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28 février 2008 4 28 /02 /février /2008 16:30
Les mots seraient-ils comme de l’eau qui sert à noyer le poisson, à diluer les réalités dans un tout fluide ? où tout est relatif ? au même niveau ? finalement sans différence, sans relief ?


Certains font l’amalgame entre minorités religieuses et sectes. Une secte serait tout bonnement un mouvement religieux en émergence, encore mal connu, rejeté simplement par malentendu et ignorance, certainement par erreur, parce qu’il serait encore exotique, nouveau sur le marché des spiritualités et des religions, bref un Petit Poucet. Or, nous (les unitariens) qui le sommes, nous pouvons témoigner ici que nous n’avons jamais reçu ni le soupçon ni l’accusation d’être une secte ! Il en est de même des Quakers, des Salutistes, des Baha’ïs, etc.


On nous dit que la secte serait radicale par rapport aux Eglises ronronnantes. Les unitariens sont aussi des radicaux : nous revendiquons haut et fort notre anti-trinitarisme, notre rejet des dogmes religieux et des soit disantes vérités absolues. Les Quakers, quant à eux, ont, en leur temps, défrayés la chronique en refusant d’enlever leur couvre-chef devant les autorités humaines et dans les lieux de culte ; avec les anabaptistes, ils ont été les premiers objecteurs de conscience pacifistes.


Les sociologues nous expliquent doctement que "la secte", au départ radicale et séparatiste, teigneuse, arrondit progressivement ses angles, ses aspérités et, en définitive, négocie son acceptation au sein de la société civile qu’elle vilipendait pourtant à ses débuts (thèse du sociologue allemand Max Weber, 1864-1920 ). Beau scénario. Mais nous les unitariens nous n’avons rien du tout arrondi ! 


En fait le modèle, pour cette école sociologique, est celui du christianisme devenu constantinien – mais ce n’est nullement un arrondissement d’angle qu’il y eut mais plutôt un virage à 180 degrés où les chrétiens se sont retrouvés dépositaires du pouvoir séculier, chassant les " païens " des hautes sphères administratives et politiques, vidant les lieux de culte de ces derniers de leur mobilier et de leurs fidèles, monopolisant à leur profit le pouvoir décisionnel et les honneurs. 


Et puis, comment expliquer, avec cette théorie, que des mouvements religieux se radicalisent encore plus ? Par exemple en ce moment certains fondamentalismes évangéliques et islamiques.


Alors, la liste des mouvements religieux estimées comme " sectes " par les Renseignements généraux et consignés en 1995 dans un rapport parlementaire auraient-ils été identifiés par simple hasard ? épinglés par erreur ? par censure injustifiée ? par entorse à la sacro-sainte la liberté de penser ?

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