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21 novembre 2013 4 21 /11 /novembre /2013 02:24

"L’enfant de Dieu et l’enfant du singe", article publié dans La lecture au Foyer – hebdomadaire catholique lorrain, du 2 juillet 1881 ; sorti des archives par Jean Riedinger. Par allusion aux théories darwiniennes l’enfant de dieu, c’est le catholique, l’enfant du singe c’est l’homme de la modernité :


Decoration-chambre-singe-pour-enfants2.jpgdécoration d'une chambre d'enfant dans un foyer moderne d'aujourd'hui !

 

« L’enfant de Dieu aime son père par-dessus toutes choses, puis  ses frères de la terre qui doivent un jour partager avec lui l’héritage éternel.
L’enfant du singe n’aime que lui, voit que tout lui est dû, et jouit de tout sans reconnaissance pour personne
L’enfant de Dieu se soumet aux lois du travail, du devoir, lors même qu'il n’espère ici bas d’autre rémunération que celle de sa conscience
L’enfant du singe s’applique à s’affranchir autant que possible de toute contrainte ; à tout plier à ses fantaisies ; à se procurer sous toutes ses formes, le plaisir qu’il croit être le bonheur.
L’enfant de Dieu vit en paix dans la position où il est placé sur terre. Riche, il donne abondamment à ceux qui n’ont rien ;intelligent il dépense ses forces au service de son père et de ses frères ; pauvre il se résigne et bannit l’envie.
L’enfant du singe n’est jamais content ; comme son aïeul qui grimpe de branche en branche il aspire aux plus hauts sommets. Riche et intelligent il ne peut assouvir sa soif ambitieuse ; pauvre il se bâtit des systèmes pour prendre, sans voler, le bien de son prochain.
Le texte continue en montrant entre autres que, la mort venue, l’enfant de Dieu « est déposé sous la pierre sanctifiée comme on dépose dans le sillon le grain qui doit germer pour une immortelle moisson » tandis que l’enfant du singe est « emporté par ses congénères comme une dépouille immonde dont on a hâte de se débarrasser, comme ces détritus qui n’ont d’autre emploi que d’engraisser la terre et d’y faire pousser plus vaste et plus drue l’herbe qui servira de pâture aux animaux  ».
« Comment ces deux races pourraient elles vivre en paix ici bas ? »
« Et n’est ce rien que le singe qui reparaît en ces hommes, ses enfants ?…n’y a t il pas derrière eux une force plus perverse plus puissante dont ils se font les instruments [entendez le diable] ?
Le singe après tout n’est qu’un animal malfaisant sans doute, mais en partie inconscient et incapable de faire tout le mal dont rêve sa progéniture. Il n’est que la forme de l’homme mauvais et comme l’a dit un poëte en parlant d’un des plus tristes types d’impiété et de corruption, un de ceux que l’homme singe fête comme son modèle et son patron :
« Voltaire alors régnait, ce singe de génie
Chez l’homme en mission par le diable envoyé » (Victor Hugo).

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10 avril 2011 7 10 /04 /avril /2011 19:18

Georges Lemaître (1917-1965), professeur de physique à l’Université catholique de Louvain de 1927 à 1933, abbé de son état, a été reconnu mondialement pour ses travaux scientifiques, maths et physique. Il a publié en 1946, « L’hypothèse de l’atome primitif », à l’époque où l’univers était livré au jeu du hasard et qu’on se refusait à en chercher l’origine comme s’il flottait dans l’espace et le temps de toute éternité !


Une série d’articles parue dans la revue Ciel & Espace évoque son œuvre. L’épisode IV, signé Jean-François Robredo, du n° 488, janvier 2011, pp. 66-69, est intitulé « L’abbé Lemaître, l’homme qui a inventé le big bang ».


georges_lemaitre.jpgL’abbé Lemaître eut le soucis méthodologique de séparer clairement physique et métaphysique, science et religion. C’est avec ce principe qu’il participe au début des années 1930 dans ce qui s’est appelé « le débat cosmologique ». L’univers dans son ensemble est alors devenu « un objet de science » ; mais il ne peut y avoir de cosmologie sans cosmogonie, c’est-à-dire d’interrogation sur la singularité initiale. Raconter le « récit » de l’histoire de l’univers, son « évolution » depuis son « origine ».


