s’agit-il ?
Aux sources du Ministère Episcopal : à l’appel du Christ Jésus
- Tout pouvoir m’a été donné au ciel et sur terre (Mt 28/18-20),
- Allez donc, de toutes les nations, faites des disciples,
- Les baptisant au nom du Père, du Fils, et du Saint Esprit,
- Leur apprenant à garder ce que je vous ai prescrit,
- Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin des siècles
3- Le théâtre du drame de la vie humaine et chrétienne, c’est :

- Le Monde
- Il y a deux mondes :
a) celui que Dieu aime
b) celui que Dieu n’aime pas.
- A celui qu’Il aime, Jésus déclare de sa propre bouche : « Dieu a tant aimé le monde qu’Il lui a donné son Unique Fils pour que tout homme qui croit en Lui ne périsse pas mais ait la vie éternelle. » (Jn 3, 16-17).
- De celui qu’Il n’aime pas, Jésus avertit : «  Vous êtes dans le monde, mais vous n’êtes pas du monde » (Jn 15, 15 ; 15, 19 ; 17, 11. 14-16 ; 1 Jn 5, 19).
- Les Apôtres ont bien compris la leçon qui l’ont répercutée constamment sur l’entendement des fidèles (1 Jn 2, 16 ; Gal. 6, 14).
- C’est Jésus Lui-même qui tirait la conclusion : « Vous ne pouvez pas servir deux maîtres … » (Mt 6, 24 ; Luc 16, 13), mais Il prie pour les siens qui sont dans le monde. Il les appelle ses amis … Car le serviteur ignore ce que fait son maître. «  Je vous appelle mes amis parce que tout ce que j’ai appris de mon Père, je vous l’ai fait connaître » (Jn 15, 15).
4- L’initiation chrétienne
L’homme baptisé est initié à la vie comme l’on vit dans le Christ : « la vie, pour moi, c’est le Christ » (Phil 2, 20). Ainsi, pour Ignace d’Antioche, être chrétien, c’est devenir christophore – c’est-à-dire porteur du Christ -, ce qui ne peut que vouloir dire suivre le Christ par amour avec une disponibilité inconditionnée jusque dans la souffrance et dans la mort.
5- Le foisonnement des religions, des courants d’idées, des systèmes de pensées
En effet, voici plusieurs années, des groupes ésotériques et autres fraternités ont envahi notre monde, distillant des doctrines pour le moins pernicieuses, face auxquelles le chrétien doit s’interroger et se situer, en cohérence avec sa foi. Parmi ces associations, certaines sont venus de l’Orient
- l’Hindouisme, le Bouddhisme, l’Eckankar et autres « religions » du même bord
- alors que d’autres sont venues de l’Occident : la Franc-maçonnerie et la Rose Croix, entre autres. Bien des sectes dont on peut se demander ce qu’elles gardent de Chrétien, comme les Témoins de Jéhovah et d’autres, sont un équivalent des formes de l’ancien gnosticisme : celui qui correspond à certaines tendances de l’esprit humain déchu vers un ésotérisme plus ou moins puéril et prétentieux (occultisme, Théosophie et toutes sortes d’orientalisme de pacotille), la prétention à une connaissance supérieure réservée à quelques initiés.
Vous êtes donc confrontés dans ce monde où vous êtes et vers lequel vous êtes envoyés par le Christ pour être comme Lui-même « la lumière du monde et le sel de la terre » (Mt 13/16) ; vous êtes confrontés à des sollicitations pressantes et acharnées de la part de nombreuses confréries de courants d’idées et de systèmes de pensées divers qui vous proposent des mirages de réussite terrestre, quitte à vous en dégager dans la cérémonie de désengagement à laquelle on procède autour des dépouilles mortelles de la « sœur » ou du « frère » décédé. Vous devez savoir que, pour la plupart, ces sociétés initiatiques qui prétendent apporter le salut terrestre à leurs membres rejoignent étrangement la pratique des couvents fétiches de nos religions traditionnelles : elles n’offrent que des biens de la terre, des biens caducs et périssables ; les biens éternels de l’au-delà leur échappent.
6- Rappel de l’enseignement de l’Eglise
Selon des sources mal informées, la position de l’Eglise face à la franc-maçonnerie aurait changé après le Concile Vatican II. En réalité, depuis le 28 avril 1738, date à laquelle le Pape Clément XII a condamné la franc-maçonnerie, la position de l’Eglise n’a pas varié. En effet, « opératives et catholiques à l’époque médiévale, les loges sont devenues spéculatives au cours du XIIIème siècle. Fortement imprégnées par la pensée des lumières, elles se distancient de l’Eglise et se soucient très peu des condamnations papales, surtout en France. C’est au cours du XIXème siècle que le conflit entre l’Eglise et la franc-maçonnerie entre dans sa phase aiguë. L’influence de la théophilantropie issue du culte de l’Etre Suprême créé par Robespierre finit par déboucher sur des essais de culte maçonnique dont l’objectif est le remplacement des religions par un culte universel nouveau dans une perspective déiste. De décennie en décennie, les manifestations d’anticléricalisme se multiplient et, progressivement, la maçonnerie déiste français cède place au courant rationaliste laïc. Au début de la seconde moitié du XIXème siècle, en France et en Belgique, des maçons fondent la ligue de l’enseignement qui va devenir le fer de lance de la laïcité. Un peu partout émerge l’idée d’une société nouvelle ‘‘débarrassée des croyances religieuses’’ » (NEFONTAINE Luc, Eglise et Franc-maçonnerie, Edition du Chalet, Paris, 1990, pp. 113-114).
