"L’enfant de Dieu et l’enfant du singe", article publié dans La lecture au Foyer – hebdomadaire catholique lorrain, du 2 juillet 1881 ; sorti des archives par Jean Riedinger. Par allusion aux théories darwiniennes l’enfant de dieu, c’est le catholique, l’enfant du singe c’est l’homme de la modernité :
décoration d'une chambre d'enfant dans un foyer moderne d'aujourd'hui !
« L’enfant de Dieu aime son père par-dessus toutes choses, puis ses frères de la terre qui doivent un jour partager avec lui l’héritage éternel.
L’enfant du singe n’aime que lui, voit que tout lui est dû, et jouit de tout sans reconnaissance pour personne
L’enfant de Dieu se soumet aux lois du travail, du devoir, lors même qu'il n’espère ici bas d’autre rémunération que celle de sa conscience
L’enfant du singe s’applique à s’affranchir autant que possible de toute contrainte ; à tout plier à ses fantaisies ; à se procurer sous toutes ses formes, le plaisir qu’il croit être le bonheur.
L’enfant de Dieu vit en paix dans la position où il est placé sur terre. Riche, il donne abondamment à ceux qui n’ont rien ;intelligent il dépense ses forces au service de son père et de ses frères ; pauvre il se résigne et bannit l’envie.
L’enfant du singe n’est jamais content ; comme son aïeul qui grimpe de branche en branche il aspire aux plus hauts sommets. Riche et intelligent il ne peut assouvir sa soif ambitieuse ; pauvre il se bâtit des systèmes pour prendre, sans voler, le bien de son prochain.
Le texte continue en montrant entre autres que, la mort venue, l’enfant de Dieu « est déposé sous la pierre sanctifiée comme on dépose dans le sillon le grain qui doit germer pour une immortelle moisson » tandis que l’enfant du singe est « emporté par ses congénères comme une dépouille immonde dont on a hâte de se débarrasser, comme ces détritus qui n’ont d’autre emploi que d’engraisser la terre et d’y faire pousser plus vaste et plus drue l’herbe qui servira de pâture aux animaux ».
« Comment ces deux races pourraient elles vivre en paix ici bas ? »
« Et n’est ce rien que le singe qui reparaît en ces hommes, ses enfants ?…n’y a t il pas derrière eux une force plus perverse plus puissante dont ils se font les instruments [entendez le diable] ?
Le singe après tout n’est qu’un animal malfaisant sans doute, mais en partie inconscient et incapable de faire tout le mal dont rêve sa progéniture. Il n’est que la forme de l’homme mauvais et comme l’a dit un poëte en parlant d’un des plus tristes types d’impiété et de corruption, un de ceux que l’homme singe fête comme son modèle et son patron :
« Voltaire alors régnait, ce singe de génie
Chez l’homme en mission par le diable envoyé » (Victor Hugo).