Or, selon Einstein, dans son article de 1917, la « constante » cosmologique rend l’univers théoriquement « éternel ». A l’opposé, Laplace avait parlé d’une « chiquenaude » et Jeans du « doigt de Dieu » pour évoquer l’intervention créationniste de Dieu dans l’espace-temps. Les chercheurs chrétiens citent alors le Livre d’Isaïe où Dieu est caché, même au début de son œuvre. Après, ce qui est une naissance, l’univers peut continuer à exister de manière autonome et l’abbé Lemaître distingue entre ce qui est du domaine de l’être réel (Dieu) et ce qui est de domaine de l’existence évolutive (physique). Alors que le philosophe Pascal connaissait « l’effroi devant l’univers », le vertige entre l’infiniment petit et l’infiniment grand, le physicien, lui, s’engage résolument dans la découverte. Autre époque !


Mais cette vision évolutive, avec un commencement, un univers en pleine expansion, ne fut pas du goût de l’astronome anglais Fred Hoyle, principal promoteur de la théorie de l’univers stationnaire. Dans une émission radiophonique de 1948, il utilise le terme de "big-bang" en dérision d’une origine explosive de l’univers. Dans une conférence de 1960, il va jusqu’à traiter l’abbé de « big-bang man ». Il meurt en 2001, plus que jamais opposé à cette théorie.


Le pape Pie XII, en 1951, évoquera la « fiat lux de la Bible » (que la Lumière soit et la Lumière fut …de la Genèse) pour saluer les travaux d’abbé sur l’atome primitif, mais il sera alors tout de suite accusé de concordisme (vouloir établir une relation entre les littératures sacrées et les connaissances scientifiques) comme si on n’avait plus le droit d’établir des parallèles entre des champs différents ! L’abbé, quant à lui, plus prudemment, parlait des « deux chemins de la vérité ».


Aujourd’hui, la théorie du Big-bang est très largement admise … comme quoi on peut être à la fois religieux et excellent physicien. Le physicien belge André Berger a depuis pris la succession de l’abbé et se retrouve directeur d’une unité de recherche et d’enseignement qui porte le nom de ce dernier : l’Institut d’astronomie et de géo-physique Georges Lemaître à l’Université catholique de Louvain.


Pour en savoir plus sur ce physicien devenu prêtre en 1923 puis chanoine honoraire en 1935 , consulter l’article à son nom sur le site de Wikipedia (lien)

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14 mai 2008 3 14 /05 /mai /2008 17:12

Rome ne veut plus d'une nouvelle affaire Galilée et prend les devants ! Pour une fois, l'Eglise catholique ose, du moins en la personne d'un jésuite astronome qui ressemble fort à son devancier Teilhard de Chardin. Comme quoi la roue tourne, parfois très rapidement et dans le bon sens. Nous applaudissons sans réserve.




CITE DU VATICAN - AP - Mardi 13 mai, 21h34 - "Extraterrestre, mon frère"... Croire qu'il existe peut-être une vie extraterrestre quelque part dans l'univers n'est pas contradictoire avec la croyance en Dieu, a estimé mardi l'astronome en chef du Vatican.

Vu la taille de l'univers, il pourrait y avoir d'autres formes de vie que sur la Terre, voire des formes de vie intelligentes, estime José Gabriel Funes, jésuite et directeur de l'Observatoire du Vatican dans un entretien au journal du Saint-Siège,l'Osservatore Romano, intitulé "l'extraterrestre est mon frère".

"Tout comme il y a une multitude de créatures sur Terre, il pourrait y avoir d'autres êtres, même des êtres intelligents, crées par Dieu. Cela ne contredit pas notre foi, car nous ne pouvons pas poser de limites à la liberté créatrice de Dieu", dit-il.
"Tout comme nous considérons les créatures terrestres comme des 'frères' ou 'soeurs', pourquoi ne parlerions-nous pas d'un 'frère extraterrestre'? Il ferait quand même partie de la création", ajoute le religieux dans cet entretien qui porte sur les relations entre la religion et la science, ou encore les aspects théologiques d'une éventuelle existence extraterrestre.