Ainsi, d’une part, le Code de Droit Canonique de 1983 ne cite plus nommément ni la franc-maçonnerie ni aucune autre association du genre. Cependant, il condamne les associations dont les doctrines sont contraires ou incompatibles avec la foi chrétienne. (CC 1371, 1374).
D’autre part, le Saint-Siège a été « en correspondance, dans les années 1970-1980, avec quelques Conférences Episcopales particulièrement intéressées par ce problème en raison du dialogue que certaines personnalités catholiques avaient entrepris avec des représentants de quelques Loges qui se déclaraient non hostiles et/ou même favorables à l’Eglise » (Documentation catholique du 5 mai 1985, p. 482) .
Ces deux démarches ont pu être interprétées comme une reconnaissance tacite ou implicite de la franc-maçonnerie par l’Eglise.
7-    Face à une telle situation, l’Eglise a tenu à préciser ce qui suit :
7.1. L’absence de mention expresse de la franc-maçonnerie dans le Code de 1983 découle simplement des critères adoptés dans la rédaction du Code ; cela ne saurait constituer une acceptation de la franc-maçonnerie.
7.2. Le dialogue ouvert entre certaines Conférences Episcopales et la franc-maçonnerie dans les années 1970-1980, a permis à l’Eglise de préciser sa position par rapport à cette association. Il ne saurait être considéré comme expression d’un changement d’appréciation ou de décision.
8- A la suite de ce qui précède, la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, alors présidée par le Cardinal Joseph Ratzinger – actuel Pape Benoit XVI – a tenu à affirmer ce qui suit :
8.1. « Le jugement négatif de l’Eglise sur les associations maçonniques demeure donc inchangé ; parce que leurs principes ont toujours été considérés comme inconciliables avec la doctrine de l’Eglise, et l’inscription à ces associations reste interdite par l’Eglise. Les fidèles qui appartiennent aux associations maçonniques sont en état de péché grave et ne peuvent accéder à la Sainte Communion » (3)
8.2. La question est d’une gravité telle que le Saint-Siège n’a pas cru bon de laisser à chaque  « autorité ecclésiale locale la compétence pour se prononcer sur la nature des associations maçonniques par un jugement qui impliquerait une dérogation à ce qui a été affirmé ci-dessus » (3)
8.3. Raison de cette incompatibilité
Il n’est pas de notre intention de présenter ici une liste exhaustive des raisons pour lesquelles la Mère Eglise déclare la Franc-maçonnerie incompatible avec la foi catholique. Qu’il nous suffise donc de relever quelques-uns des arguments évoqués par l’épiscopat allemand, à la suite de son dialogue avec des Loges maçonniques, entre les années 1970 et 1980.
A- La vision du monde des francs-maçons s’appuie sur un relativisme et un subjectivisme qui ne peuvent s’harmoniser avec la foi en la parole révélée de Dieu et avec la doctrine authentiquement exposée de l’Eglise catholique.
B- Le concept de la vérité chez les francs-maçons pose problème. Ils nient la possibilité d’une connaissance objective de la vérité et rejettent toute idée de dogme, n’hésitant pas à affirmer que « toutes les institutions qui reposent sur un fondement dogmatique, et dont l’Eglise catholique peut être  considérée comme la plus représentative, exercent une contrainte de foi » (4)
C- Le concept maçonnique de Dieu, « le grand architecte de l’univers », cache un déisme flou et dangereux. En effet, pour les francs-maçons, « le grand architecte de l’univers » n’est pas un Dieu personnel et ne rend pas compte d’un Dieu Père et Seigneur.
D- La conception maçonnique de la révélation ne concorde par avec l’enseignement reçu du Seigneur sur une autorévélation de Dieu. De même, en reliant le christianisme à la religion astrale primitive des Babyloniens et des Sumériens, les francs-maçons s’opposent à la foi de la Révélation.
E- Une étude des trois rituels des Degrés d’apprenti, de compagnon et de maître permet de découvrir que ces actions rituelles présentent un caractère similaire à celui des sacrements, au point d’induire le candidat dans des confusions assez graves.
F- Les francs-maçons sont liés par l’engagement d’une adhésion à la vie et à la mort ; ceci introduit, vu de l’extérieur, à une fraternité solide. Mais cet engagement engendre plus souvent une complicité et entraîne des menaces pour l’initié qui, pour une raison ou pour une autre, voudrait quitter l’association.
D’autres raisons existent, mais celles-ci suffisent largement pour affirmer que la Franc-maçonnerie et la foi chrétienne sont incompatibles.