Et Funes de se dire en tous cas que ces extraterrestres n'auraient pas reçu Jésus, car "son incarnation était un événement unique qui ne peut être répété". Mais "je suis sûr qu'eux aussi, d'une certaine manière, auraient la possibilité de bénéficier de la miséricorde divine".

Il a en outre estimé que la théorie du Big Bang était la plus "raisonnable" des explications sur la création de l'univers. Et pourtant, "je continue de croire que Dieu est le créateur de l'univers et que nous ne sommes pas le résultat du hasard". Avant d'exhorter l'Eglise et la communauté scientifique à oublier les divisions issues du temps de Galilée, jugé pour hérésie pour avoir expliqué que la Terre tournait autour du soleil, alors que l'enseignement de l'Eglise mettait à l'époque la Terre au centre de l'univers.

L'Observatoire du Vatican, fondé en 1891 et basé à Castel Gandolfo, résidence d'été du pape, a été le fer de lance des efforts visant à réconcilier science et religion, ses chercheurs étant très considérés par la communauté scientifique.
On peut croire en Dieu et aux martiens, dit l'astronome du pape.

CITÉ DU VATICAN, Reuters, le 14 mai 08, par Philip Pullella,  Croire en Dieu et en l'existence d'éventuels "frères extraterrestres" plus évolués que les humains n'est pas inconciliable, estimé l'astronome en chef du Vatican.

"Pour moi, la possibilité (d'une vie sur d'autres planètes) existe", a déclaré le jésuite José Gabriel Funes, 45 ans, qui dirige l'Observatoire du Vatican et conseille le pape Benoît XVI sur les questions scientifiques.
"Comment peut-on exclure que la vie se soit développée ailleurs ? ", a-t-il confié au quotidien du Vatican L'Osservatore Romano dans son édition de mardi-mercredi, arguant que le grand nombre de galaxies possédant leurs propres planètes accréditait cette possibilité.

Interrogé pour savoir s'il faisait allusion à des êtres semblables aux humains ou, en revanche, à des créatures plus évoluées, il a répondu : "Dans un univers aussi grand, vous ne pouvez pas exclure cette hypothèse."
Au cours de cette interview titrée "Les extraterrestres sont mes frères", le jésuite a jugé qu'il n'y avait pas de contradiction entre la croyance en ces créatures et la foi en Dieu.

"De la même manière qu'il y a une multiplicité de créatures sur Terre, il peut exister d'autres êtres, y compris intelligents, créés par Dieu. Il n'y a pas de rupture dans notre foi car nous ne pouvons pas poser des limites à la liberté créatrice de Dieu. ".

"Pourquoi ne pas parler d'un 'frère extraterrestre' ? Il ferait lui aussi partie de la Création", a-t-il déclaré, avançant par ailleurs la possibilité que la race humaine soit en fait "une brebis égarée" dans l'univers.
"Il pourrait exister (d'autres êtres) qui entretiennent des relations de complète amitié avec leur créateur."

DIEU DERRIÈRE LE "BIG-BANG" ?

Les chrétiens ont longtemps débattu avec les scientifiques pour déterminer si la Bible devait être comprise littéralement, et la controverse qui oppose créationnisme et théorie de l'évolution a donné lieu aux plus vifs débats pendant des décennies.

Au XVIIe siècle, l'Inquisition avait condamné Galilée pour avoir soutenu que la terre tournait autour du soleil ; et l'Eglise catholique ne l'a réhabilité qu'en 1992.

José Gabriel Funes a confié qu'en tant qu'astronome, la théorie la plus vraisemblable pour expliquer la naissance de l'univers était celle du "Big Bang", qui suppose une grande explosion et une expansion continue à partir d'une concentration de matière très dense.
"Je continue de croire que Dieu est le créateur de l'univers et que nous ne sommes pas le fruit du hasard, mais les enfants d'un père bienveillant qui a pour nous des projets d'amour ", conclut le religieux.

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3 août 2007 5 03 /08 /août /2007 08:49

Job-chapitre-5-versets-8-et-9.jpg

Dieu a dit que Job avait mieux parlé de Lui que ses trois amis venus le conseiller dans son malheur. Et pourtant, ces amis, n’ont pas ménagé leur peine. Ils ont fait valoir un ordre divin où il faut être patient dans les épreuves puisque Dieu sauve le juste. 

Mieux, en ces temps de la doctrine de la rétribution terrestre, cette récompense aux pieux et aux dévôts se faisait de notre vivant et n’était pas remise aux calandres grecques comme aujourd’hui. Mieux vaut de mon vivant que la promesse d’un Ciel dont, finalement, on ne connaît rien ! L’homme moderne se méfie des promesses sans preuves … D’ailleurs, si l’on veut jouer aux fondamentalistes, les Ecritures ont toujours parlé d’une résurrection à la fin des temps, après le Jugement dernier, et PAS DU TOUT d’une survie de l’âme consécutive à la mort.

Eliphaz parle ainsi à Job, dans un magnifique passage intitulé " l’espoir du gueux " (Job 5, 8-27). Les Béatitudes se situeront dans cette lignée d’un ordre divin récompensant les justes et abaissant les brutaux qui peuvent, temporairement, sembler triompher. Dieu, dans ses récompenses, inverse les rangs sociaux, rétablit la justice.

Je prend le texte dans la traduction d’André Chouraqui. C’est Eliphaz qui parle, et non Job (qui, lui, tiendra un tout autre discours) .

Pourtant, moi je cherche El ; je mets ma parole auprès d’Elohîm, auteur de grandeurs insondable, de prodiges sans nombre, donneur de pluie sur les faces de la terre, envoyeur d’eau sur les faces des allées.

Il relève les abattus en haut ; les assombris culminent de salut. Il annule les pensées des rusés ; leurs mains n’agissent pas avec efficacité. Il prend les sages dans leurs ruses ; le conseil des retors avorte. De jour, ils rencontrent la ténèbre ; et, comme dans la nuit, ils tâtonnent à midi. Il sauve le pauvre de l’épée de leur bouche et de la main du fort. C’est l’espoir du gueux : la forfaiture boucle sa bouche.

Voici les marches de l’homme qu’admoneste Eloha ! Ne rejette pas la discippline de Shadaï ! 

Oui, il endolorit et panse ; il mutile, mais ses mains guérissent. Il te secourt de six détresses ; et dans la septième, le mal ne te touche pas. Pendant la famine, il te rachète de la mort ; pendant la guerre, de la main de l’épée. Dissimule-toi au fouet de la langue : tu ne frémiras pas de la razzia quand elle surviendra. Tu te ris de la razzia, de la malefaim, et ne frémis pas de l’animal de la terre.

Oui, ton pacte est avec les pierres du champ ; l’animal du champ fait la paix avec toi. Tu le sais, oui, ta tente est paix ; tu inspectes ton oasis et ne fautes pas. Tu le sais, oui, ta semence est nombreuse ; tes rejetons semblables à l’herbe de la terre. Tu viens en pétulance au sépulcre, comme la meule monte à temps.

Voici, cela, nous l’avons sondé. C’est ainsi ! Entends donc, et toi, sache-le pour toi-même ! "



Très beau discours d’Eliphaz, supposé reproduire les promesses qu’on attribue à Dieu. Mais peut-on encore continuer à penser ainsi ? selon cette belle rhétorique de la rétribution terrestre ou céleste ? En définitive, où est l’ordre divin ? Vivons nous dans un monde qui serait organisé comme un paradis (qu’il nous faudrait alors retouver par notre vertue et notre piété) ? Où le " Mal " serait des punitions " paternelles " et temporaires de Dieu pour nous remettre dans le droit chemin …


A demain pour la réponse de Job.

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30 juillet 2007 1 30 /07 /juillet /2007 14:30
Ralph Waldo Emerson et, avec lui, les transcendantalistes américains du milieu du XIXème siècle, inspirateurs de l'unitarisme-universalisme contemporain, faisaient appel à l'intuition, qui était pour eux un mouvement de l'âme humaine. 