(3) Les rapports entre la franc-maçonnerie  et l'Eglise catholique de Rome, Déclaration de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, Rome, le 26 novembre 1983.

(4) LENNHOOPOSNER, Internationales Freimauer Lexikon, Vienne, 1975, p. 34, cité par la "Déclaration de l'épiscopat allemand", Op. Cit., p. 446


Conséquences de cette affirmation
9- A la suite de ce rappel, il faut préciser que le présent message veut faire parvenir à la connaissance du plus grand nombre la position de l’Eglise ; il ne cherche pas à entrer dans une quelconque polémique. Ce faisant, les Evêques du Togo veulent éclairer les fidèles et placer tout homme, tout chrétien face à sa conscience dans le domaine si important du salut.
C’est ce à quoi déjà Saint Irénée de Lyon s’était appliqué avec succès à la fin du IIème siècle dans son livre « Contre les Hérésies – Dénonciation et Réfutation de la Prétendue Gnose au nom Menteur ».
Nous invitons chaque fidèle à réviser sa fidélité à l’Eglise et à ses enseignements qui sont, eux aussi, paroles de vie, puisque donnés en communion avec le Successeur de Saint Pierre.
10- Ainsi donc, aucun fidèle du Christ ne devrait s’entêter et appartenir à ces associations maçonniques, en justifiant par des arguments fallacieux et inadéquats, son choix qui, rappelons-le, le détache de la Sainte Communion. Les prétendues appartenances de membres du clergé (5)  à ces associations ne sont pas des raisons justes et suffisantes pour se séparer du Dieu Saint de Jésus-Christ. Même s’il s’en trouvait quelque dignitaire extravagant de l’Eglise, il encourrait les sanctions prévues.