Ne l'écartons pas !  car
elle est pour nous un moyen de mieux sentir les choses, un accès possible à la connaissance, le zest qui rend la démarche scientifique plus alerte et - parfois - moins au ras des pâquerettes. 

Parfois, eh oui !  la méthodologie, lorsqu'elle est sans génie, risque fort bien d'engluer l'intelligence comme nous l'avons vu à propos du traitement du tombeau de Jésus à Talpiot par l'archéologie "officielle" israélienne. Il arrive que la science passe à côté de son objet par manque d'attention (par exemple pour les faits qui lui paraissent à priori "particuliers") ... et par absence de réflexion philosophique (qui, elle, n'a de cesse de poser les questions).


En cela, pour notre débat sur l'aventure de notre monde qui nous reste bien mystérieux, du moins dans ses origines, la poésie d'Apollinaire est la bienvenue !

coucher-de-lune.JPGLune multifluente aux lèvres des déments

Les vergers et les bourgs cette nuit sont gourmands

Les astres assez bien figurent les abeilles

De ce miel lumineux qui dégoûte des treilles

Car voici que tout doux et leur tombant du ciel

Chaque rayon de lune est un rayon de miel

Or caché je conçois la très douce aventure

J'ai peur du dard de feu de cette abeille Areture

Qui posa dans mes mains des rayons décevants

Et prit son miel lunaire à la rose des vents.

 

Photo de clair de lune sur "apollinaire" d'Over-blog.

 

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30 juillet 2007 1 30 /07 /juillet /2007 14:22

coucher-de-soleil-en-Bretagne-vu-sur-larn-et-theo.JPG

coucher de soleil en Bretagne, vu sur "larn-et-theo", plateforme d'Over-blog.



par Michel Lefeuvre

Selon le créationnisme : le monde a été fait en 6 jours, repos dominical divin exclus !

 Selon le  Dessein intelligent  (ou néo-creationnisme ! ... selon ses adversaires), Dieu intervient dans le temps, ou du moins c’est l’idée que l’on prête à ces deux grands savants américains : le biochimiste Michael Behe et le mathématicien William A. Dembski.

 M. Behe fonde sa théorie du Dessein intelligent sur ce qu’il appelle la complexité irréductible, ainsi définie : " état d’un système composé de plusieurs parties inter-agissantes bien adaptées pour contribuer ensemble à une fonction de base, où l’enlèvement d’une quelconque des parties rend le système effectivement incapable de fonctionner ". Parmi les exemples choisis par Behe, retenons l’un des plus simples, la cascade enzymatique qui règle la coagulation du sang.

 W. A. Dembski pose un peu différemment le problème ; il se demande comment la vie naissante a pu, sans guide, sélectionner ses constituants à partir d’un nombre aussi démesurément grand de possibilités ; c’est ce que Dembski appelle The design inference.

 

Mon point de vue

 Il ne faut pas faire intervenir Dieu dans le temps. D’ailleurs le temps n’existe pas pour Dieu. Le temps n’a commencé à exister qu’avec la Création du monde (le Big-Bang). Par contre je me sens tout à fait d’accord avec Roger Penrose, mathématicien et physicien britannique, sur le " principe anthropique faible " (1) qui reprend les idées de deux grands physiciens, B. Carter et R. Dicke : l’homme, ou tout être lui ressemblant doté de pensée, n’aurait pu voir le jour si, à l’origine, l’univers n’avait été réglé avec une extrême précision. L’ordre de cette précision s’inscrit de la façon suivante, en terme de probabilité : sur chaque proton et sur chaque neutron que contient l’univers il faudrait écrire un zéro suivi de 10123 zéros pour que notre univers ait une chance d’apparaître. Cette précision peut-elle être attribuée au hasard qui conduirait à l’homme grâce à la sélection naturelle ? Ne faut-il pas y voir plutôt l’intention d’une intelligence créatrice désireuse de se communiquer à des intelligences faites " à son image et à sa ressemblance " en vue de rentrer en relation avec elles.