(5) Nous savons, du reste, qu'une technique utilisée par les membres des associations maçonniques pour recruter des chrétiens consiste à leur faire croire que des prêtres et même des évêques font partie de leur rangs. Nous affirmons, d'une part, qu'un prêtre ou même un évêque ne saurait supplanter l'enseignement de l'Eglise, et que, d'autre part, les membres de ces associations cherchent toujours à piéger les membres du clergé, afin de faire croire à leurs membres que ceux-ci ont adhéré à leur groupe. Ils n'hésitent pas à se mettre aux côtés de clercs, à prendre des photos avec eux, pour donner l'impression que ceux-ci sont des leurs. Prudence donc, et vigilance aussi !

11- De la même manière, toute personne qui, malgré les injonctions de l’Eglise, se maintient dans ces associations, devra assumer toutes les conséquences de son choix. Elle n’aura pas droit de condamner les décisions conséquentes de l’Eglise et de ses responsables à divers niveaux.
12- C’est dire que des mesures pourront être appliquées en ce qui concerne la sépulture chrétienne des personnes qui ont adhéré à ces associations et qui ne les ont pas quittées. Il ne s’agira pas de punir  mais d’aider les uns et les autres à prendre la voie juste, bien qu’étroite, celle qui vient de Dieu et qui conduit à Lui.
Au demeurant, conformément aux Canons 1347, 1364 et 1374, nous rappelons que celui qui appartient ou milite dans les associations ésotériques telles que la franc-maçonnerie, Eckankar ou la Rose Croix, s’expose aux sanctions suivantes :
1- Il n’est pas autorisé à recevoir la Sainte Communion ou les autres sacrements.
2- Il lui est interdit de parrainer un baptême ou une confirmation.
3- Il n’est plus admis comme membre des structures paroissiales ou diocésaines
4- Il lui sera refusé des funérailles ecclésiastiques, à moins qu’il ait montré des signes de repentance ou de pénitence avant la mort (canon 1184, §1)
5- Là où les funérailles ecclésiastiques sont acceptées par l’Evêque, aucun service maçonnique ne sera admis ni à la maison mortuaire, ni à l’Eglise, ni au cimetière juste avant ou après les rites ecclésiaux dans l’intention d’éviter des scandales publics (cf. canons 1184, §1, n°3 et canon 1374).
6- De plus, en vertu du canon 455, §4, les membres des Associations maçonniques ne sont nullement autorisés à être témoins de mariage ni à être membres d’aucune associations de fidèles.
Nous en appelons aussi au sens pastoral des prêtres, et plus particulièrement aux curés de faire preuve du discernement requis pour chaque cas, afin d’exercer la pastorale, l’art des arts (ars artium), en ayant toujours à l’esprit et au cœur la loi suprême de l’Eglise, à savoir le salut des âmes (Canon 1752). Mais qu’ils sachent faire preuve de rigueur dans l’annonce de la vérité dans la fidélité à l’Eglise, Corps du Christ.


CONCLUSION
togo_conference_eveque_signatures.jpeg13-Le présent message, nous y insistons, n’a pas été écrit à la légère. C’est en connaissance de cause, c’est-à-dire après étude longue  et approfondie (Doctrines, rituels officiels et pratiques des différentes associations) que l’Eglise, Mater et Magistra – Mère et Educatrice – a confirmé sa position habituelle, historique à leur égard malgré ses efforts d’aggiornamento dans le sens du Concile Vatican II ; le constat est douloureux : la franc-maçonnerie n’a pas varié dans son essence. Aussi le fait d’y adhérer, cela est certain, met-il en cause les fondements de l’existence chrétienne de sorte que l’appartenance à l’Eglise catholique et l’appartenance à la franc-maçonnerie s’exclut mutuellement.
14-Peut-être convient-il de préciser que notre message ne porte pas sur des personnes, mais sur les associations dont il est question ici. Une personne naturellement bonne peut, par erreur, par fausse ou mauvaise information, avoir adhéré à ces associations. Mais l’ignorance tue ; ces appels veulent apporter le savoir et offrir la route de la vie.
Nous n’oublions pas non plus le sage et judicieux avertissement de saint Thomas d’Aquin. Jésus dit : « Je suis le chemin, la vérité et la vie » (Jn 14,6).
Le chemin est aussi important que la vérité qui est la lumière, et que la vie à laquelle il aboutit …
- Le chemin indique la direction et le parcours
- La vérité est la lumière de la route
- La vie en est la finalité
Il faut savoir choisir le vrai, le bon chemin, sinon on s’égare. Ce qui veut dire : sur le bon chemin, même en boitant, on arrive au but. Par contre, sur le chemin erroné, plus on court, plus on s’éloigne du but. Le choix du chemin est absolument capital : ne nous trompons jamais de route.
Nous en appelons à la conscience des uns et des autres, et rappelons à tous que nous avons été rachetés à grand prix (cf. Cor. 6, 20 ; 7, 23). Ne nous laissons pas entraîner par ceux qui, Saint Paul et tous les Apôtres le dénoncent à l’envi, professent des doctrines fausses et pernicieuses.
Prière finale
15- Daigne la Bienheureuse Vierge Marie, Mère du Bon Conseil et Epouse du saint Esprit, nous obtenir de nous laisser sauver par Celui, Jésus, qui seul apporte le bonheur, et la paix, et la Vie.

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15 mai 2011 7 15 /05 /mai /2011 17:15

Monseigneur et Cher Frère en Christ.

 

Beaucoup de chrétiens français sont très vivement émus de la mesure prise à votre encontre par le pape Benoît XVI. Cela leur rappelle tout à fait et cruellement le licenciement de Mgr Jacques Gaillot de son évêché d’Evreux, en Normandie, dans Nord-Ouest de la France, en janvier 1995.

 

Ces chrétiens français, catholiques, mais aussi protestants, unitariens, etc., s’étonnent qu’une Eglise soit dirigée d’une façon aussi autoritaire et tyrannique par un pape qui ne respecte ni l’esprit du concile Vatican II, ni l’institution épiscopale. Cette dernière date du début du IIème siècle de l’ère chrétienne et définissait l’évêque comme pasteur de son peuple et élu par lui pour un ministère de rassemblement.


En France, le site des Actualités unitariennes et le groupe « Chrétiens alternatifs » ont lancé sur Facebook un « événement » afin de vous soutenir. De nombreuses réactions se sont déjà exprimées. Vous pouvez suivre cette campagne de mobilisation sur le site des Actualités unitariennes, à la rubrique « la Contre-Réforme », où sont déjà parus plusieurs articles ( lien).


 Chrétiens de diverses confessions nous vous apportons notre amitié et notre fraternité ; nous sommes aussi de tout cœur avec tous vos fidèles qui vous ont accompagné dans votre activité pastorale et qui vous ont aimé.

 
Jean-Claude Barbier, chrétien unitarien, Bordeaux

 

Cette lettre a été traduite en anglais et envoyée à l'intéressé

toowoomba_map_small_paint.jpgcarte du diocèse catholique de Toowoomba (Australie)

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15 mai 2011 7 15 /05 /mai /2011 07:42

Jean Kinzler sur le "Forum catholique", en date du 14 mai 2011, commente la Lettre des évêques australiens sur le cas de Mgr William Morris (lien).

 

perepiscopus1.gifperepiscopus2.gifDans une lettre adressée à Mgr Brian Finnigan, nommé administrateur du diocèse Toowoomba en remplacement de Mgr William Morris, révoqué par le pape, les évêques australiens lui expriment leur soutien, et disent qu’ils ont passé beaucoup de temps à discuter du cas de Mgr Morris, une affaire qu’ils estiment « difficile et pénible ».

 

Ils réaffirment leur solidarité avec les décisions du pape, et expliquent qu’ils continueront à discuter de cet événement lorsqu’ils seront en visite ad limina au Vatican, à la fin de l’année.


Des problèmes de discipline et de doctrine :

Dans cette lettre, les évêques australiens apprécient « que les qualités personnelles de Mgr Morris » n’aient jamais été mises en question. Et soulignent « qu’ils n’ont aucun doute sur la contribution qu’il a apporté à la vie de l’Église à Toowoomba ».