 

(1) si l’univers est actuellement observable, c’est parce qu’il a été réglé au départ d’une façon tellement minutieuse que, si le moindre écart par rapport à ses données initiales s’était produit, aucune vie, aucune pensée, aucune conscience ne pourrait naître pour l’observer. C’est le principe anthropique. Il a été proposé par deux grands physiciens, B. Carter et R. Dicke, pour résoudre un problème qui rendait perplexes les physiciens. Il s’agissait de différentes relations numériques surprenantes entre la constante gravitationnelle, la masse du proton et l’âge de l’univers. Il est curieux en effet que certaines de ces relations ne semblent valoir que pour l’époque où l’homme apparaissait sur terre, à l’échelle de temps géologique bien entendu.

Il existe deux versions du principe anthropique : la version forte est généralement contestée par les physiciens. Pour Roger Penrose, elle tend à être encore invoquée aujourd’hui par quelques-uns parce que l’on n’a pas encore trouvé une théorie assez bonne pour expliquer les faits observés. En retour, le même Penrose pense que, sous sa forme faible, le principe anthropique reste irréprochable. Ce n’est pas grâce à une quelconque sélection naturelle que l’homme devait naître dans l’univers. Hors de toute théorie explicative, il semble irréprochable de penser que l’homme ou un quelconque être lui ressemblant devait un jour se trouver là pour observer le monde. " À mon avis, écrit-il, cet argument est techniquement correct, et le principe faible (au moins) pourrait donner une raison à la présence de la conscience sans que l’on ait à invoquer une faveur quelconque due à la sélection naturelle. " (Une nouvelle primauté du réel. Michel Lefeuvre. Revue des Sciences Religieuses de la faculté de théologie catholique de l’Université Marc Bloch à Strasbourg, avril 2007).

 

Cet article apporte des précisions au texte précédent de Jean Riedinger (" Offensive néo-créationniste en Europe ", mis en ligne sur notre site le 28 juillet 2007) et lui est complémentaire. Il montre combien la philosophie (non asservie à la religion mais pouvant y puiser) est complémentaire aux sciences, ce que nos anti-trinitaires du XVI° siècle mirent déjà en pratique avec bonheur à commencer par Michel Servet et Faust Socin. 

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28 juillet 2007 6 28 /07 /juillet /2007 07:23

le-ciel-derri--re-la-Terre--groupe-de-discussion-sur-Yahoo--La-Cit---Jardin-.jpg

les mondes derrière le ciel et la terre, vue sur le groupe Yahoo " La Cité-Jardin"

 

"Offensive néo-créationniste en Europe", par Jean Riedinger, secrétaire de l' Observatoire chrétien de la laïcité (OCL), texte du 6 juillet 2007 envoyé aux correspondants des réseaux du Parvis.


Les néo-créationnistes intensifient en Europe leur offensive pour présenter leurs thèses comme alternatives des théories scientifiques de l'évolution et comme ayant vocation à être enseignées à ce titre dans les collèges, lycées et universités européennes. Ils ont réussi récemment à faire écarter l'étude d'un rapport de l'assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe- rapport qui concluait au contraire à la nécessité de ne pas confondre les théories scientifiques de l'évolution et les hypothèses métaphysiques et religieuses sur le pourquoi de l'évolution et qui demandait que les thèses néo-créationnistes ne soient pas étudiées dans le domaine scolaire, sinon au titre de l'histoire des croyances et religions.

Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe, document n° 11297, 8 juin 2007 "Les dangers du créationnisme dans l'éducation", rapport de la Commission de la culture, de la science et de l'éducation ; rapporteur : Guy Lengagne (France, Groupe socialiste).

Qu'il soit fondamentaliste ou se pare des atours de la métaphysique rationnelle sous le nom de << Dessein Intelligent >> le néo-créationnisme n'est en aucun cas une théorie alternative à la recherche scientifique. Il ne saurait en outre lui imposer a priori aucun principe dogmatique préalable. 

La théologie la plus traditionnelle fait la distinction entre les différents plans de la recherche de la vérité

La vérité scientifique repose sur la méthode expérimentale et dégage le comment de processus naturels observables directement ou indirectement. Elle établit des lois qui sont des constantes. Elle se vérifie quels que soient les choix convictionnels des chercheurs. Elle ne saurait être invoquée pour imposer une idéologie officielle- athée ou non, hostile ou favorable à l'idée de création divine - qui relèvent des domaines libres de la philosophie et de la croyance religieuse.