La décision du pape, poursuivent-ils, « n’est pas un déni des dons personnels et pastoraux de Mgr Morris », qui « a été jugé pour des problèmes de discipline et de doctrine » pour lesquels les évêques regrettent qu’il n’ait pas pu y avoir de solution. « Nous espérons que Mgr Morris puisse continuer à servir l’Église d’autres manières dans les années qui viennent » concluent-ils.


Par ailleurs, un document envoyé par le vicaire judiciaire et le vicaire général du diocèse à tous les responsables de paroisses et de secteurs du diocèse prend la défense de l’ancien évêque.

Ce document montre que le conflit tire son origine de la mise en place, par Mgr Morris, d’un guide pour l’utilisation des absolutions collectives, ce qui lui fut reproché par Rome qui réprouvait cette pratique (Lettre apostolique Misericordia dei 2002). Ce texte affirme aussi que le style de l’évêque, ouvert et détendu, fut en général bien accueilli dans le diocèse, à l’exception « d’une petite mais bruyante minorité ». Enfin, selon des documents qui ont été rendus public en Australie, la révocation de l’évêque fait suite à plus de dix années de conflits et de tensions entre le prélat et le Saint-Siège. La lettre pastorale publiée par Mgr Morris en 2006, qui envisageait, à titre de discussion, l’ordination d’hommes mariés, et de femmes, pour pallier à la pénurie de vocation, a aussi été très mal perçue.

 

u_-_etats-unis__vitrail_de_l__-ehnberg_memorial_window-3cad.gifndlr - comme pour tous les évêques catholiques et toutes les conférences épiscopales nationales, la liberté d'expression et de critique est bien limitée dans un système hiérarchique, hyper-centralisé et autoritaire. Comme quoi, les évêques australiens ont fait le maximum de ce qu'ils pouvaient faire ! Merci à eux de nous avoir confié que la personne de Mgr William Morris est intègre et qu'il ne s'agit pas de pédophilie ou autre affaire personnelle.  Ceci en attendant que des mouvements de laïcs prennent la relève et remettent en question ce système papal qui bloque toute ouverture depuis le concile de Vatican II et qui ne respecte pas du tout l'institution épiscopale (laquelle date du début du IIème siècle et qui prévoit l'élection de l'évêque par les fidèles, lien).

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14 mai 2011 6 14 /05 /mai /2011 03:38

mgr_william_morris_portrait.jpgLe lundi 2 mai 2011, au lendemain de la béatification de Jean-Paul II, Benoît XVI dessaisit l’évêque australien Mgr William Morris de son diocèse de Toomooba, dans la province du Queensland en Australie. Romandie News en rend compte immédiatement : « Australie: retraite forcée pour un évêque en désaccord avec le pape » (lien). L’Express.fr reproduit lui aussi l’information donnée par l’AFP.

Le 3 mai, le Journal La Croix le signale dans son édition en ligne et l’information est reprise par les Actualités unitariennes qui font immédiatement le parallèle avec l’affaire Mgr Jacques Gaillot : « Jacques Gaillot (1995, France), Mgr William Morris (Australie, 2011) » (lien). Dans la grande presse, Libération  signale « Un évêque avant gardiste viré par le pape » (lien). Le forum « La Cité catholique », qui invite à discuter des questions ecclésiales entre chrétiens, s’empare aussi du sujet « Mgr William Morris, évêque de Toowoomba, sanctionné » (le modérateur donne des informations et des références sur Internet en toute objectivité, mais les commentaires des premiers participants appuient la décision romaine en rappelant que Jean-Paul II a écarté résolument l’ordination de femmes !) (lien).

Le 4 mai, l’hebdomadaire Golias publie « Scandale en Australie : un évêque « théologiquement incorrect » pour le Vatican destitué par le pape après délation de prélats et groupes néo-conservateurs » (lien)

le lundi 9 mai, les Actualités unitariennes et le groupe « Chrétiens alternatifs » (sur Facebook) lancent une campagne de soutien en faveur de Mgr William Morris : « L’affaire Mgr William Morris sur Facebook » (lien) et les premières réactions individuelles reçues sont publiées sur le site des Actualités unitariennes dès le 10 mai (lien).


Le 10 mai, Anne Soupa, cofondatrice de la Conférence catholique des baptisés de France (CCBF), publie un article sur le site de la CCBF « Mgr William Morris : la mitre et le godillot ». A signaler aussi l’article d’un nommé Marc sur son site « Hotel synodal » : « Tais toi et marche » - l’auteur y fait le lien avec l’infaillibilité pontificale, une arme boomerang dit-il en citant le théologien Bernard Séboué (lien)


Le 11 mai, Témoignage chrétien publie un article de son journaliste Philippe Clanché : « Mgr Morris, un Gaillot australien ? » (lien)

Le 13 mai, L’association Femmes et hommes, égalité, droits et libertés dans les Eglises et la Société (FHEDLES) * publie un communiqué de presse dénonçant la mesure prise par "B16" (lien).

* association née en février 2011 de la fusion de l’association mixte Femmes et hommes en Eglise (FHE, fondée en 1969) et de l’association Droits et libertés dans les Eglises (DLE, 1987). 

 

Le 19 mai, l'association internationale catholique IMWAC a envoyé un message de solidarité, ici traduit en français par Hubert Tournès :" Bien cher évêque Bill Morris, Le Mouvement International Nous sommes Eglise tient à vous exprimer sa pleine solidarité au sujet de la récente position prise par le Vatican, qui vous a ordonné de démissionner. Nous sommes au courant des faits ayant marqué dans la durée votre relation avec le Vatican et nous savons que ceci n'est que le dernier épisode de la longue histoire d'une relation tendue. Nous croyons que ces actions du Vatican ne sont pas en harmonie avec l'Evangile et avec la vie normale du peuple de Dieu. Nous allons informer nos réseaux de la situation de votre diocèse et nous espérons que vous puissiez continuer à prêcher la Bonne Nouvelle. Nous sommes à vos côtés, dans la paix de Dieu."

 

Le 21 mai, l'association Parthenia 2000 (de la mouvance de Jacques Gaillot) a lui aussi envoyé un message de solidarité dont voici la version française (lien) :

" Evêque Toowoomba dans le Queensland-Est en Australie, vous venez d’être démis de votre charge par le Vatican. Ceci nous rappelle ce qui est arrivé à Jacques Gaillot, en janvier 1995.

Dans un premier temps, nous avions exprimé notre colère : comment le Vatican peut-il traiter ainsi un évêque? Jacques Gaillot, un évêque qui n’a pas peur d’aborder les sujets de notre temps et qui manifeste sa fraternité avec les plus pauvres. Mais en le destituant de sa charge d’évêque d’Evreux, le Vatican le nommait évêque de Partenia, ressuscitant ainsi un diocèse disparu dans les sables. Une riche idée ! Aujourd’hui, nous sommes très nombreux dans ce « diocèse », et nous nous réjouissons : voilà un évêque, un diocèse et de nombreux diocésains à travers le monde qui se sentent plus proches de l’Evangile.

Certes, vous n’avez pas eu droit à une telle nomination ! Pas de diocèse de Partenia pour vous. Mais les pauvres, les exclus, ils sont là. Libéré des contraintes liées à l’administration d’un diocèse, vous allez avoir toute liberté pour être avec ceux qui se battent pour vivre debout. « Je suis venu pour que les hommes aient la vie, et qu’ils l’aient en abondance » Jean 10,10.

Ensemble, et de par notre baptême, nous savons que nous pouvons dès aujourd’hui, vivre en ressuscités. Et nous avons reçu une mission : « être le sel de la terre ». Au fond, la salière importe peu. Ce qui compte, ce n’est donc pas tant notre Eglise (notre salière), ce qui compte, ce sont les exclus qui se font des amis grâce à nous. Comme le disait l’un d’entre eux : « Nous sommes sans papiers, mais pas sans amis ». Nous vous souhaitons beaucoup d’amis ! " (Pour le conseil d’administration de l’association Partenia 2000,le président Gérard Warenghem).

 

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