La métaphysique s'efforce de répondre à la question du pourquoi et du sens de l'existence (et de l'Etre en général) à partir d'une méthode de pensée rationnelle, en toute liberté de pensée et indépendamment de toute conviction religieuse ou athée a priori. Elle est l'objet d'un libre débat entre métaphysiciens. 

La conviction religieuse, la Foi, les représentations mythiques, symboliques ou théologiques du contenu communicable des croyances relèvent de démarches spirituelles personnelles et collectives. Les libertés de conscience, de culte, d'expression que garantit la loi laïque donnent à la foi et aux croyances religieuses comme aux convictions agnostiques ou athées la liberté de se manifester aussi bien dans la sphère privée que dans le domaine social pourvu qu'elles respectent la loi démocratique.

Il est incontestable que la confrontation et le dialogue, dans le respect des démarches propres à chaque domaine de pensée ainsi défini, est l'occasion pour les uns et les autres de se purifier de se clarifier de préciser ce qui est essentiel à la démarche concernée (scientifique- philosophique ou religieuse) et ce qui relève de représentations et paradigmes obsolètes. Ainsi les lectures fondamentalistes des récits de la création de l'univers dans le livre de la Genèse relèvent d'une ignorance grave de la connaissance scientifique et des conditions historiques de la démarche religieuse. Elles sombrent d'ailleurs dans le ridicule pour des esprits que n'aveugle pas l'ignorance crasse ou le fanatisme qui rend stupide. 

L'hypothèse dite du << Dessein Intelligent >> est en apparence plus subtile. Si elle signifie que l'hypothèse métaphysique d'un sens de l'évolution suppose l'existence d'un << créateur >>, elle relève de la pensée philosophique et-ou de la croyance religieuse et à ce titre elle peut être objet d'un examen épistémologique rigoureux dans le cadre même de la philosophie ou d'une explicitation théologique pour en définir la portée spirituelle.

Mais elle sert dans les faits de cache misère au fondamentalisme : elle tente d'instrumentaliser la divinité ou la << réalité >> immanente ou transcendante créatrice comme intervenant << à dessein >> à titre de cause, dans le même domaine que la causalité naturelle observables, dans les processus naturels de transformation des choses. Le prétexte avancé par ses promoteurs est que les théories purement scientifiques de l'évolution se heurtent à des difficultés d'explication. Aucun scientifique digne de ce nom ne nie que la connaissance scientifique est progressive, ne sait pas tout, et reste ouverte à de nouvelles découvertes, voire à de nouveaux paradigmes. Est-ce une raison pour utiliser Dieu comme bouche trou de nos ignorances ?

La démarche du << Dessein intelligent >> n'est pas seulement différente de la science mais elle vise à détruire la méthode même de la recherche scientifique, en considérant comme vrai ce qui est conforme à un a priori et non ce qui est vérifiable expérimentalement.

Il y a pourtant des siècles que la théologie thomiste -entre autres- a su distinguer la chaîne des << causes secondes >> (celles précisément que les théories scientifiques découvrent) et << la cause première >> qui donne sens à tout ce qui est dans la mesure où il est (Dieu selon certains mais aussi bien d'autres formes de fondements ou absolus personnels / impersonnels et / ou cosmiques selon les cultures et les approches religieuses et métaphysiques des peuples de la terre : cf. taoïsme, bouddhisme, etc.).

La théorie évolutionniste ne saurait s'opposer à la foi en un Dieu créateur. Inversement une forme quelconque de croyance ne saurait nier a priori des découvertes scientifiques permises grâce à la rigueur de la méthode expérimentale.

 


L'Observatoire chrétien de la laïcité (OCL) est né au sein de la Fédération des réseaux du Parvis à partir de l'engagement de plusieurs mouvements de cette fédération.


Commentaire reçu le 30 juillet 07, de Michel, prêtre catholique,   : "J'apprécie la clarté de la distinction des différents plans de réflexion. Non, pas question d'un "Dieu bouche trou" de nos incapacités intellectuelles ! Merci.
http://michel64.over-blog.com




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